Voici les cinq choses à savoir ce jeudi :
- Dans la nuit de mercredi à jeudi, l'armée israélienne, en sus d'un pilonnage de la banlieue sud, a frappé un centre du Comité sanitaire islamique (CSI), affilié au Hezbollah, à Bachoura, au cœur de Beyrouth. Bilan : neuf morts et 17 blessés.
- Depuis ce matin, des affrontements opposent, dans la zone à la frontière israélienne, des combattants du Hezbollah et l'armée israélienne.
- Pour la première fois, l'armée libanaise a répliqué à une attaque israélienne contre un de ses centres à Bint Jbeil, près de la frontière au Liban-Sud. Ces tirs inédits font suite à l'annonce de la mort de deux soldats libanais aujourd'hui, dans deux incidents différents.
- Dans l'après-midi, l'armée israélienne a effectué de nouvelles frappes dans la banlieue sud de Beyrouth contre le « le quartier général du renseignement » du Hezbollah, a affirmé l'armée israélienne ; contre le village de Maaysra, dans le Kesrouan ; ainsi que sur une maison dans le village de Keyfoun dans le caza de Aley.
- Le porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a accusé jeudi le Hezbollah de faire passer des armes en contrebande depuis la Syrie via le poste-frontière de Masnaa. Le ministre libanais des Transports, Ali Hamiyé, a répliqué que tous les postes-frontières étaient sous surveillance gouvernementale.
Voici ce qu'il faut savoir, plus en détails.
Les bombardements meurtriers à Beyrouth
Dans l'après-midi, plusieurs frappes consécutives ont de nouveau visé la banlieue sud de Beyrouth, qui n'en finit plus d'être pilonnée. L'armée israélienne a dit avoir frappé « le quartier général du renseignement » du Hezbollah.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, l’armée israélienne avait ciblé pour la seconde fois le cœur de Beyrouth, visant un centre du Comité sanitaire islamique (CSI), affilié au Hezbollah, dans le quartier de Bachoura. En début d'après-midi, le ministère de la Santé a indiqué que cette frappe avait fait neuf tués et 14 blessés. Un peu plus tôt, le CSI avait indiqué que les victimes étaient des secouristes, certains étant des responsables du centre, d'autres des bénévoles.
L’armée israélienne avait ciblé pour la première fois le centre de Beyrouth il y a trois jours, tuant trois membres du Front populaire pour la libération de la Palestine dans une frappe ciblée à Cola.
La banlieue sud de Beyrouth avait aussi été ciblée dans la nuit par plus d'une dizaine de frappes violentes.
Les combats au Liban-Sud
Ce jeudi, de nombreuses localités libanaises frontalières d'Israël ont été bombardées par l'armée israélienne, qui a lancé de nouveaux avis d'évacuation à l'attention des habitants de 25 localités de cette région, leur demandant de se rendre au nord de la rivière Awali, située au nord de Saïda. Le Hezbollah a, pour sa part, revendiqué une nouvelle série d'attaques contre des positions israéliennes proches de la frontière.
Pour la première fois, l'armée libanaise a répliqué à une attaque israélienne contre un de ses centres à Bint Jbeil. Ces tirs inédits font suite à l'annonce de la mort de deux soldats libanais aujourd'hui, dans deux incidents différents. Le premier a été tué alors qu'il déblayait une route avec la Croix rouge libanaise dans le Sud, et le second dans la frappe sur la caserne de Bint Jbeil.
-Dans le détail, l'armée israélienne a déclaré avoir frappé le bâtiment de la municipalité de Bint Jbeil, au Liban-Sud, dans une frappe nocturne et affirme avoir tué « au moins 15 membres du Hezbollah ». Elle a aussi affirmé avoir visé « plus de 200 cibles » et tué plusieurs autres combattants du Hezbollah, sans en préciser le nombre exact, au Liban-sud pendant la nuit. Parmi les cibles touchées figuraient des bâtiments militaires, des terroristes, des entrepôts d'armes, des postes d'observation et des infrastructures militaires situées dans plusieurs zones », indique le communiqué publié sur X, qui ajoute avoir tué « plusieurs » combattants du parti chiite dans des raids aériens alors qu'ils « tiraient des missiles » sur la région du« Ramim Ridge », près de Kiryat Shmona. Le communiqué fait état de l'élimination de « deux » autres membres du Hezbollah ce matin, tués alors qu'ils avaient ouvert le feu sur les forces de la brigade Golani présentes dans la zone.
-Le Hezbollah a, pour sa part, revendiqué des dizaines d'opérations contre des patrouilles et des positions israéliennes, majoritairement le long de la frontière. Parmi celles-ci :
- Une première attaque a ciblé à 1h15 ce matin « un rassemblement » de soldats israéliens dans la position de Hanita, située face à Alma el-Chaab (caza de Tyr), avec des obus d'artillerie. Elle visait « une cible précise ».
- Une deuxième opération à la roquette a eu lieu contre « des mouvements de troupes israéliennes » à 2h ce matin dans la localité de Misgav Am, face au village libanais d'Adaïssé (caza de Marjeyoun). Elle aurait « touché une cible ».
- Le Hezbollah a indiqué avoir « fait exploser une mine Sajil » sur des soldats israéliens « qui tentaient de s'infiltrer au sol au niveau de la localité de Yaroun », au Liban-Sud, à 12h00. Dans son communiqué, le parti chiite affirme avoir causé « des morts et des blessés » parmi eux.
- Dans un autre communiqué, le parti chiite a indiqué avoir « fait exploser une mine sur une force de la brigade Golani sur une zone de Maroun el-Ras », au Liban-Sud. Cette force « tentait de contourner le village par l'ouest » et le Hezbollah affirme aussi avoir causé des morts et des blessés parmi eux.
