Décès de l'homme d'affaires libanais Samir Khatib

L'homme d'affaires libanais Samir Khatib, vice-président du cabinet de conseil en ingénierie Khatib & Alami et connu pour sa proximité avec les milieux politiques libanais, est décédé samedi matin à l'âge de 78 ans, a annoncé l'entreprise. 

"C'est avec une grande tristesse que nous annonçons aujourd'hui le décès de Samir Khatib, partenaire, vice-président exécutif de la société et président de l'Union des conseils des hommes d'affaires du Liban et du Golfe", a écrit Khatib & Alami sur Facebook, rendant hommage à un "leader hautement respecté" et "dévoué à la croissance de la compagnie". 

"En plus de diriger le siège de l'entreprise à Beyrouth, Samir Khatib a joué un rôle clé dans l'établissement et la gestion de plusieurs autres bureaux, y compris à Djeddah en Arabie saoudite, à Alger et au Caire, et il a aidé à guider et superviser les bureaux de l'entreprise au Liban, en Arabie saoudite, en Algérie, Egypte, au Qatar et en Irak", ajoute le texte. 

Marchés publics
De son côté, le Conseil des dirigeants d'entreprise libanais a rendu hommage à M. Khatib et déploré une "perte pour la diaspora libanaise en Arabie et pour le secteur de la construction". "Le disparu s'activait pour le développement des relations entre le Liban et le Golfe, et surtout avec l'Arabie, où il a dirigé le Conseil des affaires du Liban et du Golfe", ajoute le communiqué du Conseil qui salue "l'impact" de cet organisme pour le rétablissement des liens entre les deux pays au cours des derniers mois, après que Riyad avait décidé de couper les relations avec Beyrouth pour des raisons politiques, liées à l'influence du Hezbollah. 

Khatib & Alami a obtenu, au fil des années, des dizaines de marchés publics, rapportait en 2019 un article du Commerce du Levant, parmi lesquels un partenariat public-privé dans la distribution électrique à Beyrouth et dans la Békaa, au travers de KVA, une joint-venture créée avec la société Arabian Construction Company. 

Candidat à la présidence du Conseil
Ingénieur de formation, ayant effectué la majorité de sa carrière au sein de Khatib & Alami, il était connu pour être proche de l'ancien Premier ministre Saad Hariri et de son père, Rafic Hariri. Saad Hariri a d'ailleurs rendu hommage à l'entrepreneur dans un tweet. "Avec la disparition de Samir Khatib, je perds un grand ami et le Liban perd un homme qui a laissé les empreintes de son travail dans différentes régions du pays".

Samir Khatib avait reçu le soutien de Saad Hariri lorsqu'il avait été pressenti, en 2019, pour lui succéder à la tête du cabinet, après la chute du gouvernement en plein mouvement de mouvement de contestation d'octobre 2019. Mais il s'était rapidement retiré de la course en faveur de Saad Hariri lui-même, qui avait finalement annoncé ne pas être candidat à sa propre succession. À l'époque, la rue avait critiqué la candidature de l'homme d'affaires, lui reprochant sa proximité avec les milieux politiques.

Cette proximité lui avait permis, en 2018, en pleine crise sur la formation du gouvernement, de rassembler une grande partie des représentants politiques libanais lors d’un dîner en l’honneur de l’ambassadeur des Émirats arabes unis Hamad al-Chamsi dans sa résidence à Mazboud, dans l'Iqlim al-Kharroub, localité dont il est originaire. Un rôle de médiateur qui n'est pas sans rappeler celui de l'ancien directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, dont il est parent par alliance, une de ses filles ayant épousé le fils de M. Ibrahim.

Samir Khatib était marié à Adèle Khatib et père de trois enfants.

Ses obsèques auront lieu samedi en fin de journée à Mazboud.