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Société - Crise au Liban

Tensions à Beyrouth lors d'une nouvelle manifestation de militaires à la retraite

Les protestataires se sont rassemblés au pied du Grand Sérail sur la place Riad el-Solh, avant de se rendre devant le siège de la Banque du Liban, dans le quartier de Sanayeh.

Tensions à Beyrouth lors d'une nouvelle manifestation de militaires à la retraite

Face à face entre militaires et soldats à la retraite, le 30 mars 2023 lors d'une manifestation devant la Banque du Liban à Beyrouth. Photo Mohammad Yassine

La tension était palpable jeudi matin, lors d'une nouvelle manifestation dans le centre-ville de Beyrouth de militaires à la retraite qui réclament une augmentation de leurs pensions, alors qu'ils sont rattrapés par la crise économique et la dépréciation de la livre libanaise.

Selon notre journaliste sur place Mohammad Yassine, environ 2.000 personnes ont répondu à l'appel à manifester. Certains contestataires ont essayé de retirer les fils barbelés installés au pied du Grand Sérail, siège de la présidence du gouvernement, sur la place Riad el-Solh.

Des militaires à la retraite manifestant sur la place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth, le 30 mars 2023. Photo Mohammad Yassine

Survivre avec 50$ par mois

"Nous réclamons les droits des militaires retraités. Nous n'avons même pas le droit d'accéder aux soins médicaux", a lancé un ancien soldat à notre journaliste Mohammad Yassine. "Ma retraite mensuelle vaut aujourd'hui 50$. Le Premier ministre (sortant, Nagib Mikati) accepte-t-il qu'une famille de quatre personnes survive avec 50 dollars par mois?", a-t-il ajouté, sous les applaudissements des protestataires.

Il a par ailleurs confié que les manifestants pourraient recourir au blocage de l'accès à l'aéroport, au port, au Parlement ou encore au Grand Sérail en guise de protestation. 

Peu après 11h, les manifestants se sont dirigés vers le siège de la Banque du Liban, dans le quartier de Sanayeh, à quelques kilomètres de la place des Martyrs dans le centre-ville où le rassemblement a débuté.

Des soldats déployés devant la Banque du Liban, lors d'une manifestation de militaires à la retraite, le 30 mars 2023. Photo Mohammad Yassine

Certains protestataires ont tenté de forcer l'entrée au siège de la BDL, avant d'être repoussés par les forces de l'ordre.

Selon des images en direct de la chaîne LBCI, au moins un manifestant a été blessé lors des échauffourées devant la BDL.

"Je demande l'égalité et la dignité pour le peuple libanais et de poursuivre la classe dirigeante corrompue. Ce n'est pas nous qui avons causé ces dégâts. C'est nous qui avons construit ce pays, ce n'est pas nous qui allons le détruire. Ils ne nous ont rien laissé, ils nous ont vendu au plus bas prix", s'est insurgé un militaire à la retraite originaire de Baalbeck, devant la BDL, dans des propos au journaliste de L'Orient Today Richard Salamé.

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En début d'après-midi, quelques manifestants ont été autorisés à entrer à la BDL afin d'exposer leurs demandes. D'autres, qui avaient tenté plus tôt de franchir les barbelés ont été aspergés de gaz au poivre par les militaires.

Selon notre journaliste Mohammad Yassine, certains manifestants se sont dit prêts à réagir si les forces de sécurité ont recours au gaz lacrymogène, comme cela a été le cas lors de leur dernière protestation, le 22 mars, qui avait rapidement dégénéré.

Des collectifs de militaires à la retraite, accompagnés de déposants ou encore de certains députés contestataires, avaient tenté ce jour-là de franchir les barbelés installés non loin du siège du gouvernement, avant d'en être empêchés par la police. Les forces de sécurité avaient également tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, faisant un blessé parmi les protestataires et un autre parmi les forces de sécurité, selon l'AFP.

Des soldats à la retraite ont déjà manifesté à plusieurs reprises à Beyrouth, depuis le début de la crise économique pour appeler à une amélioration de leurs conditions de vie et de leurs retraites.

En plus de trois ans de crise économique au Liban, la monnaie nationale s'est dépréciée de plus de 98 % de sa valeur par rapport à l'ancien taux officiel.

Le Liban est toujours empêtré dans une profonde crise économique doublée d'une crise politique, avec une double vacance du pouvoir exécutif : le pays est sans président depuis l'expiration du mandat de Michel Aoun le 31 octobre 2022, et le gouvernement sortant de Nagib Mikati expédie les affaires courantes depuis mai 2022 après les élections législatives.

La tension était palpable jeudi matin, lors d'une nouvelle manifestation dans le centre-ville de Beyrouth de militaires à la retraite qui réclament une augmentation de leurs pensions, alors qu'ils sont rattrapés par la crise économique et la dépréciation de la livre libanaise. Selon notre journaliste sur place Mohammad Yassine, environ 2.000 personnes ont répondu à l'appel à manifester....

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