Le directeur général du port de Beyrouth, Omar Itani, a déclaré mercredi que le port fonctionnait « presque normalement » malgré la guerre entre Israël et le Hezbollah. « Nous travaillons presque normalement au port, que ce soit au niveau du traitement des importations et des exportations », rapporte l'Agence nationale d’information (ANI, officielle).
Sortant d'une réunion au Grand Sérail, le président du syndicat des importateurs de denrées alimentaires, Hani Bohsali, a indiqué, pour sa part, que le pays n'aurait pas de problème d'approvisionnement tant que ses principales infrastructures seraient opérationnelles, comme l'Aéroport international de Beyrouth (AIB) et le port de Tripoli.
Contacté par L'Orient-Le Jour, le président de l'Association des sociétés importatrices de pétrole (APIC), Maroun Chammas, a affirmé que le Liban était toujours approvisionné normalement en essence, mazout et gaz domestique, malgré le retard de la dernière cargaison, arrivée lundi soir à Beyrouth. Enfin, le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, a exhorté les douanes à accélérer les procédures de dédouanement des marchandises dans tous les points de passage.
Pas de blocus
Directement interrogé par l'ANI, le directeur du port de Beyrouth a souligné que le processus de dédouanement des marchandises en attente avait été accéléré en plusieurs étapes et qu’il avait été décidé, « après plusieurs réunions avec les autorités concernées, de délivrer exceptionnellement des permis spéciaux afin d'accélérer le rythme du travail ». Il a de plus assuré que ces opérations se faisaient « sous le contrôle strict de l’armée libanaise ».
M. Itani a enfin affirmé que « toutes les informations qui circulaient, indiquant qu’Israël envisageait de cibler le port, étaient infondées », ajoutant qu’un « plan d’urgence » avait tout de même été mis en place pour pallier toute éventualité et qu’il n’y avait « aucune décision officielle de blocus maritime » du pays.
Lundi, le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichai Adraee, avait appelé les navires à éviter la zone maritime allant du fleuve Awali, au niveau de Saïda, jusqu’à Naqoura, plus au sud, en prévision d’une opération militaire contre le Hezbollah.
Dans un communiqué publié par l'ANI, le ministre Khalil a de son côté demandé aux douanes de «redoubler d'efforts» pour accélérer le processus de dédouanement des marchandises, mettant en avant le fait que le fonctionnement du ministère « dépend des ressources douanières qui alimentent le trésor public ». Il a aussi indiqué que « le ministère est toujours en mesure de remplir ce rôle et ces missions malgré le fait que les circonstances de la guerre ont un impact négatif sur les finances publiques et causent des pertes chaque jour supplémentaire ». Il a enfin espéré que « cette phase difficile ne se prolongera pas et que les pays et les organisations internationales qui se soucient du Liban traduiront leurs positions en mesures pratiques. »
Pression des déplacés
Les difficultés d’approvisionnement des commerces alimentaires liées aux mouvements de déplacés de la guerre seront résolues dans une semaine à dix jours, a assuré de son côté Hani Bohsali.
Il s’exprimait à l’issue d’une réunion convoquée par le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, et consacrée à ce dossier. « Tant que l'Aéroport international de Beyrouth, le port de Beyrouth et le port de Tripoli fonctionnent, il n'y aura pas de problèmes », a-t-il déclaré, reconnaissant la pression engendrée par plus d’un million de déplacés venant du Sud, de la Békaa et de la banlieue sud de Beyrouth.
Il a aussi appelé toutes les parties impliquées dans la guerre à ne pas « empiéter » sur les infrastructures qu’il a citées, les ports de Tripoli et de Beyrouth étant les deux seuls équipés de terminaux à conteneurs. M. Bohsali a également indiqué que son syndicat avait exhorté les autorités à tout mettre en œuvre pour faciliter le traitement des marchandises dans les différentes infrastructures du pays.
Il a enfin fustigé les commerçants qui augmentaient les prix, assurant que « l’offre de denrées alimentaires est actuellement supérieure à la demande ». Reconnaissant une hausse des frais d'assurance et de transport, ainsi que des risques pour les compagnies maritimes, mais temporaires et de l’ordre de 2 à 3 %, il a jugé inacceptable que certains commerçants augmentent leurs prix de « 20 % à 30 % ».
Enfin, le président de l'APIC a indiqué à L'Orient-Le Jour que le dernier chargement de carburant attendu avait été retardé après que le navire qui l'acheminait n'a pas pu accoster au Liban en raison d'une décision d'une instance du pays dont il battait le pavillon, sans plus de détails sur ce dernier point. « Le carburant a finalement été transféré sur un autre navire en pleine mer, qui a accosté lundi soir au Liban », a confirmé Maroun Chammas.
'toutes les informations qui circulaient, indiquant qu’Israël envisageait de cibler le port, étaient infondées"... Peut être bien parce qu'il a coché la case "fait " en 2020...
19 h 53, le 09 octobre 2024