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Politique - Guerre

Guerre au Liban : la diplomatie peine à se frayer un chemin

La France annonce la tenue de la conférence internationale consacrée au Liban le 24 octobre.

Guerre au Liban : la diplomatie peine à se frayer un chemin

Le Liban-Sud sous le feu d’Israël, hier. Kawnat Haju/AFP

Y a-t-il (encore) une place pour la diplomatie ? Alors que guerre israélienne au Liban contre le Hezbollah continue de faire des ravages, rien ne laisse présager une percée diplomatique prochaine apte à faire taire les canons. D’autant que l’État hébreu ne voudra probablement pas rater l’opportunité historique dont il dispose pour régler ses comptes avec le parti chiite.

C’est en tout cas ce qu’a confirmé mercredi le président du Parlement, Nabih Berry, qui a estimé qu’il n’y a pas d’avancée significative dans « l’arrêt de la guerre avec Israël », ajoutant que « les Américains disent qu’ils veulent cet arrêt mais ne font rien pour cela ». Dans un entretien avec le quotidien saoudien al-Charq el-Awsat, M. Berry a cependant souligné que les Français et les Britanniques continuent de soutenir la demande du Liban pour un cessez-le-feu. « La position libanaise, a-t-il dit, reste celle exprimée avec le Premier ministre sortant Nagib Mikati et le leader druze Walid Joumblatt, le 2 octobre, et qui se résume principalement en un cessez-le-feu et l’application de la résolution 1701 des Nations unies. » Cette résolution, qui avait acté la fin de la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, stipule que seules les forces de maintien de la paix de l’ONU et l’armée libanaise peuvent être déployées dans le sud du Liban. En échange, Israël s’était engagé à ne plus violer la souveraineté libanaise. La résolution n’a été respectée par aucun des deux acteurs.

« Trop tard »

Commentant le mandat de négocier que le Hezbollah lui a conféré, M. Berry a déclaré que « ce n’est rien de nouveau et ça ne change rien ». Ce mandat a été clairement affirmé par le secrétaire général adjoint du parti chiite pro-iranien, cheikh Naïm Kassem, lors d’un discours mardi. « Durant la guerre de 2006, j’étais en charge des négociations diplomatiques, et je fais de même aujourd’hui », a-t-il ajouté, niant catégoriquement les rumeurs selon lesquelles il aurait envisagé de refuser cette mission. M. Berry a dit ressentir plus de responsabilité « depuis que les dirigeants du Hezbollah n’ont plus de liberté de mouvement », après l’assassinat d’un grand nombre d’entre eux par Israël, dont le secrétaire général, Hassan Nasrallah, le 27 septembre. Il a également dit compter sur la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU ce jeudi, au cours de laquelle la guerre au Liban sera à l’ordre du jour. De son côté, Nagib Mikati s’est montré un peu plus optimiste et a affirmé que les efforts « arabes et internationaux » pour faire pression sur Israël et mener à un cessez-le-feu « d’une durée spécifique » au Liban se poursuivent, déplorant « l’intransigeance israélienne ». « Certains peuvent penser que les efforts diplomatiques ont cessé, et qu’il y a une sorte d’approbation tacite pour qu’Israël poursuive son agression, mais cette impression est fausse », a affirmé M. Mikati devant ses visiteurs au Sérail, selon un communiqué de son bureau de presse. Il a assuré qu’il continue à « mener les contacts nécessaires », tandis que d’autres pays « arabes et étrangers » font également « pression pour un cessez-le-feu d’une durée spécifique, donnant le temps de discuter » de la suite et notamment de la « pleine application de la résolution 1701 » du Conseil de sécurité. M. Mikati a par ailleurs assuré que le comité d’urgence ministériel gérant la crise des déplacements de population face aux combats « travaille en permanence » pour assurer que les aides parviennent aux personnes qui en ont besoin. Il a dans ce cadre salué la mobilisation internationale pour venir en aide aux déplacés. Pour donner une chance aux négociations, le Hezbollah a fait un pas en arrière en ne conditionnant plus l’arrêt de la guerre au Liban à un cessez-le-feu simultané à Gaza. Un responsable gouvernemental libanais, cité par Reuters sous le couvert de l’anonymat, confirme cette séparation. Mais deux sources diplomatiques ont déclaré à la même agence que cette concession intervient « trop tard » et ne pourra pas donner un nouvel élan à la diplomatie.

