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Technologies - ORDINATEURS

Les Chromebook seraient frappés d’obsolescence programmée

Les ordinateurs d’entrée de gamme de type Chromebook ne tiendraient pas la route et seraient même rapidement bons à jeter ! C’est ce qui ressort d’une enquête d’une ONG qui dénonce la difficulté de réparer ces machines frappées d’obsolescence programmée.

Les Chromebook seraient frappés d’obsolescence programmée

Les Chromebook sont livrés avec une date d’expiration intégrée dès le début. Photo d’illustration Bigstock

Avec la pandémie et les différents confinements qui l’ont accompagnée, l’enseignement à distance est devenu une obligation. De nombreux établissements scolaires ont dû alors équiper en urgence leurs élèves d’ordinateurs afin qu’ils puissent suivre les cours. Aux États-Unis, beaucoup d’écoles se sont tournées vers les modèles d’entrée de gamme de type Chromebook : des PC portables à 200 dollars offrant un bon rapport prestations/prix tout en intégrant parfaitement les services de Google, dont la suite bureautique Workspace. Ainsi, au cours du dernier trimestre 2020, les ventes de Chromebook ont augmenté de 287 % par rapport à 2019.

Il y a toutefois un revers de la médaille, puisque, comme le souligne dans son rapport l’ONG Public Interest Research Group (PIRG), les appareils de Google possèdent une durée de vie limitée à cause de leur obsolescence programmée. Résultat : les écoles américaines et autres possesseurs de Chromebook commencent à voir leurs appareils tomber en panne les uns après les autres. Ils sont donc obligés de les remplacer, ce qui engendre des coûts importants et des déchets électroniques dans un contexte d’inflation et de crise écologique...

Problème de réparation et date d’expiration

L’ONG soulève trois problèmes principaux. Tout d’abord, les pièces de rechange pour réparer les Chromebook sont particulièrement difficiles à trouver, voire en rupture de stock, en particulier pour les éléments tels que les écrans, les charnières et les claviers, qui sont particulièrement vulnérables aux chutes, aux chocs et aux éclaboussures qui peuvent survenir lorsque l’on utilise son ordinateur à l’école. Aussi, quand l’utilisateur parvient à en trouver, elles sont plus chères du fait de leur rareté. Résultat : réparer l’appareil n’est pas rentable. Dans son rapport, le PIRG prend l’exemple d’appareils de la marque Acer, dont 10 des 29 claviers observés coûtent « 90 dollars ou plus, soit près de la moitié du prix d’un Chromebook classique à 200 dollars ».

Autre problème : des choix de conception qui compliquent les réparations. En effet, pour réduire les déchets électroniques, les pièces des ordinateurs portables doivent être hautement compatibles afin que l’on puisse partager les pièces couramment utilisées entre plusieurs modèles et récupérer les pièces encore utilisables. Or, entre les différents appareils, il y a des modifications jugées totalement arbitraires. C’est le cas du « cadre » en plastique qui entoure le bord de l’écran.

Dernier problème : Google a mis en place des dates d’expiration pour les Chromebook. Lorsque l’appareil passe sa date d’expiration, il ne reçoit plus les mises à jour automatiques du système d’exploitation Chrome OS. En théorie, l’appareil est garanti avec huit ans de mises à jour. Or, et c’est là où les acheteurs se font avoir, cette période débute officiellement lorsque Google certifie un Chromebook, et non au moment du premier achat. Cela signifie que les consommateurs ou les écoles qui en achètent un d’occasion ou reconditionné en pensant faire une bonne affaire peuvent se retrouver avec un ordinateur portable inutilisable au bout d’un an et certains sites deviennent inaccessibles. Selon le rapport, une fois qu’une école a acheté, reçu, installé et déployé avec succès une flotte de Chromebook, l’expiration se produit généralement « dans quatre à cinq ans ». Cette obsolescence programmée rend également plus difficile la revente des appareils, ce qui, au final, alourdit fortement la facture qui peut s’élever à plusieurs millions de dollars pour les écoles.

Pourtant, Microsoft prouve bien qu’il est possible d’avoir un système de fonctionnement différent. « Si vous avez acheté un ordinateur portable il y a 20 ans, il est probablement venu avec Windows XP. Microsoft a pris en charge XP jusqu’en 2014, 12 ans après la sortie du système d’exploitation. Lorsque le support a pris fin, de nombreux utilisateurs ont pu mettre à niveau leurs appareils vers les nouveaux systèmes d’exploitation Microsoft Windows 7, 8 ou 10. Les Chromebook sont une autre histoire. Ces appareils sont livrés avec une date d’expiration intégrée dès le début, ce qui limite la durée de vie utile d’un Chromebook », déplore l’ONG.

L’impact écologique

Outre l’aspect financier qui impacte les consommateurs, cela a un impact écologique catastrophique. D’après le PIRG, le secteur des technologies de l’information est responsable d’autant d’émissions de gaz à effet de serre que l’industrie du transport aérien. Les plus de 31 millions de Chromebook vendus dans le monde au cours de la première année de la pandémie représentent environ 8,9 millions de tonnes d’émissions de CO2. Rappelons que la production d’un appareil est la phase la plus polluante de son existence à cause de l’extraction des matières premières. Par conséquent, plus un équipement va être utilisé longtemps, plus son impact environnemental sera faible. Autant dire que ce n’est pas le cas pour les Chromebook...

Pour limiter les déchets électroniques qu’engendrent les ordinateurs de Google, l’association recommande au géant d’internet de repousser cette fameuse date d’expiration et de faciliter, une fois qu’elle est atteinte, l’installation de systèmes d’exploitation alternatifs, comme Linux. De plus, il faudrait que les constructeurs produisent suffisamment de pièces de rechange pour 10 % de leurs stocks. Enfin, concernant la conception matérielle, elle estime que « les fabricants doivent donner la priorité à la standardisation des batteries, des écrans, du clavier et d’autres composants sur tous les modèles pour permettre la réutilisation et permettre la réparation ».

Le PIRG estime que « doubler la durée de vie des 31,8 millions de Chromebook vendus en 2020 pourrait réduire les émissions de 4,6 millions de tonnes de CO2, ce qui équivaut à retirer 900 000 voitures de la circulation pendant un an » …

Sources : rédaction et web

Avec la pandémie et les différents confinements qui l’ont accompagnée, l’enseignement à distance est devenu une obligation. De nombreux établissements scolaires ont dû alors équiper en urgence leurs élèves d’ordinateurs afin qu’ils puissent suivre les cours. Aux États-Unis, beaucoup d’écoles se sont tournées vers les modèles d’entrée de gamme de type Chromebook :...

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