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Monde - Conflit

L’Ukraine a déployé des roquettes US de longue portée, dénonce Moscou

L’Ukraine a déployé des roquettes US de longue portée, dénonce Moscou

Un secouriste ukrainien au cours d’une opération de recherche de survivants, suite à la destruction d’un bâtiment à cause de frappes russes, hier, à Donetsk. Alexander Ermochenko/Reuters

La Russie a affirmé mardi avoir abattu une roquette américaine de longue portée GLSDB, première confirmation de livraison de ces munitions à l’Ukraine qui les juge cruciales pour lancer sa prochaine contre-offensive. L’Ukraine n’a de son côté donné aucune information quant au déploiement de ces engins.

« La défense antiaérienne (...) a abattu 18 roquettes du système Himars et une roquette guidée GLSDB », a indiqué le ministère russe de la Défense dans son communiqué quotidien au sujet de ces bombes guidées d’une portée allant jusqu’à 150 km, promises à Kiev par les États-Unis début février.

Les GLSDB (pour « Ground Launched Small Diameter Bomb » en anglais) sont des engins de petit diamètre et de haute précision fabriqués par l’américain Boeing et le suédois Saab. Ils peuvent voler jusqu’à 150 km et donc menacer des positions russes, en particulier les dépôts de munitions, loin derrière les lignes de front.

Réticences initiales

L’Ukraine a martelé avoir besoin de telles munitions pour détruire les lignes de ravitaillement russes et ainsi surmonter son déficit en hommes et en munitions en vue de sa contre-offensive annoncée pour repousser les forces de Moscou qui occupent une large partie du sud et de l’est de l’Ukraine.

La livraison en juin 2022 à l’armée ukrainienne de systèmes de lance-roquettes mobiles de haute précision Himars avec des munitions d’une portée de quelque 80 km avait permis à l’Ukraine de ravager les arrières de l’armée russe. Cela avait permis les contre-offensives ayant conduit à la reconquête de larges territoires dans le sud et le nord-est du pays entre septembre et novembre.

Pour répondre à la menace des Himars, les forces russes ont rallongé leurs lignes de ravitaillement, éloignant notamment leurs stocks de munitions du front.

Les Occidentaux s’étaient montrés réticents à fournir des systèmes de plus longue portée, craignant qu’ils puissent servir à frapper le territoire russe et provoquer une escalade. Kiev a, de son côté, promis à plusieurs reprises que ces armes ne serviraient que pour attaquer des cibles en territoire occupé.

Face aux campagnes de frappes massives lancées ces derniers mois sur les villes et infrastructures ukrainiennes – Kiev a encore annoncé mardi avoir été visée par 12 drones explosifs de fabrication iranienne, tous interceptés –, les États-Unis ont finalement annoncé le 3 février qu’ils fourniraient des GLSDB à l’Ukraine. Mais le calendrier de livraison n’avait pas été annoncé, certaines sources estimant que plusieurs mois étaient nécessaires.

Outre ces roquettes, l’Ukraine a martelé tout au long de l’hiver avoir besoin de centaines de chars modernes et de blindés pour pouvoir infliger une défaite militaire à la Russie. Les Occidentaux en ont promis, mais leur nombre semble jusqu’ici en deçà des attentes ukrainiennes. Des chars britanniques de combat Challenger, des blindés américain Stryker et Cougar et des blindés allemands Marder ont ainsi été livrés à l’Ukraine, a annoncé lundi le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov. Ce dernier a indiqué mardi que les Challenger allaient « bientôt entamer leur mission de combat ».

Pour le Kremlin, les approvisionnements en armes occidentales sont la preuve qu’Européens et Américains mènent une guerre par procuration contre la Russie, justifiant ainsi son incapacité à vaincre militairement son voisin. En réplique, la Russie a annoncé qu’elle allait déployer des armes nucléaires tactiques chez son seul allié en Europe, la Biélorussie, un voisin de l’Ukraine qui a prêté son territoire à l’invasion russe sans pour autant y prendre part activement. Minsk a confirmé mardi avoir donné son accord, tout en soulignant que l’armée biélorusse n’aurait pas le contrôle de ces armements dont ainsi le déploiement « ne contredit en aucune manière les articles I et II du traité de non-prolifération nucléaire », selon un communiqué du ministère biélorusse des Affaires étrangères.

User l’ennemi

Depuis le lancement de son assaut le 24 février 2022, la Russie a successivement dû battre en retraite du nord de l’Ukraine et de la capitale Kiev (mars 2022), puis du Nord-Est (septembre 2022) et enfin de Kherson dans le Sud. L’armée russe et le groupe paramilitaire Wagner ont depuis concentré leur offensive dans l’Est, en particulier à Bakhmout, gagnant du terrain mais sans parvenir jusqu’ici à conquérir cette ville en dépit d’importantes pertes et destructions.

L’Ukraine espère que, forte d’armements occidentaux et en infligeant suffisamment de pertes aux forces russes, elle pourra lancer une contre-offensive décisive au printemps ou à l’été. « Notre objectif premier est d’user les forces supérieures (en nombre) de l’ennemi et de lui infliger de lourdes pertes », a indiqué sur Telegram le commandant des forces terrestres ukrainiennes, Oleksandr Syrsky. « Cela va permettre de créer les conditions nécessaires à la libération des terres ukrainiennes et d’accélérer notre victoire », a-t-il ajouté.

Source : AFP

La Russie a affirmé mardi avoir abattu une roquette américaine de longue portée GLSDB, première confirmation de livraison de ces munitions à l’Ukraine qui les juge cruciales pour lancer sa prochaine contre-offensive. L’Ukraine n’a de son côté donné aucune information quant au déploiement de ces engins.« La défense antiaérienne (...) a abattu 18 roquettes du système Himars...

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