La guerre risque de durer

Au niveau international, le ministère français des Affaires étrangères a déclaré mercredi que la conférence internationale consacrée au Liban, à laquelle le président français Emmanuel Macron a récemment appelé, se tiendra le 24 octobre pour mobiliser la communauté internationale au secours de la population et pour soutenir les institutions du pays. « Cette conférence ministérielle réunira les États partenaires du Liban, les Nations unies, l’Union européenne et les organisations internationales, régionales et de la société civile », a-t-il précisé dans un communiqué. Samedi, le président français avait annoncé la tenue de cette conférence sans en préciser la date. Celle-ci « aura pour objectif de mobiliser la communauté internationale pour répondre aux besoins de protection et de secours d’urgence de la population du Liban et d’identifier les voies d’un soutien aux institutions du Liban, en particulier les forces armées libanaises, garantes de la stabilité interne du pays », a également indiqué le ministère mercredi. « Face à une crise politique et humanitaire grave et profonde, la France rappellera à travers cette conférence l’urgence d’une cessation des hostilités et d’une solution diplomatique fondée sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité et permettant le retour en sécurité des déplacés, en Israël comme au Liban, dans leurs foyers », souligne le Quai d’Orsay. Il ajoute que l’élection d’un président au Liban est « la première étape de la remise en marche des institutions politiques ».Le Premier ministre égyptien Moustafa Madbouly a, quant à lui, déclaré lors d’une conférence de presse en Égypte que son gouvernement envisageait des scénarios qui verraient la guerre lancée par Israël au Liban déborder au-delà des frontières de ces deux pays, plus d’un an après le déclenchement de la guerre à Gaza. « La guerre au Liban risque de durer longtemps et les conséquences d’une guerre régionale seront graves », a ajouté le chef du gouvernement égyptien, juste après la réunion hebdomadaire de son cabinet, selon des propos relayés par plusieurs médias libanais et arabes.

Y a-t-il (encore) une place pour la diplomatie ? Alors que guerre israélienne au Liban contre le Hezbollah continue de faire des ravages, rien ne laisse présager une percée diplomatique prochaine apte à faire taire les canons. D’autant que l’État hébreu ne voudra probablement pas rater l’opportunité historique dont il dispose pour régler ses comptes avec le parti chiite. C’est en...
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Ils avaient eu tout le loisir pour le faire en amont mais Macron, Biden et L’ONU ont fait passer leurs intérêts avant celui des citoyens civils qui agonisaient sous l’usurpation et la terreur depuis plus 40 ans pour ne pas froisser les mollahs qui leur fournissent du pétrole et menacent la sécurité de leurs pays. Nous sommes bons à sacrifier puisque nous avons montré notre soumission sans nous plaindre, alors pourquoi courir à notre secours.

Sissi zayyat

13 h 40, le 10 octobre 2024

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  • Ils avaient eu tout le loisir pour le faire en amont mais Macron, Biden et L’ONU ont fait passer leurs intérêts avant celui des citoyens civils qui agonisaient sous l’usurpation et la terreur depuis plus 40 ans pour ne pas froisser les mollahs qui leur fournissent du pétrole et menacent la sécurité de leurs pays. Nous sommes bons à sacrifier puisque nous avons montré notre soumission sans nous plaindre, alors pourquoi courir à notre secours.

    Sissi zayyat

    13 h 40, le 10 octobre 2024

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