Après un premier communiqué du Hezbollah, dimanche 14 octobre 2024, accusant l'armée israélienne d'avoir bombardé les localités de Hanine et Tiri, dans le caza de Bint Jbeil au Liban-Sud, avec des « missiles chargés de bombes à sous-munitions », dans le cadre des combats en cours dans cette région entre l'État hébreu et la milice chiite, celui-ci en a diffusé un second lundi portant les mêmes accusations. Selon ce communiqué, ces bombes auraient visé les localités du Liban-Sud de Wadi al-Khanazir, dans la région de Wadi Hojeir, de Khellat Raj entre Almane et Deir Seriane (caza de Marjeyoun), et à Almane. « Nous appelons les associations humanitaires et juridiques internationales à condamner ces crimes, surtout qu’ils pourraient avoir des répercussions négatives sur les civils sur le long terme », a ajouté le parti dans son communiqué.
L'Orient-Le Jour n’a pas pu faire confirmer l’utilisation de ces bombes de manière indépendante par l’armée libanaise ou par la Défense civile, et le Hezbollah n’a pas donné suite à notre demande d’obtenir de plus amples informations sur le sujet. Toutefois, selon des sources citées par notre correspondant au Liban-Sud Mountasser Abdallah, ces bombes ont été larguées en plusieurs endroits ces derniers jours, généralement en des points où les combats font rage entre les combattants du Hezbollah et l’armée israélienne, comme Labbouné et Hamoul, aux abords de la ville de Naqoura (caza de Tyr), ainsi que du côté de Jibbein (Tyr) et Aïta el-Chaab (Bint Jbeil), tout comme à Hanine et Tiré (Bint Jbeil). Notre correspondant ajoute qu'il n'est pas possible, pour l'heure, d'espérer des photos ou toute autre preuve qui documenteraient l'emploi de ces armes, étant donné la violence des combats dans ces zones.
Selon l'ONU, le terme « armes à sous-munitions » désigne tout système d’armes qui envoie un ensemble de sous-munitions explosives de petite taille sur une cible. Elles sont interdites dans le cadre de la Convention sur les armes à sous-munitions, conclue à Oslo en mai 2008 et entrée en vigueur en 2010, compte tenu notamment du caractère non discriminatoire des blessures qu’elles provoquent, ne faisant pas de distinction entre les cibles militaires et civiles.
Selon un rapport de l’ONU datant du 5 septembre 2023, le nombre de pays liés par les dispositions de ce traité international est actuellement de 112, auxquels s'ajoutent 12 autres pays qui se sont joints aux 94 signataires d’origine. Israël ne fait toujours pas partie des signataires. Malgré ce traité, les bombes à sous-munitions continuent de faire de nombreuses victimes dans le monde. Toujours selon ce même rapport, 987 personnes ont été tuées ou blessées indirectement par ces munitions en 2022 seulement, avec une grande majorité en Ukraine (890), après l'invasion russe de ce pays.
Quel lien avec l’avancée des troupes ?
La seule évocation du nom des bombes à sous-munitions, ou bombes à fragmentation, réveille de très funestes mémoires au Liban, puisqu’elles ont été abondamment utilisées par Israël durant la guerre de 2006. On avait alors estimé à quatre millions le nombre de ces bombes larguées au Liban-Sud et sur la Békaa-Ouest dans les dernières 72 heures de ce conflit par Israël, ainsi que l’avait rappelé l’ancien ministre libanais des Affaires étrangères, Adnane Mansour, en septembre 2011 en prévision d’une réunion des pays partenaires de la Convention sur les armes à sous-munitions qui se tenait à Beyrouth.
Le ministre avait alors indiqué que 400 victimes étaient également tombées du fait du contact avec ces munitions cachées dans le sol, dont un tiers d’enfants, après la cessation des hostilités. Et le cortège de victimes ne devait pas s’arrêter là : pas plus tard qu’en 2019, des victimes continuaient d’être déplorées au Sud, malgré plusieurs opérations de déminage menées par l’armée et l’ONU jusqu’en 2018.
Posté au Liban-Sud en 2006, le général à la retraite, Sami Rammah, se souvient bien de cette période. « Ces munitions extrêmement dangereuses peuvent être larguées d’un avion ou lancées par l’artillerie », explique-t-il à L’OLJ. Ces bombes explosent avant de toucher terre et envoient, sur une grande superficie, des éclats sous forme de billes ou de clous en métal, qui explosent au contact d’une personne ou d’un autre objet. Mais beaucoup restent enfouis sous terre et peuvent exploser bien plus tard, au contact de victimes qui ne s’en méfient pas, comme des agriculteurs ou des enfants.
« Je ne serais pas étonné de savoir que les troupes israéliennes utilisent ces munitions durant l’étape de leur incursion terrestre, parce qu’ils cherchent toujours à avancer en essuyant le moins de pertes possibles, préférant tuer un grand nombre d’adversaires face à eux afin d’ouvrir la voie à une avancée », analyse le général Rammah.
Dans son communiqué de dimanche, le Hezbollah avait estimé que l'utilisation de telles armes est « un nouveau crime barbare, qui s'ajoute à la série des atrocités contre les peuples libanais et palestinien » menées par l'État hébreu, également en guerre contre le Hamas palestinien à Gaza depuis octobre 2023, qui, selon lui, a utilisé ces armes « parce qu'il a réalisé l'incapacité de la communauté et des organisations internationales face à ses crimes ». Jusqu'à présent, il n’y a eu aucune réaction officielle de la part des Israéliens.
Israël utilise-t-il des bombes à sous-munitions au Liban ? Si c’est le cas, qui peut prétendre l’arrêter? Nos gouvernants corrompus savaient que notre pays allait devenir un Gaza bis, et ils se sont contentés de répéter qu’ils étaient prêts pour la guerre pour conserver leurs postes usurpés qui leur rapportent gros. Qu’ont ils donc fait pour empêche que notre pays soit détruit par une milice vendue aux ordres des mollahs qui les ont toujours nourris, armés et financés pour arriver à leur but d’anéantir le Liban et ses citoyens sans aucun de ces lâches au pouvoir ne trouvent à redire ?
10 h 49, le 17 octobre 2024