Les électeurs américains décident mardi qui prendra le contrôle de la Maison-Blanche mais un nouveau Congrès et le sort de dizaines de milliers d’élus sont également en jeu, tandis que la question de l’avortement fait l’objet de plusieurs référendums locaux.
Voici un aperçu de ces élections multiformes :
Congrès
En plus de désigner un président, les millions d’électeurs américains trancheront le sort des élus du Congrès, composé de deux Chambres législatives au pouvoir égal : la Chambre des représentants et le Sénat.
– Chambre des représentants : les 435 sièges seront renouvelés, pour un mandat de deux ans, par circonscription électorale. Les républicains dominent la Chambre basse d’une courte tête mais après le retrait de Joe Biden de la course à la Maison-Blanche au profit de Kamala Harris, les démocrates espèrent un regain d’enthousiasme synonyme de reconquête.
– Sénat : 34 des 100 sièges de la Chambre haute sont en jeu, pour un mandat de six ans. Les démocrates, qui disposent d’une majorité d’un seul siège au Sénat, ont la tâche ardue de devoir défendre les deux tiers des postes en jeu. Les républicains sont donnés favoris et comptent bien renverser la situation.
L’Amérique est polarisée mais il n’est pas rare qu’en début de présidence, le même parti contrôle à la fois l’exécutif et les deux Chambres du Congrès, soit tous les grands leviers du pouvoir fédéral, souligne le Pew Research Center.
Gouverneurs
Onze des 50 États américains éliront de nouveaux gouverneurs. Personnalité politique la plus puissante dans un État, le gouverneur dispose du pouvoir exécutif pour les très nombreuses compétences qui ne sont pas du ressort du gouvernement fédéral.
En Caroline du Nord, un des États-clés de la présidentielle, le républicain Mark Robinson, soutenu par Donald Trump, a maintenu sa candidature malgré les informations de médias américains selon lesquelles cet actuel gouverneur adjoint afro-américain aurait publié dans les années 2010 des messages favorables à l’esclavage et au nazisme sur un site pornographique, ce qu’il nie.
Dizaines de référendums
Depuis l’abolition en 2022 de la garantie fédérale à l’avortement par une Cour suprême à majorité conservatrice, la question de l’IVG ne quitte pas le débat public.
Les démocrates se servent des « droits reproductifs » comme d’un épouvantail pour dissuader les électrices en particulier de voter républicain.
Les Américains se prononceront sur la garantie par les États du droit à l’avortement dans pas moins de dix d’entre eux. Et dans la moitié des cas (Floride, Arizona, Nebraska, Missouri, Dakota du Sud), le résultat pourrait signifier un changement concret en matière d’accès à ce droit.
En Floride, troisième État le plus peuplé du pays, l’avortement est limité depuis mai à six semaines de grossesse, soit avant que beaucoup de femmes n’aient conscience d’être enceintes. Les électeurs pourront choisir que les IVG soient autorisées jusqu’au moment où le fœtus pourrait survivre en dehors du ventre de la mère (la viabilité, environ 24 semaines). Pour cela, l’« amendement 4 » doit obtenir 60 % des voix. Selon de récents sondages, son adoption reste très incertaine.
Des dizaines d’autres référendums sur des questions diverses et variées seront organisés à travers les États-Unis. Dans le Colorado, par exemple, les électeurs interdiront ou non la « chasse aux trophées », en l’espèce de tuer des lions de montagne ou des lynx. Et dans le Maine, ils décideront s’ils veulent changer de drapeau.
Élections locales
Des milliers de postes seront également renouvelés au niveau local : assemblées législatives des États, juges, maires et conseils municipaux, comtés, shérifs...
Emmy VARLEY/AFP