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Politique - Conflit

Le Hezbollah se déchaine sur Israël après une frappe meurtrière sur Jmaijmé

Deux secouristes blessés dans une attaque de l'artillerie israélienne contre Houla.

Le Hezbollah se déchaine sur Israël après une frappe meurtrière sur Jmaijmé

La carcasse d'une voiture à Jmaijmé après une frappe israélinne, le 19 juillet 2024. Mohammad Yassine / L'Orient-Le Jour

Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'aviation israélienne a lancé une série de raids successifs sur plusieurs localités des cazas de Marjeyoun et de Bint Jbeil, au Liban-Sud. Une habitation de trois étages dans la localité de Jmaijmé a été visée, tuant deux membres du Hezbollah, blessant 19 civils et détruisant totalement l’immeuble. Les combattants tués sont Ali Jaafar Maatouk (né en 1978) et Mohammad Hassan Moustapha (né en 1987). Revendiquant l’assassinat des deux combattants du Hezbollah, l’armée israélienne a affirmé que le premier, Ali Maatouk est « responsable des opérations de la force al-Radwane du Hezbollah dans le secteur de Houjair » et que le second, Mohammad Moustapha est « un autre commandant qui se trouvait avec lui ». Les Israéliens ont décrit le bâtiment visé comme le QG de la force al-Radwane, mais selon les informations de notre correspondant Mountasser Abdallah, le parti chiite n’établit pas de poste de commandement au Liban-Sud. Les réunions se font généralement au domicile de l’un de ses membres. Les deux membres du Hezbollah tués étaient présents dans l’immeuble d’habitations visé. Ce qui explique le nombre élevé de civils blessés, dans l’immeuble et dans les habitations proches.Notre journaliste Mohammad Yassine s'est rendu sur place, où il a interrogé les habitants. Ward Zeineddine, par exemple, se trouvait dans sa maison qui a été endommagée par la frappe. Elle a déclaré à L'Orient-Le Jour, devant les décombres d'habitations, que lorsque la frappe s'est produite elle « était assise avec ma famille » . « Nous étions choqués, le verre se brisait autour de nous, la frappe était très intense, mais alhamdulillah (grâce à Dieu) nous resterons sur le chemin de la résistance, la destruction ne nous affectera pas », a-t-elle lancé. « Nous avons des hommes dont nous sommes fiers », a-t-elle déclaré en référence aux combattants du Hezbollah qui se battent contre Israël. « Quoi qu'Israël fasse, nous ne partirons pas », a-t-elle ajouté. Installé à son bureau de l'hôpital gouvernemental de Tebnine, Mohammad Aaouerke, responsable administratif, affirme que l’établissement fait de son mieux « pour offrir des soins aux personnes attaquées par l'ennemi sioniste ». « Notre région est sujette à des attaques quotidiennes, dit-il à notre journaliste. Hier, à la suite de plusieurs incidents simultanés à Chaqra, Safad et Majdel Selm, nous avons admis 22 patients. » Quatre d'entre eux étaient dans un état critique et ont subi des interventions chirurgicales, tandis que les autres souffraient de blessures légères. Vendredi, huit patients étaient encore en traitement.

