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Politique - Conflit au Liban

Le « Hodhod » de nouveau au-dessus de Haïfa, nouvelles tentatives israéliennes d’infiltration

Le gouvernement libanais sortant annonce vouloir construire des villages de préfabriqués pour les déplacés.

Le « Hodhod » de nouveau au-dessus de Haïfa, nouvelles tentatives israéliennes d’infiltration

Des citoyens turcs s’apprêtant à évacuer le Liban par la mer, le 9 octobre 2024. Mohammad Yassine/L’OLJ

« Al-Hodhod », épisode 4. Mercredi, et alors que la guerre entre Israël et Hezbollah fait rage, ce dernier a diffusé de nouvelles images du territoire israélien prises à partir d’un drone, dans le cadre de sa série baptisée « al-Hodhod ». Comme lors de la première et la troisième vidéo, un drone de reconnaissance du parti chiite a volé au-dessus de Haïfa, deuxième plus grande ville en Israël. Il a notamment montré des bases militaires aux alentours de la ville, mais aussi l’Université de Haïfa, qui abriterait, selon le Hezbollah, des infrastructures militaires. Cela intervient à l’heure où Israël cible sans relâche des structures civiles au Liban, notamment au Liban-Sud et dans la banlieue de Beyrouth, sous prétexte que le Hezbollah utilise les Libanais comme des « boucliers humains ». Dans sa vidéo, la formation chiite retourne l’accusation à l’armée israélienne, qui placerait ses « structures militaires dans des environnements civils ».Le Hezbollah a également annoncé de nouveaux affrontements avec des soldats israéliens dans le sud du Liban et affirme avoir repoussé plusieurs tentatives d’incursion. Depuis le début de l’offensive terrestre israélienne, le 30 septembre, le parti chiite affirme régulièrement contrer ces avancées, près de deux décennies après le retrait israélien en 2000. Mercredi, le Hezbollah a revendiqué une attaque contre des soldats israéliens tentant de s’infiltrer à Blida, Labouné, Mhaïbib et Meis el-Jabal. En parallèle, le parti chiite a poursuivi ses attaques contre le territoire israélien, affirmant avoir lancé « un grand nombre de roquettes » sur la région de Zvulun, à l’est de Haïfa, située à une trentaine de kilomètres de la frontière. Deux autres frappes ont également été revendiquées contre des soldats israéliens à Kfar Giladi et Misgav Am, localités du nord d’Israël proches de la frontière avec le Liban. Outre ses opérations terrestres, l’armée israélienne mène quotidiennement, depuis le 23 septembre, des frappes aériennes ciblant principalement le sud et l’est du Liban ainsi que la banlieue sud de Beyrouth. Cette dernière a subi une autre salve de bombardements en début de soirée mercredi, sans avertissement préalable. La journée de mercredi a aussi été marquée par une attaque israélienne sur Wardaniyé, une localité du Chouf ciblée pour la première fois. Selon des riverains, le raid a frappé un bâtiment de l’association sociale Dar al-

Salam, accueillant plusieurs personnes déplacées du Liban-Sud. Le bilan provisoire du ministère de la Santé fait état de quatre morts et dix blessés. Les personnes tuées ont été identifiées comme étant : Ali Chalhoub, directeur de l’école secondaire de Marwaniyé, ainsi que son épouse. Leurs enfants ont été grièvement blessés. Deux personnes originaires de Aïtaroun, Jawad Moussa et son fils Mohammad, sont les deux autres tués. Selon une source palestinienne dans le camp de Rachidiyé, deux personnes originaires du camp, déplacées à Wardaniyé, sont toujours sous les décombres.

Khiam sous les frappes

Par ailleurs, mercredi matin, une dizaine de frappes ont ciblé Khiam, dans le caza de Marjeyoun, détruisant totalement des maisons et des bâtiments. Dans le caza de Tyr, des frappes ont été menées contre une école à Samaaïyé ainsi qu’à Labouné et Naqoura. De plus, un drone a lancé deux missiles sur des engins de chantier qui tentaient de déblayer les décombres d’une frappe survenue lundi à Tayr Debba, blessant six personnes selon les sources de notre correspondant dans le Sud Mountasser Abdallah. L’Union des municipalités de Bint Jbeil a accusé, mercredi, l’aviation israélienne d’empêcher les secouristes de la Croix-Rouge, de la Défense civile et de l’armée libanaise d’atteindre le siège de l’Union à Baraachit, qui a été détruit il y a deux jours par une frappe israélienne. Les secouristes ne peuvent accéder à la zone, alors que plusieurs pompiers présents sur les lieux au moment du bombardement sont toujours coincés sous les décombres et « leur sort demeure inconnu ». Du côté de la Békaa, une frappe sur Hellaniyé, dans le caza de Baalbeck, a fait dix blessés. Dans ce contexte, le gouvernement libanais sortant a annoncé vouloir construire des villages de préfabriqués pour les déplacés ayant fui leurs maisons sous les bombardements israéliens, une première dans un pays qui a déjà connu plusieurs conflits. « Nous avons une feuille de route avec des propositions pour des centres d’accueil composés de préfabriqués installés sur des terrains non construits appartenant à l’État », a indiqué le ministre sortant de l’Environnement Nasser Yassine lors d’une réunion du comité gouvernemental de gestion de crise qu’il préside. Deux endroits pourraient accueillir ces villages, en fonction « des conditions sécuritaires et sociales, ainsi que des infrastructures », a-t-il ajouté, « en coopération avec des pays amis, notamment arabes, qui se sont dits prêts à financer » ce projet. M. Yassine n’a donné ni les localisations potentielles, ni le nombre de déplacés susceptibles d’être hébergés, ni le montant du projet. En outre, mercredi, la Turquie a organisé la plus importante évacuation de ressortissants étrangers du Liban. Au total, elle prévoit d’acheminer sur deux navires 2 000 de ses ressortissants et leurs proches – sur 14 000 citoyens turcs enregistrés à Beyrouth. Ils doivent arriver jeudi matin au port de Mersin, dans le sud de la Turquie. Depuis octobre 2023, plus de 2 000 personnes ont été tuées au Liban, dont près de 1 200 depuis le 23 septembre, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels. En outre, 1,2 million de personnes ont été forcées de se déplacer et plus de 400 000 autres ont fui vers la Syrie voisine. Près de la moitié des déplacés se trouvent dans des centres d’accueil à Beyrouth ou dans le Mont-Liban (centre-Est). Sur le millier de centres, 807 ont déjà annoncé avoir atteint leur capacité maximale d’accueil, selon les autorités. De nombreuses familles, en majorité syriennes selon le ministre, dorment dans les rues de la capitale libanaise faute d’abri. 

« Al-Hodhod », épisode 4. Mercredi, et alors que la guerre entre Israël et Hezbollah fait rage, ce dernier a diffusé de nouvelles images du territoire israélien prises à partir d’un drone, dans le cadre de sa série baptisée « al-Hodhod ». Comme lors de la première et la troisième vidéo, un drone de reconnaissance du parti chiite a volé au-dessus de Haïfa,...
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