Rechercher
Rechercher

Monde - France

Sa réforme des retraites adoptée, Macron sort du silence aujourd’hui

Les signes de radicalisation de la contestation sociale se multiplient.

Sa réforme des retraites adoptée, Macron sort du silence aujourd’hui

Des gendarmes français sécurisant le terminal pétrolier de Donges (Ouest) dans la nuit de lundi à mardi. Loïc Venance/AFP

Très silencieux depuis le début de la crise sur la réforme des retraites, Emmanuel Macron s’adressera aux Français mercredi, après l’adoption officielle de sa réforme phare qui a exacerbé la colère politique et sociale.

Le chef de l’État français, qui s’exprimera à la mi-journée (un horaire inhabituel pour les prises de parole présidentielles) dans une interview en direct sur les chaînes TF1 et France 2, n’envisage ni de dissoudre le Parlement, ni de remanier le gouvernement, ni de convoquer un référendum sur les retraites, ont fait savoir ses troupes.

Il leur a demandé de faire des « propositions » en vue d’« un changement de méthode et d’agenda des réformes » censées marquer son second quinquennat. Le président va parler aux Français pour « apaiser », « bien conscient du moment trouble », mais sans « se précipiter », a résumé un participant à une réunion du camp présidentiel mardi à l’Élysée.

Mais sa stratégie pour rebondir s’annonce difficile, la colère restant très vive dans le pays, et le gouvernement d’Élisabeth Borne, qui a échappé de justesse à une motion de censure lundi, apparaît très affaibli.

Colère et violences

Si la contestation sociale, encadrée par les syndicats pendant deux mois, est restée pacifique, les signes de radicalisation se multiplient depuis plusieurs jours en France, où la contestation se poursuit un peu partout.

Selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, « plus de 1 200 manifestations non déclarées, parfois violentes », se sont déroulées sur tout le territoire depuis jeudi, date de l’utilisation du 49.3 (permettant l’adoption d’un texte sans vote) pour adopter la réforme contestée des retraites et sa mesure la plus décriée, le recul de l’âge de départ de 62 à 64 ans. De nouvelles manifestations spontanées souvent émaillées de tensions avec les forces de l’ordre se sont produites lundi soir.

Au total, près de 300 personnes ont été interpellées dans les différentes manifestations, dont 234 à Paris, selon une source policière. Alors que des syndicats d’avocats, de magistrats et des politiques de gauche dénoncent des violences policières, la Première ministre a rappelé mardi à l’Assemblée « le devoir d’exemplarité » des forces de l’ordre.

La mairie de Paris a décidé de son côté d’actionner une « cellule de crise », au lendemain d’une cinquième soirée de manifestations spontanées contre la réforme des retraites dans la capitale, où 9 300 tonnes de poubelles jonchent toujours les trottoirs.

Grèves et réquisitions

Outre la grève reconductible des éboueurs dans plusieurs villes, le trafic routier était perturbé mardi matin en Bretagne par des blocages, et l’accès à la centrale nucléaire du Bugey (Est) est bloqué.

Du côté des raffineries, plusieurs sites restent bloqués. Mais le gouvernement a fait évacuer le terminal pétrolier de Donges (Ouest) dans la nuit de lundi à mardi et annoncé de premières réquisitions de personnels pétroliers à Fos-sur-Mer (Sud). Environ 8 % des stations-service sont à court d’essence ou de gazole en France.

La CGT Énergie a par ailleurs promis mardi de nouvelles « coupures ciblées ».

« Rien n’entame la détermination des travailleurs », a prévenu la CGT, avant une nouvelle journée d’actions à l’appel de l’ensemble des syndicats prévue jeudi.

Le secrétaire général du syndicat réformiste CFDT Laurent Berger s’est dit de son côté inquiet de la « colère » et des « violences » qui pourraient s’exprimer du fait de l’adoption d’une loi qui n’avait « pas de majorité à l’Assemblée nationale ».

Politiquement aussi la pression sur l’exécutif ne retombe pas, et le rejet de la motion de censure à seulement neuf voix près a redonné de l’énergie aux oppositions de gauche, de droite et d’extrême droite.

À gauche, le député de la gauche radicale Alexis Corbière a appelé le président Macron à ne pas « refaire une espèce de 49.3 verbal » lors de son entretien télévisé. S’« il revient à la télé pour dire la même chose, “je m’en fiche de votre opinion, j’impose”, la manif de jeudi sera encore plus forte », a-t-il prédit.

Avec ses alliés de la Nupes, il compte notamment sur des recours devant le Conseil constitutionnel. La gauche demande en outre un référendum d’initiative partagée (RIP), dont les sages doivent examiner la recevabilité.

Le Rassemblement national a lui aussi déposé mardi son recours devant le Conseil constitutionnel pour « que ce texte tombe dans les oubliettes de l’histoire et soit mis à la poubelle ».

Source : AFP

Très silencieux depuis le début de la crise sur la réforme des retraites, Emmanuel Macron s’adressera aux Français mercredi, après l’adoption officielle de sa réforme phare qui a exacerbé la colère politique et sociale.Le chef de l’État français, qui s’exprimera à la mi-journée (un horaire inhabituel pour les prises de parole présidentielles) dans une interview en direct sur...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut