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Dernières Infos - Conflit en Ukraine

Le groupe Wagner commence le transfert de Bakhmout à l'armée russe


Le fondateur du groupe paramilitaire russe Wagner Evguéni Prigojine parle à des combattants à Bakhmout, en Ukraine, le 25 mai 2023. Photo Press service of "Concord"/Handout via REUTERS

Le groupe paramilitaire Wagner, après avoir revendiqué ce week-end la prise de Bakhmout dans l'est de l'Ukraine, a commencé jeudi le transfert à l'armée régulière russe de ses positions dans cette ville dévastée.

Cette opération se déroule à un moment où l'armée russe est en difficulté sur les flancs à Bakhmout, ayant perdu, selon les Ukrainiens, 20 kilomètres carrés au nord et au sud de cette ville face à leurs forces.

Il intervient aussi après une incursion lundi et mardi en provenance d'Ukraine dans la région russe frontalière de Belgorod de combattants que Moscou a mis plus de 24 heures à repousser, mettant en lumière une fois encore les difficultés auxquelles se heurtent ses forces russes.

Retrait de Wagner 

"Nous sommes en train de retirer les unités de Bakhmout aujourd'hui. D'ici au 1er juin, la majeure partie se réinstallera dans des bases de l'arrière. Nous remettons les positions aux militaires, les munitions et tout ce qu'il s'y trouve", a lancé le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, dans une vidéo diffusée sur Telegram.

Sur ces images, il va saluer ses hommes en leur donnant les consignes et en leur souhaitant bonne route, évitant cette fois-ci de répéter ses insultes et ses critiques envers l'état-major russe, avec lequel il est en conflit ouvert. "On se retire, on se repose, on se prépare, puis on recevra de nouvelles tâches", a ajouté M. Prigojine.

Bakhmout, une ville industrielle de quelque 70.000 habitants avant le conflit, a été le théâtre de la bataille la plus longue (déclenchée à l'été 2022) et la plus meurtrière de l'offensive russe. M. Prigojine a évalué mercredi le nombre des morts dans les rangs de son groupe à 10.000 détenus recrutés dans les prisons russes et à une proportion similaire, non chiffrée précisément, de ses combattants professionnels. Le patron de Wagner a revendiqué samedi la conquête de Bakhmout "jusqu'au dernier centimètre" à l'issue de combats qui ont quasi complètement détruit cette ville.

"Terroriser l'Ukraine"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quant à lui démenti la perte de Bakhmout, tandis que son armée a affirmé toujours en contrôler une poche "insignifiante" dans l'ouest tout en procédant à des offensives sur les flancs russes. L'Ukraine mise donc sur une percée autour de cette cité dans l'espoir de parvenir à son "encerclement tactique".

L'armée de l'air ukrainienne a de son côté signalé au cours de la nuit une nouvelle attaque russe à l'aide de 36 drones Shahed de fabrication iranienne, qui ont tous été abattus dans les airs. La Russie "continue de terroriser l'Ukraine" avec ses attaques nocturnes, a dénoncé M. Zelensky sur Telegram. "L'ennemi sans doute visait des infrastructures essentielles et des sites militaires dans le sud du pays", a précisé l'armée de l'air. Les autorités prorusses de la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par Moscou, ont de leur côté dit avoir abattu six drones ukrainiens au cours de la nuit.

Attaques sur le sol russe

En Russie même, les autorités ont été confrontées lundi et mardi à la plus importante incursion armée de la part d'un groupe de combattants en provenance d'Ukraine depuis le début du conflit. Cette opération a été revendiquée par deux groupes de Russes luttant aux côtés des Ukrainiens, dont les représentants ont été identifiés comme étant des figures de la nébuleuse de l'extrême droite sur le sol russe.

Si Moscou a affirmé avoir "écrasé" le groupe à l'aide de l'aviation et de l'artillerie, tuant 70 personnes, les combattants, qui ont organisé mercredi une conférence de presse en Ukraine, n'ont reconnu que deux blessés dans leurs rangs. Les services de sécurité russes (FSB) ont par ailleurs affirmé jeudi avoir arrêté des "saboteurs" recrutés par les Ukrainiens, qui planifiaient de "faire exploser" des lignes électriques alimentant des centrales nucléaires en Russie.

Ce nouvel épisode embarrassant pour Moscou intervient après une série de revers sur le terrain, les troupes russes ayant été forcées de se retirer de la région de Kiev, puis de celle de Kharkiv dans le nord-est de l'Ukraine et de la ville de Kherson dans le sud. Le patron de Wagner avait d'ailleurs sauté sur l'occasion pour critiquer son rival, le ministère de la Défense, "totalement incapable de contrer" les incursions.

"Quelle garantie avons-nous qu'ils ne viendront pas demain sur Moscou ?", s'est-il alarmé mercredi. Sur le plan diplomatique, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé que Li Hui, envoyé par Pékin en Europe pour discuter d'un règlement politique du conflit en Ukraine, serait en visite vendredi à Moscou pour des "consultations" sur ce sujet.



Le groupe paramilitaire Wagner, après avoir revendiqué ce week-end la prise de Bakhmout dans l'est de l'Ukraine, a commencé jeudi le transfert à l'armée régulière russe de ses positions dans cette ville dévastée.

Cette opération se déroule à un moment où l'armée russe est en difficulté sur les flancs à Bakhmout, ayant perdu, selon les...