« La seule chose qui permet au mal de triompher est l'inaction des hommes de bien ». Cette citation apocryphe, attribuée à Edmund Burke, prend tout son sens aujourd'hui, alors le monde semble confronté à une pénurie de ces « hommes de bien ». Le Liban subit les bombardements incessants du gouvernement israélien, des civils sont mutilés, déplacés et jetés à la rue, et ce, sans qu’aucune issue à ce drame ne soit en vue. La soi-disant lutte contre le « terrorisme » fait rage dans des quartiers densément peuplés, révélant une dure réalité : l'hypocrisie et le double-standard de l’Occident n'ont jamais été aussi flagrants.
Combien de temps Israël continuera-t-il à brandir la carte de la victime, échappant à toute responsabilité pour ses actes, tout en infligeant la même violence qu'il a subie autrefois à des innocents qui n'ont rien à voir avec son horrible passé ?
L'antisémitisme n'est pas né au Moyen-Orient : n'oublions pas les jours sombres de ce que l'on appelle l'« Occident moral ».
Pendant combien de temps les « superpuissances » vont-elles s'incliner devant Israël et considérer que la vie des Palestiniens, et maintenant des Libanais, n'est pas indispensable ? À quelle forme de valeurs démocratiques sommes-nous soumis dans cette partie du monde ?
« Être un ennemi des États-Unis est dangereux mais être un ami est souvent fatal », aurait dit l'ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger. Comme cela est vrai, et comme c'est de plus en plus vrai chaque jour ! Les Irakiens, les Afghans et les Syriens ont tous payé le prix d'une amitié promise et de la construction de sociétés démocratiques.
Depuis le 7 octobre, les civils palestiniens paient le prix des balles et des bombes fournies à Israël, le soi-disant seul « allié démocratique et moral » des États-Unis au Moyen-Orient. Cependant, sous la direction du Premier ministre israélien, la terreur d'État a atteint des niveaux sans précédent. Benjamin Netanyahu, qui avait déjà fait pression pour que les États-Unis envahissent l'Irak afin de renverser Saddam Hussein au début de l'année 2002, n'est pas un ami des États-Unis. Il a irrémédiablement terni leur image au Moyen-Orient. Il est temps de considérer cet homme comme une menace pour les relations que l'Amérique souhaite établir avec les peuples de cette région.
État d'« apartheid démocratique »
En définitive, la politique de M. Netanyahu et de son gouvernement a consisté à alimenter la division et à saper l'Autorité palestinienne, en qualifiant de « terroriste » tout mouvement s'opposant à l'occupation illégale et aux déplacements de population. Tous les mouvements révolutionnaires de l'histoire ont, à un moment ou à un autre, été qualifiés de « terroristes ». Le soulèvement du ghetto juif de Varsovie contre les nazis en avril 1942 en est un exemple poignant. Bien que finalement écrasés par leurs oppresseurs brutaux, ces âmes courageuses qui ont osé résister à l'injustice sont aujourd'hui considérées comme des héros, des symboles de défi contre la tyrannie, luttant pour leur existence même.
Pourquoi les Palestiniens n'ont-ils pas le droit de se battre pour réaliser leurs aspirations légitimes alors que tout le reste leur a été enlevé ?
Qu'est-il arrivé à « l'Europe puissante et unie », aujourd'hui fracturée et beaucoup plus virulente au sujet de la guerre de la Russie contre l'Ukraine, émettant des sanctions contre Moscou à tout bout de champ ? Pourquoi sa voix s'est-elle soudainement tue lorsqu'il s'agit d'Israël ? Bien qu'il y ait quelques voix courageuses et brillantes dont nous sommes profondément reconnaissants, où est le cri collectif de l'Europe lorsque des civils palestiniens et libanais - principalement des femmes et des enfants - sont massacrés ?
Dans notre monde de post-vérité, les vies humaines sont devenues de simples statistiques. La vérité, semble-t-il, n'a plus de valeur ; elle a été enterrée sous des discours vides et des indignations creuses, éclipsée par les décombres des bombes qui sont censées « exporter la démocratie » vers de soi-disant « pauvres sauvages ». L'objectif réel, cependant, semble être la préservation du seul État d'« apartheid démocratique » au monde.
Les puissants sont vraiment tombés bien bas !
Respectez notre souveraineté
En tant que citoyen libanais, j'écris pour dire que le temps du cessez-le-feu est venu. Il est temps que les pays qui prêchent la paix et l'importance des solutions diplomatiques passent à l'action.
Le Parti socialiste progressiste appelle l'Occident « moral » à faire preuve de la même indignation et du même courage que lorsqu'il parle de la guerre en Ukraine, et à les appliquer aux guerres de Gaza et du Liban.
Nous appelons les figures théocratiques de notre région, toutes tendances confondues, à cesser d'impliquer ce pays et d'autres pays voisins dans des guerres par procuration qui n'aboutissent qu'à des souffrances, des morts et des destructions.
Nous appelons toutes les parties, internationales et régionales, l'Iran et Israël, à respecter notre souveraineté, en tant qu'État indépendant qui cherche à obtenir un cessez-le-feu et à mettre fin à l'effusion de sang. Enfin, nous appelons les différentes factions politiques du Liban à parvenir à un consensus, à s'unir et à élire un président, et à former un gouvernement, afin de sauver ce qui reste de ce pays qui a enduré tant de guerres, d'échecs et de transgressions. Agissons avant que le cycle de la violence ne nous engloutisse. Enfin, nous demandons que la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies soit rapidement mise en œuvre et que l'armée libanaise assume le rôle qui lui revient.
Que le Liban soit protégé et que nous puissions un jour voir une Palestine libre.
Par Teymour JOUMBLATT
Député et Président du Parti socialiste progressiste
Et donc si un dénouement heureux est possible pour les palestiniens, la présence du hezballah en dehors de la légalité telle que universellement reconnue sera un handicap pour le Liban et un frein pour son développement. Compte tenu du passif du Hezb, de ses relations incestueuses avec le pouvoir en place, il est vain que le gouvernement fasse comme c'est le cas aujourd'hui des promesses sans garanties. Donnez à la communauté internationale et aux pays arabes des garanties que vous appliquerez ce que vous dites et vous verrez comment la situation se débloquera. Ch hedet el houkoumé majrouha!
16 h 28, le 09 octobre 2024