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Controverse au sein de la contestation après la fuite d'un enregistrement de la députée Cynthia Zarazir

Controverse au sein de la contestation après la fuite d'un enregistrement de la députée Cynthia Zarazir

Les députées Cynthia Zarazir (à gauche) et Paula Yaacoubian (avec l'aimable autorisation de Paula Yaacoubian/FB)

Une conversation privée impliquant la députée de la contestation Cynthia Zarazir, qui critiquait certains de ses collègues du même groupe parlementaire, notamment Paula Yacoubian, a fuité sur les réseaux sociaux en début de semaine, provoquant une controverse au sein de ce groupe.

Notre publication n'était pas en mesure de vérifier l'authenticité de l'enregistrement de manière indépendante, mais Mme Zarazir s'est par la suite excusée pour ses commentaires.

La polémique fait suite à des accusations lancées contre Mme Yacoubian, selon lesquelles elle aurait versé des pots-de-vin aux membres de la police du Parlement. Dans la conversation, partagée sur les réseaux sociaux, on entend Cynthia Zarazir raconter que Mme Yacoubian "est toujours critiquée sur les réseaux sociaux mais qu'elle ne répond jamais (à ses détracteurs). Le fait qu'elle se soit empressée de faire des vidéos de démenti cette fois-ci montre que [les rumeurs de corruption] sont vraies. C'est une psychopathe". "Le peuple [libanais] mérite davantage cet argent que ces criminels [la police du Parlement]", ajoute la députée.

Et de poursuivre : "Paula (Yacoubian) me dit toujours qu'elle n'est pas en bons termes avec Mark [Daou], Michel [Doueihy] et Waddah [Sadek], mais on la voit toujours [dans les médias] parler et s'asseoir avec eux". "Michel [Doueihy] a récemment acheté quatre jeeps, et personne ne lui a demandé d'où provenait son argent", ajoute Mme Zarazir.

"Tout ce qui est dit dans l'enregistrement honteux me concernant, ainsi que mes collègues, n'est qu'affabulations et mensonges sans fondement, et relève de l'imagination" de la députée, a réagi le député Michel Doueihy jeudi, qualifiant ces propos de "mensonges qui ne méritent pas de réponse".

Le groupe parlementaire de la contestation a également publié une déclaration jeudi dans laquelle il affirme que les commentaires de Mme Zarazir sont "faux". Ce bloc est composé de députés indépendants qui se sont présentés aux élections législatives contre les partis traditionnels à la suite des manifestations d'octobre 2019.
"Tout ce qui est publié sur des plateformes médiatiques non fiables est complètement faux et inventé", insiste le communiqué. "En outre, il s'agit d'une tentative de ternir notre image en tant que bloc au Parlement, qui se bat contre la corruption et la classe dirigeante actuelle". Le communiqué assure par ailleurs que les commentaires de Mme Zarazir "ne représentent pas la réalité" et s'inscrivent dans le cadre de la "grande guerre lancée contre nous depuis notre arrivée au Parlement, pour essayer de nous faire taire".

Timing "suspect"
La députée Zarazir a présenté, pour sa part, des excuses sur Twitter jeudi et souligné que la conversation fuitée était "privée" et qu'elle avait été "divulguée aux médias de manière illégale et contraire à l'éthique". "Toutefois, je m'excuse pour ce que j'ai dit. Ces propos n'étaient pas basés sur des faits avérés", a déclaré la parlementaire.

Elle a ensuite qualifié de "suspect" le moment choisi pour cette fuite, qui pourrait être utilisée selon elle par les autorités pour "détourner l'attention de ce qui se passe avec [le gouverneur de la Banque du Liban] Riad Salamé, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international".

Son collègue, Ibrahim Mneimneh, a déclaré, de son côté, jeudi que les commentaires de Mme Zarazir étaient "sans fondement". "Bien qu'elle se soit déjà excusée, ses propos sont sans fondement et constituent une tentative de ternir l'image des députés qui sont entrés au Parlement pour lutter contre la corruption de la classe politique qui a conduit le pays à la situation actuelle", a indiqué M. Mneimneh.

Ce n'est pas la première fois que Cynthia Zarazir se retrouve au centre d'une controverse politique. Ses anciens tweets ciblant les réfugiés syriens avaient refait surface après son élection au Parlement, provoquant des réactions négatives. Plus tard, lors d'une série de braquages de banques à Beyrouth, elle avait tenté de récupérer par la force une partie de ses économies bloquées illégalement.

Une conversation privée impliquant la députée de la contestation Cynthia Zarazir, qui critiquait certains de ses collègues du même groupe parlementaire, notamment Paula Yacoubian, a fuité sur les réseaux sociaux en début de semaine, provoquant une controverse au sein de ce groupe.Notre publication n'était pas en mesure de vérifier l'authenticité de l'enregistrement de manière...