Certains détenus seront privés de nourriture dans une semaine, menacent les fournisseurs

Plusieurs entreprises de fournisseurs de nourriture aux détenus en prison ont menacé vendredi de suspendre la livraison de denrées alimentaires à certains établissements si l'État ne les paie pas, et ce à partir de la semaine prochaine, selon un communiqué relayé par la chaîne locale LBCI et adressé aux Forces de sécurité intérieure (FSI). 

"Nous avons demandé plusieurs fois depuis janvier 2023 le changement des prix des denrées pour les prisonniers de Roumieh, la prison pour femmes de Baabda, les prisons de Tripoli et Zahlé, et n'avons eu aucune réponse", rappellent les entreprises dans leur texte. Elles ajoutent à cela le retard dans le remboursement des factures liées aux denrées alimentaires, "ce qui crée de grandes pertes", dans un Liban où la monnaie nationale continue de s'effondrer face au dollar.

"Pour toutes ces raisons (...) nous annonçons la fin de livraisons de produits alimentaires en prison dans une semaine à compter de ce jour", conclut le texte. Contacté, un porte-parole des FSI affirme ne pas avoir connaissance de cette information.

En août dernier, six entreprises avaient adressé un ultimatum similaire au ministre de l'Intérieur sortant Bassam Maoulaoui. Ils réclamaient le versement de montants qui leur étaient alors dus depuis sept mois. Un appel qui illustre une nouvelle fois la crise dans laquelle s’enfonce l’État qui ne parvient plus à faire fonctionner ses institutions.