- Le Hezbollah a revendiqué une attaque menée à 15h05 contre un char Merkava israélien à Netu'a, localité israélienne qui fait face à Aïta el-Chaab (caza de Bint Jbeil), menée par missile.
- Le parti chiite a également indiqué avoir ciblé des soldats israéliens près de Adayssé (caza de Marjeyoun) qui se trouvaient « à la frontière », par une salve de missiles. Le Hezbollah n'a pas précisé pas de quel côté de la frontière se trouvaient les soldats.
- Le parti chiite a revendiqué aujourd'hui le nombre d'attaques le plus élevé en une journée depuis le 8 octobre, soit 30 attaques. Il a également affirmé avoir tué 17 officiers soldats israéliens sur cette journée. Pour l'instant, Israël a annoncé la mort de neuf soldats depuis lundi.
En début de soirée, l'armée israélienne a affirmé avoir tué le « commandant de la région du Mont Dov du Hezbollah », Hader Chahabiyé, dans une frappe aérienne, citée par le Haaretz.
Selon l'annonce, il avait « commandé des centaines de lancements de roquettes et de tirs de missiles antichars dans les zones du Mont Dov, du mont Hermon et des hauteurs du Golan occupé, dans nord d'Israël, et était responsable des tirs sur Majdel Chams en juillet, qui avaient tué 12 enfants et adolescents ». Le parti chiite avait nié toute responsabilité dans cette attaque.
Dans la Békaa, dans le Kesrouan, dans le caza de Aley
- L’armée israélienne continue également de mener des raids dans la Békaa, ciblant les environs de la ville de Baalbeck et de Zahlé.
- Dans l'après-midi, une autre frappe a visé le village de Maaysra, dans le Kesrouan ainsi qu'une maison dans le village de Keyfoun dans le caza de Aley.
Ce qu'il faut aussi savoir, sur les derniers jours
- Ces nouvelles frappes nocturnes contre Beyrouth sont intervenues après une journée marquée par de violents affrontements, à la frontière libano-israélienne, entre combattants du Hezbollah et armée israélienne. Mercredi soir, l'armée israélienne a annoncé mercredi la mort de huit soldats, tués depuis le début lundi de ses opérations terrestres, qu'elle qualifie de « limitées », dans le sud du Liban. L'armée israélienne a également appelé à l'évacuation « immédiate » de villages dans le sud du Liban tandis que de nouvelles frappes aériennes ont visé la banlieue sud de Beyrouth, désertée par ses habitants.
- Par ailleurs, les bombardements israéliens ont tué mercredi à Damas trois personnes dont Hassan Jaafar al-Qasir, le gendre du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, lui-même assassiné par Israël le 27 septembre dans la banlieue de Beyrouth, a indiqué une ONG. Une source proche du Hezbollah a confirmé à l'AFP cette information et précisé que Hassan Jaafar al-Qasir était le frère de Jaafar al-Qasir, responsable du transfert d'armes de l'Iran vers le Liban, qu'Israël a annoncé avoir tué mardi dans une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth.
- Au Liban, plus de 1.000 personnes ont été tuées, selon le ministère de la Santé, depuis les explosions des appareils de transmission du Hezbollah, les 17 et 18 septembre, attribuées à Israël, et le début des bombardements aériens massifs, le 23 septembre, qui ont visé principalement le sud et l'est du pays ainsi que la banlieue sud de Beyrouth. Le gouvernement a évalué mercredi à environ 1,2 million le nombre de personnes déplacées par les bombardements. Près de 2000 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023.
- Parallèlement, Israël et Téhéran ont échangé des menaces après l'attaque massive lancée mardi par l'Iran pour venger la mort de Hassan Nasrallah et celle du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué le 31 juillet dans un attentat à Téhéran, imputé à Israël par l'Iran et le Hamas. Environ 200 missiles ont été tirés par Téhéran, dont un grand nombre ont été interceptés par le système antimissile, a indiqué l'armée israélienne, qui a bénéficié du soutien des forces américaines et britanniques, selon le Pentagone et Londres. Cette attaque, la deuxième depuis avril, a fait deux blessés en Israël et tué un Palestinien en Cisjordanie occupée, selon les secours et un responsable palestinien.
« L'Iran a commis une grave erreur (...) et en paiera le prix », a averti le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Le président américain Joe Biden a assuré mercredi que les Etats-Unis s'opposeraient à des frappes israéliennes contre des installations nucléaires iraniennes, après avoir réaffirmé la veille son plein soutien à Israël. Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a de son côté promis « une réponse plus forte » en cas de représailles, tout en assurant que son pays ne « cherchait pas la guerre ».
-La branche armée du Hamas a par ailleurs revendiqué mercredi un attentat commis la veille à Tel-Aviv, dans lequel sept personnes ont été tuées à l'arme automatique et à l'arme blanche.
Réactions internationales
L'escalade militaire entre Israël d'une part, l'Iran et le Hezbollah de l'autre, fait redouter que la situation au Moyen-Orient ne devienne incontrôlable.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a fustigé mercredi « le cycle écœurant » de violences dans une région au bord du « précipice », devant le Conseil de sécurité réuni en urgence. Mercredi, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a annoncé avoir déclaré Antonio Guterres « persona non grata en Israël », lui reprochant de ne pas avoir condamné nommément l'Iran pour son attaque massive contre Israël mardi soir.
Le patron de l'Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus a averti sur X que les hôpitaux libanais étaient « débordés de patients blessés ». « Le système de santé a été affaibli par les crises successives et il peine à faire face aux immenses besoins », a-t-il ajouté.
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