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Lifestyle - L’instant K à Cannes

Jour 3 : ... et si la Cicciolina montait les marches en 2023 ?

Premier festival de cinéma au monde, le Festival de Cannes fait tourner les têtes. Il les couronne comme il les fait tomber. Du 16 au 28 mai, tous les regards convergent vers la Riviera où stars, « wanna be » et has been se côtoient et festoient pour l’amour du 7e art. Depuis la Croisette, nous ouvrons grands les yeux et les oreilles. Qui brille sous les flashes, qui est la coqueluche, le talent du jour ? Qui délie les langues, qui rend les autres jaloux et qui est passé inaperçu ? « L’Orient-Le Jour » se glisse entre le tapis rouge et les murmures de café. Voici la pêche du jour.

Jour 3 : ... et si la Cicciolina montait les marches en 2023 ?

La Cicciolina posant pour les photographes à Cannes le 15 Mai 1988. Capture d’écran Rai Uno.

Encore un matin grisâtre à Cannes. Il n’est pas midi que les premiers festivaliers s’attroupent déjà devant les hôtels, du Majestic au Martinez, en espérant obtenir une photo souvenir de leur séjour dans la capitale du cinéma. Dans les salles de presse du Palais des festivals, des cernes et des rendez-vous sur Zoom. En attendant la montée des marches très hollywoodienne de la soirée, avec au programme, le cinquième volet d’Indiana Jones, « il n’y a pas grande chose à se mettre sous la dent », dixit un journaliste avec un accent québécois à faire pâlir la Céline.

Une montée des marches sous haute protection. Photo K.R.

Du côté du gang des escabeaux, même état des lieux. Entre deux conférences de presse et mimosas, on s’installe avec Maguy, qui ne rate pas une édition depuis le début des années 1980. L’occasion de ressortir les archives…

C’était mieux avant ?

À Cannes, les festivals se succèdent et ne se ressemblent pas. Chez les plus anciens, une forme d’exaspération à la limite de l’ennui. « Ce qui manque aujourd’hui, c’est la liberté et l’audace des personnalités qui venaient au festival » raconte Maguy, 70 ans, son chihuahua, habitué du festival aussi, sur les genoux. Sommes-nous devenus trop lisses ? Si la monotonie ne se fait pas ressentir au premier abord, beaucoup pointent du doigt l’assagissement de cette manifestation culturelle qui a finalement toujours été le reflet de l’époque…

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Mercredi, une femme au destin oublié refait étonnement parler d’elle sur la Croisette. 35 ans, presque jour pour jour après une montée des marches « historique », toujours selon Maguy, la Cicciolina revit. Du moins dans les mémoires de la vieille garde cannoise. En 1988, cette star du porno devenue députée de la ville de Rome débarque sur le tapis rouge, couronne de fleurs sur la tête et seins à l’air. Ilona Slater de son vrai nom sera annoncée à la direction du festival comme « représentante du Parlement italien. » Arrivée légèrement vêtue au bas des marches, la sulfureuse « petite chérie » de l’Italie, « incarne cette folie des années 1980 à la fois désinvolte et engagée… », se souvient un représentant de la chaîne publique italienne Rai. « C’était quand même la femme qui proposa de faire l’amour à Saddam Hussein en échange d’un traité de paix lors de la guerre du Golfe… ». Dans la nation de Silvio – Bunga-Bunga – Berlusconi, le trash fait vendre. Le scandale envoûte. Et Cannes en a longtemps tiré profit pour le meilleur, mais aussi pour le pire… Mais désormais, fini les Madonna qui arrivent en soutien-gorge conique signé Jean-Paul Gaultier. Exit aussi les Isabelle Adjani capricieuses qui exaspèrent les photographes jusqu’à faire grève. La couleur de la saison est bien plus terne…

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Indiana Jones, lassos et désillusions

Tous les regards sont tournés vers le Palais des festivals pour la projection d'Indiana Jones et le cadran de la destinée. L’affiche est belle et la montée se veut impressionnante. Diffusé hors-compétition, le blockbuster sera l’occasion pour les habitants de la ville de venir applaudir un casting de rêve. Dans des files d’attentes capables de faire ressurgir l’épidémie de Covid-19, les badauds sont à cran. Personne ne veut rater la venue de Harrison Ford.

Des fans venus spécialement pour applaudir Harrison Ford. Photo K.R.

En bas du palais, Rima Abdul Malak, ministre française de la Culture d’origine libanaise, fait sa première apparition. Entourée de fidèles lecteurs du quotidien Nice-Matin, sélectionnés pour accompagner en projection la locataire du 3 rue de Valois, la ministre ne viendra pas saluer le public, chose rare pour un membre du gouvernement en exercice. Plus loin, les enfants chéris de la pop française, Bilal Hassani et Yseult, viennent pimenter la soirée avec des looks vintage d’Alexander McQueen, aussi extravagants que travaillés.

La ministre française de la Culture Rima Abdul-Malak en compagnie de l’archéologue Claudine Dauphin arrivant à la projection du cinquième opus d’Indiana Jones. Photo Antonin THUILLIER/AFP

En descendant des voitures, quelques mannequins russophones tentent de se faire remarquer, en vain. Le public et les journalistes n’en ont que pour la distribution de la soirée qui arrive en fanfare avant la grande déception. Harrison Ford, qui recevra plus tard une Palme d’or d’honneur surprise, ne se retourne même pas pour saluer ses admirateurs. Antonio Banderas, pourtant prévu au programme, ne fera finalement pas le déplacement…

L’équipe d’Indiana Jones et le cadran de la destinée: Phoebe Waller-Bridge, James Mangold, Harrison Ford, Shaunette Renee Wilson et Mads Mikkelsen, à Cannes le 18 mai 2023. Photo AFP/Loic VENANCE

Seul point positif de ce nouveau numéro peu mémorable des aventures d’un héros vieillissant, la présence de Phoebe Waller-Bridge, comédienne britannique solaire. Même Sean Penn, venu présenter Black Flies – film unanimement assassiné par la presse –en séance du soir n’arrivera pas à motiver les troupes. Et l’on ne peut se demander, à la fin de cette journée assez décevante, que devient la Cicciolina ?

Encore un matin grisâtre à Cannes. Il n’est pas midi que les premiers festivaliers s’attroupent déjà devant les hôtels, du Majestic au Martinez, en espérant obtenir une photo souvenir de leur séjour dans la capitale du cinéma. Dans les salles de presse du Palais des festivals, des cernes et des rendez-vous sur Zoom. En attendant la montée des marches très hollywoodienne de la...

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