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Politique - Guerre au Liban

Nabatiyé, Cana, Bint Jbeil : « ceinture de feu » meurtrière au Sud

« Israël prévoit un rôle important pour la Finul au « lendemain » de la guerre », dit le ministre des Affaires étrangères de l’État hébreu.

Nabatiyé, Cana, Bint Jbeil : « ceinture de feu » meurtrière au Sud

Des secouristes mobilisés à Nabatiyé, au Liban-Sud, après une frappe israélienne meurtrière, le 16 octobre 2024. Abbas Fakih/AFP

Journée mortelle au Liban-Sud. L’aviation israélienne a mené mercredi une quinzaine de frappes sur la ville de Nabatiyé et ses environs. Ces frappes ont notamment visé le sérail de la ville en pleine réunion de la « cellule de crise » municipale, tuant au moins 16 personnes, dont le président du conseil municipal, Ahmad Kahil. La Défense civile a aussi annoncé la mort d’un de ses membres, Nagi Fahd, qui se « se trouvait avec ses collègues pour accomplir son devoir national et humanitaire » dans le bâtiment visé. Au moins 52 personnes ont également été blessées.

Selon les informations de notre correspondant Mountasser Abdallah, les frappes consécutives sur Nabatiyé et les collines environnantes ont visé Zebdine, Nabatiyé el-Tahta, Nabatiyé el-Faouqa, Kfar Tebnit et Kfar Joz, formant une « ceinture de feu » dans et autour de la ville. Elles ont été menées avec des missiles de gros calibre et leurs détonations ont été entendues jusqu’à Saïda. Dans la nuit de samedi à dimanche, des frappes israéliennes avaient déjà visé le centre de Nabatiyé et détruit des souks pluricentenaires.

« Le président de la municipalité et d’autres membres du conseil ont refusé de quitter la ville pour aider les habitants restés sur place. Ils ont été au service des gens jusqu’à leurs derniers instants », a déclaré la mohafez de Nabatiyé, Hwaida Turk, à notre journal. Selon Mme Turk, des civils se trouvaient également dans la municipalité lors du bombardement. « Ce qui s’est passé, un tel bombardement sur un bâtiment officiel, est inacceptable », a-t-elle ajouté.

Le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, a condamné des tirs ayant « délibérément visé une réunion du conseil municipal » et dénoncé la communauté internationale, « sous les yeux de laquelle » a lieu l’offensive menée par Israël au Liban et qui « reste délibérément silencieuse », ce qui « encourage » l’État hébreu à poursuivre ses « crimes ». La coordinatrice de l’ONU au Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a de son côté appelé à protéger « les civils et infrastructures civiles » dans le pays.

Interrogé lors d’un point de presse sur cette frappe, l’ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, Danny Danon, a répondu : « Nous ciblons les bases du Hezbollah. Nous savons qu’il profite des installations civiles. Je peux examiner cet incident spécifique et vous donner des réponses. Mais nous avons de bonnes informations sur ce qui se passe dans le sud du Liban. Et nous avons prouvé qu’ils ne peuvent pas se cacher. Nous trouverons les terroristes du Hezbollah, où qu’ils soient. »

D’autres régions du Liban-Sud ont également été visées par de violentes frappes israéliennes. C’est notamment le cas des villages de Adaïssé, Aalman, Chéhabiyé, Froun, Ghandouriyé, Houla, Mhaybib, Mazraat Mechref, Maaroub, Marwahine, Mjadel, Mayfadoun, Nabatiyé al-Faouqa, Qabrikha, Qlaylé, Qoussair, Tiri, Zaoutar, Zefta ainsi que la ville de Bint Jbeil.

Des frappes ont également tué la veille quatre personnes et fait 54 blessés dans le village de Cana. L’armée israélienne avait précédemment déclaré avoir tué le « commandant régional du Hezbollah » Jalal Hariri lors d’une frappe aérienne. Cette dernière a également affirmé dans un communiqué que ses forces navales ont frappé des « dizaines de cibles du Hezbollah » au Liban-Sud, « en coordination avec les troupes sur le terrain », une première depuis le lancement de l’opération baptisée « Flèches du Nord » le 23 septembre dernier.

Israël a également bombardé mercredi matin la banlieue sud de Beyrouth après un hiatus de 5 jours. Pourtant, la veille, le porte-parole du département d’État américain, Mathew Miller, avait affirmé que son pays avait obtenu un engagement de Tel-Aviv à ne plus bombarder la capitale et ses alentours et que Washington « observait » le respect de cette promesse. Nagib Mikati avait, lui aussi, fait état de pareilles garanties. Plusieurs localités de la Békaa ont également été bombardées.

