À l'Aéroport de Beyrouth, les panneaux affichent à la fois l'heure d'été et celle de l'hiver

C'est l'image du jour : un panneau d'affichage à l'Aéroport international de Beyrouth (AIB) montre l'heure d'été d'un côté, l'heure d'hiver de l'autre, dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux.

Le Liban s'est réveillé avec deux fuseaux horaires ce dimanche, et la polémique enfle entre les différents acteurs politiques et religieux au sujet de la décision de reporter d'un mois l'heure d'été. Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a décidé jeudi à la dernière minute de ce report pour la fin du mois d'avril, au lieu de l'appliquer du 25 au 26 mars comme prévu.

الخروج من المطار ع التوقيت الصيفي..
اما الدخول اليه على التوقيت الشتوي ?#لبنان pic.twitter.com/XiceaaOyy8

— Marwan Matni ?? (@marwanmatni) March 26, 2023

Leïla, la quarantaine, attend son frère. Elle est arrivée 45 minutes avant l’arrivée à cause du changement d’heure. "C'est vraiment perturbant, toute cette histoire", lance-t-elle à notre journaliste sur place Lyana Alameddine.

M. Mikati a annoncé cette décision à l'issue d'une réunion avec le président du Parlement Nabih Berry, qui a insisté à plusieurs reprises et demandé ce changement, selon une vidéo de la réunion qui circule beaucoup, elle aussi, sur les réseaux sociaux.

Plusieurs médias, archevêchés et écoles ont affirmé samedi qu'ils ne respecteraient pas la décision de reporter d'un mois le passage à l'heure d'été. Certains d'entre eux ont décidé de procéder au changement d'heure "pour protester contre la décision du Premier ministre". 

La décision de reporter d'un mois le passage à l'heure d'été au Liban "est illégale", a déclaré samedi soir le ministre sortant de la justice Henri Khoury, expliquant qu'une telle décision ne peut être adoptée que par le Conseil des ministres.

De nombreux observateurs qualifient la décision de Nagib Mikati de confessionnelle, affirmant qu'elle a été prise en raison de l'impact qu'elle aurait sur la population musulmane du pays pendant le mois de ramadan, au cours duquel de nombreux fidèles jeûnent du lever au coucher du soleil. D'autres estiment que la décision du Premier ministre, à la demande de Nabih Berry, servait de diversion face à la crise dans le pays.