Israël a annoncé mardi avoir élargi son offensive terrestre contre le Hezbollah au Liban-Sud, après avoir déployé des troupes supplémentaires et appelé les habitants à éviter la zone côtière. Cette annonce coïncide avec le premier anniversaire des affrontements entre Israël et le Hezbollah dans la zone frontalière, érigée en « front de soutien » au Hamas après l’opération Déluge d'al-Aqsa.
Selon l'armée israélienne, la 146e division a entamé lundi « des opérations limitées et ciblées contre des infrastructures terroristes du Hezbollah dans le sud-ouest du Liban », en bordure de la Méditerranée. Il s'agit de la quatrième division déployée par Israël depuis le début de son offensive terrestre au Liban-Sud, lancée le 30 septembre. Dans la ville côtière de Saïda, à 40 kilomètres au sud de Beyrouth, des embarcations de pêche ont quitté dans la nuit le port de la ville vers des zones situées au nord de l'embouchure du fleuve Awali, notamment vers Rmeïlé et Jiyé, a rapporté notre correspondant dans la région, Mountasser Abdallah.
Dans l'après-midi, et selon une vidéo publiée sur le réseau X par la radio israélienne, des soldats ont hissé le drapeau israélien à Maroun el-Ras, un village libanais frontalier du caza de Bint Jbeil. Le ministre israélien de l'Énergie, Eli Cohen, a écrit que l'armée israélienne avait « occupé » ce village et « détruit les maisons à partir desquelles le Hezbollah lançait des missiles antichars sur les civils israéliens ».
Le porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) Andrea Tenenti a affirmé à L'Orient-Le Jour que la situation à Maroun el-Ras demeurait floue, alors que des informations relayées par certains médias ont fait état du retrait des soldats israéliens qui avaient hissé un drapeau au-dessus du village frontalier. « Nous ne pouvons pas vérifier cette information de manière indépendante pour l'instant », a-t-il précisé.
Dans ce contexte, le Premier ministre israélien a menacé mardi les Libanais de subir des « destructions » comme à Gaza s'ils ne « libéraient » pas leur pays du Hezbollah. « Nous avons tué le successeur de Nasrallah et le successeur de son successeur. J'appelle les citoyens du Liban à se libérer du Hezbollah pour mettre fin à la guerre », a-t-il déclaré. Depuis une frappe israélienne vendredi dernier sur la banlieue-sud de Beyrouth, le sort de Hachem Safieddine, successeur pressenti de Hassan Nasrallah à la tête du Hezbollah, reste incertain.
Infrastructures souterraines
Plus tôt dans la journée, l'armée israélienne avait annoncé que les forces de la Brigade Golani se sont « emparées d'un complexe présumé du Hezbollah » au Liban-Sud au cours d'une « opération terrestre », détruisant des armes, dont un « lance-roquettes chargé ». Elle a précisé que ce complexe comprenait une oliveraie et « des infrastructures souterraines », sans indiquer dans quel village l'opération s'était déroulée.
Le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a déclaré pour sa part que l'aviation israélienne avait attaqué « plusieurs lance-roquettes » utilisés pour tirer sur « la région de Haïfa ». Il a aussi accusé le Hezbollah d'avoir utilisé un établissement scolaire à Tayr Harfa, dans le caza de Tyr, à des « fins terroristes », en y installant une plate-forme de lancement dirigée vers Israël. L'aviation israélienne aurait « éliminé les saboteurs » présents dans cette zone.
Dès l'aube, des frappes ont été signalées au Liban-Sud, touchant des localités telles que Arabsalim et Ebba (Nabatiyé), Kfarchouba (Hasbaya), Majdel Selm, Souané et Khiam (Marjeyoun), ainsi que les abords de l'hôpital Hiram à Tyr, Chehabiyé et Arzoun (Tyr). D'autres frappes ont visé Mlikh (Jezzine), les hauteurs de Aïn Boussouar (Iqlim el-Touffah, Nabatiyé), et Sultaniyé (Bint Jbeil). À Adloun (Saïda), un bombardement a fait trois morts et un blessé. Depuis le matin à 3h, des tirs d'artillerie ont également touché Alma el-Chaab et Naqoura (Tyr), tandis qu'un drone a ciblé Rmadiyé. Avichay Adraee avait lancé dans la matinée sur X un avertissement aux populations locales, leur enjoignant de rester loin de leurs habitations. En fin de journée, il a également publié un avis d'évacuation à l'attention de certains habitants de quartiers résidentiels de la banlieue-sud de Beyrouth.
Le commandant du QG du Hezbollah
La Békaa n'a pas été épargnée durant la journée de mardi. À Sohmor, dans la Békaa-Ouest, une frappe aérienne a détruit une maison et tué au moins trois personnes. À Khoder, dans le caza de Baalbeck, un autre raid a touché une habitation, faisant cinq morts, selon notre correspondante sur place Sarah Abdallah.
