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Lifestyle - L'instant K à Cannes

Jour 6 : Manifs, faux sang, Macron et Cotillard...

Premier festival de cinéma au monde, le Festival de Cannes fait tourner les têtes. Il les couronne comme il les fait tomber. Depuis le 16 jusqu’au 28 mai, tous les regards convergent vers la Riviera où stars, « wanna be » et has been se côtoient et festoient pour l’amour du 7e art. Depuis la Croisette, nous ouvrons grands les yeux et les oreilles. Qui brille sous les flashes, qui est la coqueluche, le talent du jour ? Qui délie les langues, qui rend les autres jaloux et qui est passé inaperçu ? « L’Orient-Le Jour » se glisse entre le tapis rouge et les murmures de café. Voici la pêche du jour.

Jour 6 : Manifs, faux sang, Macron et Cotillard...

Une femme habillée aux couleurs du drapeau Ukrainien s'asperge de sang avant d'être interpellée par un agent de sécurité, le 21 mai 2023 lors du Festival de Cannes. Photo by CHRISTOPHE SIMON/AFP

« En France, on appelle ça une Macron ». C’est peut-être la phrase qu’il faut retenir de cette sixième journée cannoise. Au cours de la conférence de presse de May December, film présenté en compétition officielle, le réalisateur américain Todd Haynes lâche ces quelques mots immédiatement repris par les médias du monde entier. En répondant à une question sur la différence d’âge dans le couple, le réalisateur n’a pas hésité à tacler le président sur sa relation avec Brigitte, son ancienne professeure de lycée, aujourd’hui devenue première dame.

Le réalisateur Todd Haynes entouré des acteurs Cory Michael Smith, Julianne Moore, Charles Melton et Natalie Portman posent durant un photocall pour le film "May December". Photo Christophe SIMON/AFP

Si cette blague – certains diront de mauvais goût – crée la polémique, c’est que ce long-métrage de Haynes, avec au casting Julianne Moore et Charles Melton, traite en réalité d’une relation pédophile entre une femme d’âge mûr et un adolescent de 13 ans. Dans la salle, des rires gênés, des réactions surprises. La comparaison passe mal…

Nuisances ou génies politiques

En ce 21 mai, Emmanuel Macron s’invite décidément dans toutes les discussions et manifestations. Dans les rues parallèles au Palais des festivals et des congrès, les syndicats ayant appelé à manifester contre la réforme des retraites, qui divise le pays depuis plusieurs mois, se regroupent. Une poignée d’activistes, salariés de room-service et personnels de banques expriment leur mécontentement dans la rue malgré les quelques klaxons et regards condescendants.

Manifestation devant le Carlton contre la réforme des retraites. Photo Valery HACHE/AFP

En contraste total avec les paillettes que sont venus sniffer les touristes étrangers, le cortège parti du Cannet ne fera pourtant pas grand bruit et ne réussira qu’à agacer Martine, 66 ans, voulant promener ses deux bichons maltais en tailleur Chanel bleu sur la Croisette. Qu’ils mangent de la brioche ! Au même moment, la troisième conférence de presse du jour la plus attendue réunit trois mythes du cinéma hollywoodien : DiCaprio, de Niro, Scorsese. Chaleureusement accueillis la veille en bas des marches pour la présentation de Killers of the Flower Moon, aussi magnifique qu’interminable – 3 heures et demi d’accent Oklahomien – le trio accompagné de l’actrice Lily Gladstone garderont leurs langues bien dans leurs poches. L’excitation de voir trois piliers du cinéma mondial passée, quelques bâillements en salles se font maladroitement filmer par la caméra de la chaîne officielle du festival et puis… de Niro, magique, se réveille. Après s’être retenu, l’acteur de 79 ans n’a pu que comparer son exécrable personnage du film, un homme d’affaires avide d’argent et de pouvoir, à Donald Trump. « Il y a des gens qui pensent que ce gars peut faire un bon boulot ! Imaginez à quel point c’est fou ! », lance-t-il à propos de l’ex-président déchu devant un parterre de journalistes l’applaudissant pendant plusieurs secondes.

