« Lorsque » peut être maintenant

Lorsque tous les partis feront allégeance au seul Liban. Lorsque tout parti cessera d’être confessionnel. Lorsque aucun parti ne sera aux crochets de l’étranger. Lorsque aucun groupe ne sera financé et manipulé par l’extérieur. Lorsque tous les partis sans exception cesseront d’avoir leur propre armée. Lorsque les Libanais cesseront de faire travailler les réfugiés syriens tout en se plaignant de leur présence. Lorsque tout candidat à la présidence cessera de faire la tournée des ambassades en quémandeur.

Lorsque les paroles de notre hymne national seront notre seul et unique credo. Lorsque les Libanais mettront le bien public avant l’intérêt privé. Lorsque les Libanais se rendront à l’évidence que le confessionnalisme les a menés à la catastrophe. Lorsque les Libanais prendront conscience que le Proche-Orient est un terrain de conflit néfaste qui les empêche de vivre. Lorsque les USA et la France cesseront de trembler devant les prises d’otages. Lorsque ces deux pays sortiront du traumatisme du souvenir des soldats tués, de l’ambassadeur assassiné, de l’ambassade démolie, du tracas du nucléaire.

Alors il suffira d’une majorité pour refuser de servir de vassaux. Alors il suffira d’une majorité pour exprimer leur dignité et leur fierté d’être libres. Alors ils feront extirper le Liban du filet infernal du jeu des nations. Alors la présidence sera une réelle émanation du pays et non du plus faible. Alors ils donneront un sens à leur présidence de la République et à leurs institutions.

Ils admettront une réalité factuelle qu’ils ne sont plus capables de gérer seuls leur pays. Ils réclameront un statut international de neutralité garantie. Ils se feront aider par les organisations internationales pour sortir la tête de l’eau. Ils agiront de suite pour que l’ancienne classe dirigeante qui les a ruinés depuis des décennies laisse la place aux nouvelles compétences. « Lorsque » peut être maintenant sans attendre.

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