Des localités visées pour la première foisLe parti chiite a annoncé pas moins de trois frappes de riposte. La première, avec une « salve de roquettes Katioucha », sur Abirim, une position israélienne qui n'avait jusqu'à présent pas été ciblée par le Hezbollah et qui est située à environ 8 kilomètres de la frontière, face à la localité libanaise de Marwahine. La deuxième a été lancée contre Neve Ziv, au même niveau qu'Abirim, face à Alma el-Chaab, également avec des roquettes Katioucha. La troisième a ciblé trois localités israéliennes, « visées pour la première fois » : Abirim, Neve Ziv et Manot. Elles ont été touchées par « des dizaines de roquettes Katioucha », ajoute le parti chiite, avant de menacer dans son communiqué : « La résistance promet à son peuple que toute agression contre les civils aura droit à une riposte sur de nouvelles colonies. » Outre ces attaques de « ripostes », le Hezbollah a revendiqué pas moins de neuf autres opérations vendredi. Parmi elles, une attaque menée sur « des bâtiments utilisés par les soldats ennemis » à Manara, dans le nord d'Israël, ainsi qu'une autre sur le site israélien de Marj, par des obus d'artillerie. Le parti milice indique également avoir ciblé « un système technique » à Abad, site israélien qui fait également face à Houla. Une attaque menée par drone suicide qui « a détruit » l'infrastructure visée, selon lui. Il a également annoncé avoir attaqué la caserne israélienne de « Ramim » face au village libanais de Houla avec un missile Burkan, ainsi que la position israélienne de Metula, face au village de Kfar Kila, avec des tirs d'artillerie. En parallèle, les Brigades de la résistance, un mouvement sunnite inféodé au Hezbollah, ont annoncé une frappe menée dans la matinée contre le site israélien de « Raheb », situé en face du village libanais de Aïta el-Chaab. La frappe a été menée, selon le communiqué publié, au moyen de « missiles guidés et tirs d'artillerie ». Cette frappe des Brigades de la résistance est la deuxième revendiquée par ce groupe en deux semaines. Leur première frappe, depuis leur entrée sur le terrain annoncée fin octobre, avait été menée vendredi dernier.De son côté, Israël a lui aussi lancé de nombreuses attaques sur le Liban-Sud vendredi. Ainsi, des drones israéliens, suivis de l'aviation, ont pris pour cible une maison à Aïta el-Chaab, selon des habitants. Ces frappes ont provoqué des incendies mais n'ont pas fait de victimes. L'artillerie israélienne a frappé le quartier Dabbaké de Meis el-Jabal par des obus au phosphore blanc, provoquant des incendies, rapportent des habitants. Le village de Houla a, lui aussi, été visé par l'artillerie israélienne. Cette attaque a légèrement blessé deux secouristes de la Défense civile du Comité sanitaire islamique (affilié au Hezbollah), rapporte notre correspondant dans la région. Des membres des scouts d'al-Rissala (affiliés au mouvement Amal) ont aidé à évacuer les décombres après ces attaques sur Houla. Malgré ce contexte explosif, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby, a déclaré à des journalistes que la Maison-Blanche ne voyait « aucun signe de guerre totale dans le nord d'Israël ». Dans une interview accordée au site Avvenire, proche de l'Église catholique italienne, le président de la Chambre Nabih Berry a également exclu « la possibilité d'une agression israélienne massive contre le Liban », soulignant « la nécessité d'accélérer l'arrêt de la guerre génocidaire menée par Israël contre le peuple palestinien », estimant que « mettre fin de manière permanente à la guerre est la clé pour désamorcer les tensions dans la région ». Il a affirmé que « le Liban n'a pas besoin de nouveaux accords pour ramener le calme et la stabilité dans la région frontalière », notant qu'« il existe une résolution du Conseil de sécurité, portant le numéro 1701, à laquelle le Liban adhère ».

L'envoyé spécial du ministre russe des Affaires étrangères au Liban, Vladimir Safronkov, a mené pour sa part une tournée vendredi au Liban, où il a rencontré plusieurs responsables. M. Safronkov a notamment rendu visite au Premier ministre sortant Nagib Mikati au Grand Sérail et au président de la Chambre Nabih Berry à Aïn el-Tiné. Les discussions ont porté sur la situation au Liban-Sud, à Gaza et sur le processus de paix qui est dans l'impasse, l'envoyé russe soulignant « la nécessité pour toutes les parties de faire preuve de retenue en vue de relancer le processus de paix ». Il a précisé que sa visite au Liban s'inscrivait dans le cadre d'une tournée plus large dans la région.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'aviation israélienne a lancé une série de raids successifs sur plusieurs localités des cazas de Marjeyoun et de Bint Jbeil, au Liban-Sud. Une habitation de trois étages dans la localité de Jmaijmé a été visée, tuant deux membres du Hezbollah, blessant 19 civils et détruisant totalement l’immeuble. Les combattants tués sont Ali Jaafar Maatouk (né...
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