Vers 22h, des frappes israéliennes ont visé les environs de Brital, Douris près de la zone agricole, la périphérie de Nahlé, Hoch Barada, la plaine de Majdaloun, Saraïne, al-Aïn et Nabi Sheet, ainsi que les localités de Nabi Chit, Khodr, Aïn el-Saouda, Drous et Hoch Bardi, et la ville de Baalbeck et ses alentours.
En outre, l'armée israélienne a précisé sur X avoir « attaqué des cibles du Hezbollah » dans la banlieue-sud de Beyrouth. Tôt mardi matin, elle avait également annoncé avoir éliminé à Beyrouth Souheil Hussein Husseini, présenté comme le commandant du QG du Hezbollah. Dans la matinée, une frappe a touché le quartier de Tahouitet Ghadir, selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle), tandis qu'une autre a frappé Haret Hreik, peu après une intervention de Naïm Kassem, numéro deux du Hezbollah. « L'important, avait-il dit, c'est qu'un cessez-le-feu soit atteint. Avant cela, aucune autre discussion n'a de place pour nous. »
En soirée, le porte-parole arabophone de l'armée israélienne a émis un avis d'évacuation à l'intention des habitants de certains quartiers de la banlieue sud de Beyrouth. Peu après, des frappes aériennes israéliennes ont ciblé les quartiers de Kafaat, Roueis et Bourj el-Brajné. Quatre immeubles résidentiels adjacents se sont effondrés à Bourj el-Brajné, selon l'Ani.
Le Hezbollah « brisé »
« Nos capacités sont bonnes, contrairement à ce que dit l'ennemi qui prétend nous avoir affaiblis », avait aussi assuré Naïm Kassem dans une allocution télévisée. Mais pour le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, le Hezbollah est « brisé ». Au cours d'un entretien avec le commandement nord d'Israël, à la frontière avec le Liban, il a affirmé que le parti chiite était « une organisation meurtrie et brisée, sans capacités de commandement et de tir significatives, avec une direction désintégrée depuis l'élimination de Hassan Nasrallah ».
Malgré les coups infligés au Hezbollah, la formation pro-iranienne continuait mardi de tirer des roquettes contre Israël. Elle a revendiqué deux frappes effectuées « avec des salves de missiles » le matin à 5h, ciblant des soldats israéliens près de Yiron (en face de Yaroun, dans le caza de Bint Jbeil), ainsi qu'une plateforme d'artillerie à Dalton, à environ huit kilomètres de la Ligne bleue. Le parti a aussi déclaré avoir mené une attaque à 9h30 avec « un essaim de drones piégés » sur la position « Baghdadi ».
Le Hezbollah a par ailleurs revendiqué une frappe avec « une importante salve de roquettes » sur Haïfa, en réponse aux attaques israéliennes contre les civils libanais. Cette frappe, qualifiée de « riposte », a visé « la ville de Haïfa et Krayot », dans la banlieue-nord d'Israël. De son côté, l'armée israélienne a signalé avoir détecté 85 projectiles en provenance du Liban.
Le parti chiite a aussi attaqué à 16h45 des soldats israéliens à Metoulla, face à Khiam (Marjeyoun), et moins d'une heure plus tard d'autres soldats rassemblés dans la caserne de Yara, face au village libanais de Yaroun (Bint Jbeil), avec « un essaim de drones ». L’armée israélienne a affirmé que 180 roquettes lancées en direction d'Israël ont été détectées au cours de la journée.
En fin de journée, dans un communiqué de son « centre d'opération », le Hezbollah a affirmé que l'armée israélienne n'était jusqu'à présent « pas parvenue à entrer dans les villages imprenables » du Sud et qu'il continuera à contrer toutes les tentatives d'incursion. Il a fait état de « lourdes pertes » de « plus de trente morts et 200 blessés » dans les rangs israéliens. Sur un ton belligérant, le parti chiite a encore menace que Haïfa « et d'autres » villes finiront « comme Kiryat Shmona, Metula, et d’autres localités israéliennes situées dans le Nord » israélien et qui sont frappées quasiment quotidiennement. « Nous sommes capables d’atteindre où nous le voulons », a-t-il lancé, affirmant qu'il ne se limitera pas à des tirs « de missiles ou de drones ».
Notre pays est à nouveau envahi grâce à leur « bravitude » et leur lâcheté. Eux qui croyaient pouvoir se cacher dans les jupons des civils qui leur vouaient un appui sans borne pour les avoir nourris et soignés avec l’argent offert par les mollahs pour se servir d’eux comme bouclier humain et gagner la guerre. Ils se sont vite désolidarisés d’eux ayant vu le massacre des gazaouis. Les voilà à nu et dépourvus de toute protection. Ils devraient nous montrer comment réussiraient ils à gagner une guerre sans les civils qu’ils comptaient sacrifier par millions pour crier victoire
11 h 16, le 09 octobre 2024