Tous fous de Yeoh

La conférence de presse terminée, le petit monde de la presse féminine court vers l’hôtel Majestic Barrière, à 300 mètres du Palais pour un panel intitulée Women in Motion et organisée par Kering, la multinationale spécialisée en produits de luxe. « En 30 ans d’existence sur cette terre, je n’ai jamais couru de ma vie », admet un reporter néo-zélandais qui ne tarde pas à regretter son dernier Martini. Cannes, ça vous change. Dans une suite spécialement aménagée pour accueillir 60 journalistes triés sur le volet, Michelle Yeoh est attendue. Fraîchement oscarisée en février dernier, l’actrice de 60 ans n’est que la deuxième femme de couleur à avoir reçu la statuette de la meilleure actrice, plus de deux décennies après Halle Berry.

L’actrice oscarisée Michelle Yeoh en Balenciaga, venue pour la projection du film « Firebrand ». Photo Patricia DE MELO MOREIRA/AFP

Nouvelle preuve que la représentation à l’écran n’évolue pas aussi vite qu’on ne le croit. Pendant plus de 45 minutes, en écho à son discours à la cérémonie des Oscars, Yeoh revient sur son parcours d’artiste d’origine asiatique tentant de se faire une place dans un Los Angeles qui veut l’enfermer dans une case la cantonnant aux rôles stéréotypés à la vision raciste et aux seconds rôles peu flatteurs… En redescendant, l’ascenseur s’arrête un étage plus bas. Comme une vision en blanc crème, Charlotte Casiraghi, membre de la famille princière monégasque, refuse de se mélanger aux autres. Elle attendra le prochain, ou descendra les 8 étages s’il faudra…

Charlotte Casiraghi et son partenaire le producteur Dimitri Rassam avant la projection de "Killers of the Flower Moon". Photo Christophe SIMON/AFP

Parole d’actrice(s) !

Pour les montées du jour, Jennifer Lawrence en rouge carmin est sur les marches non pas en tant qu’actrice, mais productrice du documentaire Bread and Roses.

Jennifer Lawrence en rouge carmin sur les marches en tant que productrice du documentaire « Bread and Roses ». Photo Valery HACHE/AFP

Réalisé par Sahra Mani, ce « projet important » comme le décrit J. Law, parle de la situation plus que catastrophique dans laquelle se retrouvent les femmes afghanes aujourd’hui. « Si on peut éveiller les consciences, faisons-le. Les robes longues, chignons et stilettos ne suppriment pas les engagements que l’on peut avoir », rétorque une chroniqueuse du Vanity Fair italien à une collègue britannique, moins réceptive au smart-glitter. Lawrence fait aussi, et surtout, parler d’elle pour sa montée des marches… en tongs. Et pourquoi pas finalement ? Sur les marches, une femme en robe aux couleurs de l’Ukraine sort des poches de faux sang qu’elle s’asperge au-dessus de la tête. Les agents de sécurité réagissent vite, ce happening ne peut pas éclipser le film qui sera présenté quelques mètres plus haut, mais le message est passé.

L'actrice française Marion Cotillard. Photo Patricia DE MELO MOREIRA/AFP

Sur le tapis rouge, on aperçoit une Marion Cotillard aux cheveux noirs, un Jude Law à la moustache bien garnie et le couple Alicia Vikander-Michael Fassbender, amoureux et complice.

La grosse moustache de Jude Law. Photo Patricia DE MELO MOREIRA / AFP

Carla Bruni, toujours loin des déboires judiciaires de son Sarko, fait la bise à la Campbell et salue Gigi Hadid au loin. De quoi enflammer Instagram pour la soirée…

« En France, on appelle ça une Macron ». C’est peut-être la phrase qu’il faut retenir de cette sixième journée cannoise. Au cours de la conférence de presse de May December, film présenté en compétition officielle, le réalisateur américain Todd Haynes lâche ces quelques mots immédiatement repris par les médias du monde entier. En répondant à une question sur la différence...

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