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Économie - Fiscalité

Hôtels, restaurants et bijoutiers devront reverser une partie de la TVA en cash


Hôtels, restaurants et bijoutiers devront reverser une partie de la TVA en cash

Le bâtiment de la direction générale de la TVA, à Adlieh. Photo : P.H.B.

Le ministère des Finances a indiqué dans un communiqué lundi avoir notifié le syndicat des restaurants, cafés, boîtes de nuit et pâtisseries du Liban, celui des hôtels et enfin celui des bijoutiers et des orfèvres que les acteurs de ces filières devront désormais reverser une partie de la TVA en livres libanaises cash à l’administration fiscale. La décision est applicable pour la TVA due au titre du premier trimestre 2023.

Les restaurateurs et les hôteliers devront au moins régler 50 % du produit déclaré en espèces, le reste pouvant être payé par chèque ou virement bancaire. Pour les orfèvres et les bijoutiers, le ratio est de 75 % en cash et 25 % par chèque ou virement, soit le même ratio que celui imposé au début du mois aux importateurs de carburant. Le ministère a communiqué un même numéro de compte attribué au Trésor public à la Banque du Liban (n° 700361115) pour effectuer les dépôts en cash.

Contacté, le secrétaire général de l’Union des syndicats touristiques Jean Beyrouthi regrette que ces mesures soient adoptées dans le désordre, sans « stratégie prédéfinie ». Le président du syndicat des hôteliers Pierre Achkar a indiqué être en train d’étudier la situation en concertation avec les autres filières concernées. Le syndicat des bijoutiers et des orfèvres n’était, lui, pas joignable pour réagir à cette annonce.

Aspirer des liquidités

Même si cela n’a pas été précisé dans le communiqué du ministère, ses mesures s’inscrivent dans la lignée de celles visant à aspirer autant de liquidités que possible du marché depuis plusieurs mois dans un contexte de crise et d’effondrement massif de la valeur de la livre libanaise (elle a perdu plus de 98 % de sa valeur face au dollar), et de restrictions bancaires unilatérales et persistantes depuis 2019.

La première raison, c’est que la valeur des livres libanaises déposées dans les comptes bancaires, et qui n’existent donc que sous forme d’écriture comptable, est moins élevée que celle des vrais billets de banque. Pour retirer une importante somme en livres libanaises de leurs comptes, les clients des banques libanaises n’ont d’autre choix que de vendre un chèque correspondant au montant qu’ils souhaitent retirer sur un marché informel en concédant un escompte sur la valeur nominale de ce même chèque.

La seconde, c’est que le ministère des Finances a de plus en plus de mal à financer les salaires des fonctionnaires qui ont été triplés en novembre dernier, compte tenu de la crise dans laquelle s’enfonce le pays. Enfin, le ministère tente depuis le début de l’année d’aspirer autant de liquidités en livres que possible du marché, avec en ligne de mire l’ambition – implicitement reconnue – d’aider la BDL à reprendre la main sur le taux du marché.Les décisions du ministère des Finances ne permettent cependant pas à l’État de résoudre durablement ses problèmes de trésorerie ni de stabiliser la situation financière du pays, comme l’a implicitement rappelé la délégation du Fonds monétaire international, jeudi dernier, lors d’une conférence de presse organisée à l’issue d’une mission d’évaluation au Liban.


Le ministère des Finances a indiqué dans un communiqué lundi avoir notifié le syndicat des restaurants, cafés, boîtes de nuit et pâtisseries du Liban, celui des hôtels et enfin celui des bijoutiers et des orfèvres que les acteurs de ces filières devront désormais reverser une partie de la TVA en livres libanaises cash à l’administration fiscale. La décision est applicable pour la...

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