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Dernières Infos - France

Le gouvernement décale et découpe sa grande loi sur l'immigration

Un drapeau français. Photo d'archives AFP

Le président français Emmanuel Macron a annoncé mercredi que le controversé projet de loi immigration serait découpé en "plusieurs textes", et ne serait donc pas examiné la semaine prochaine au Sénat, lors de son interview télévisée sur la réforme des retraites.

Après l'adoption au forceps lundi de la très impopulaire réforme des retraites, ce texte annoncé depuis des mois, contesté par les associations de défense des immigrés, conspué par la gauche et jugé très insuffisant par la droite et l'extrême droite, risquait de raviver les tensions au Parlement, au moment où l'exécutif recherche l'apaisement. "Il y aura bien une loi immigration", a affirmé mercredi M. Macron lors d'un entretien sur les chaînes TF1 et France 2, avant de préciser son propos.  "Il y aura sans doute plusieurs textes immigration et ils arriveront dans les prochaines semaines", a-t-il expliqué. Interrogé par l'AFP, un conseiller de l'exécutif a précisé qu'il n'y aurait "pas de texte immigration débattu au Sénat" la semaine prochaine comme prévu initialement.

Le gouvernement et la majorité envisagent désormais un "projet de loi plus court et plusieurs propositions de loi", à savoir des textes déposés à l'initiative de parlementaires, a-t-il ajouté. Le texte, présenté le 1er février en Conseil des ministres, comporte plusieurs mesures pour faciliter les expulsions - surtout des étrangers "délinquants" -, une réforme du droit d'asile et un volet intégration, notamment la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les secteurs (restauration, bâtiment, etc.) où les employeurs peinent à embaucher. "Ce projet est totalement mal ficelé", a déclaré mercredi à la radio France Inter le chef du groupe Les Républicains (LR, droite) à l'Assemblée nationale Olivier Marleix, dénonçant "un texte de communication" n'allant pas assez loin dans le contrôle de l'immigration. Son homologue du groupe socialiste Boris Vallaud a lui aussi critiqué sur la chaîne Public Sénat "un texte censé à la fois plaire à la droite, plaire à la gauche" et qui, "finalement (...) ne plaisait à personne".

La Première ministre Élisabeth Borne "va proposer une méthode de travail au Parlement pour adopter des mesures législatives qui sont nécessaires pour améliorer l'intégration mais également lutter contre l'immigration irrégulière", a affirmé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin mercredi lors de la séance de questions au gouvernement. La semaine dernière, les sénateurs avaient considérablement durci en commission le texte, en adoptant une série d'amendements qui rejoignaient notamment certaines positions historiques de l'extrême droite, comme le durcissement des conditions d'accès au regroupement familial ou encore la suppression de l'aide médicale d'État, réservée aux sans-papiers. Le projet de loi doit être "définitivement abandonné", a réclamé l'association d'aide aux migrants La Cimade, appelant à ce que les "dispositions répressives ne soient pas réintroduites de manière détournée".


Le président français Emmanuel Macron a annoncé mercredi que le controversé projet de loi immigration serait découpé en "plusieurs textes", et ne serait donc pas examiné la semaine prochaine au Sénat, lors de son interview télévisée sur la réforme des retraites.

Après l'adoption au forceps lundi de la très impopulaire réforme des...