Deux blessés dans les rangs de la Croix-Rouge

Dans ce contexte explosif, la Croix-Rouge a annoncé deux blessés dans un raid israélien lors d’une mission pourtant coordonnée avec l’ONU au Liban-Sud. Dans un communiqué, l’organisation a expliqué que deux ambulances ont été envoyées en intervention à Jouaya après avoir effectué les contacts nécessaires avec la Force intérimaire des Nations unies au Liban. Elles sont arrivées sur place vers 16h52 et le site a été visé à 17h10. « Les deux ambulanciers ont été légèrement blessés par des éclats d’obus. Les ambulanciers et les deux véhicules sont retournés à l’hôpital Jabal Amel. Les examens médicaux nécessaires ont été effectués et leur état n’est pas préoccupant », a conclu la Croix-Rouge. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dans ce cadre appelé mercredi à « cesser les attaques » contre les établissements de santé au Liban.

Au sol, les combats se poursuivent également, deux semaines après le lancement de l’offensive terrestre israélienne. Selon notre correspondant, de violents affrontements ont été entendus dans le village de Aïta el-Chaab. Le Hezbollah a annoncé que ses combattants s’étaient engagés dans de violents affrontements à distance zéro avec les forces israéliennes dans les environs du village voisin de Qaouzah. Selon notre correspondant dans le Sud, le Hezbollah a tendu une embuscade à la force de l’armée israélienne qui s’infiltrait, faisant un certain nombre de victimes. Des combats ont également été enregistrés à Markaba et Rab el-Thalathine. Le Hezbollah a en outre dit avoir lancé une « salve de roquettes » sur la localité de Safed dans le nord d’Israël, pour la troisième fois en 24 heures.

Sur le plan politique, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a écarté la possibilité d’une trêve pour discuter d’un cessez-le-feu. « Le Hezbollah est dans un grand désarroi, a-t-il déclaré. Nous ne tiendrons des négociations que sous le feu. » Le président israélien Yitzhak Herzog a, quant à lui, réagi au discours la veille de Naïm Kassem, secrétaire général adjoint du Hezbollah. « Il fait les mêmes erreurs que ses prédécesseurs », a-t-il dit en référence au secrétaire général Hassan Nasrallah, tué par Israël. Et de menacer : « Je pense que son jour viendra. »

Nouvelles sanctions US

De leur côté, les États-Unis ont imposé des sanctions contre ce qu’ils décrivent comme un réseau d’évasion des sanctions basé au Liban, qui transférerait des millions de dollars au Hezbollah. Cette action vise trois personnes liées à l’organe financier du Hezbollah et quatre entreprises libanaises enregistrées pour dissimuler leurs liens avec le groupe, selon un communiqué du Trésor. Les États-Unis ont également sanctionné trois individus impliqués dans la production et la vente de l’amphétamine connue sous le nom de Captagon, qu’ils accusent d’avoir financé le régime du président syrien Bachar el-Assad et ses alliés, y compris le Hezbollah. « L’action d’aujourd’hui souligne l’influence déstabilisatrice du Hezbollah au Liban et dans la région, alors que le groupe, ses affiliés et ses partisans continuent de financer leurs opérations par des activités commerciales clandestines et le trafic illicite de Captagon », a déclaré Bradley T. Smith, sous-secrétaire adjoint au Trésor pour le terrorisme et le renseignement financier, dans le communiqué.

En outre, les 16 pays de l’UE participant à la Finul ont affirmé vouloir « exercer une pression maximale aux niveaux politique et diplomatique sur Israël » afin d’éviter « de nouveaux incidents », selon le ministère italien de la Défense s’exprimant à l’issue d’une visioconférence réunissant ses homologues des 16 pays. Plusieurs tirs israéliens – dont le dernier en date hier à Kfar Kila – contre la Finul ont eu lieu ces derniers jours, provoquant un tollé diplomatique. Dans ce contexte, le ministre israélien des Affaires étrangères a assuré que son pays « accorde une grande importance aux activités de la Finul » et « n’a aucune intention de porter du tort à cette organisation ou à son personnel ». « En outre, Israël prévoit un rôle important pour la Finul au « lendemain » de la guerre contre le Hezbollah », écrit Israël Katz sur son compte X. 

Journée mortelle au Liban-Sud. L’aviation israélienne a mené mercredi une quinzaine de frappes sur la ville de Nabatiyé et ses environs. Ces frappes ont notamment visé le sérail de la ville en pleine réunion de la « cellule de crise » municipale, tuant au moins 16 personnes, dont le président du conseil municipal, Ahmad Kahil. La Défense civile a aussi annoncé la mort...
commentaires (1)

Tout le Sud Liban est brûlé et envahi, et le HB continue d’affirmer qu’il est en position de gagner la guerre. Ils veulent nous convaincre qu’ils font ca pour le bien de notre pays qui se trouve en miette et en cendres parce que leurs maîtres l’ont décidé pour amortir les armes offertes en anéantissant notre beau pays. BRAVO,

Sissi zayyat

10 h 05, le 17 octobre 2024

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Commentaires (1)

  • Tout le Sud Liban est brûlé et envahi, et le HB continue d’affirmer qu’il est en position de gagner la guerre. Ils veulent nous convaincre qu’ils font ca pour le bien de notre pays qui se trouve en miette et en cendres parce que leurs maîtres l’ont décidé pour amortir les armes offertes en anéantissant notre beau pays. BRAVO,

    Sissi zayyat

    10 h 05, le 17 octobre 2024

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