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Nos Lecteurs ont la Parole

Ses rêves à elle

Ce n’est pas parce que c’est ma maman, si vous la connaissiez, vous auriez compris : c’est que, pour moi, une maman, ça ne peut être qu’elle.

Elle a de la magie au bout des doigts, et lorsqu’elle me touche, tous mes maux disparaissent, toutes mes blessures cessent de saigner et je sens que j’arrive à reprendre mon souffle. Elle a de la magie au bout des doigts, et lorsque le monde devient trop lourd pour mes épaules, ce sont ses mains que je recherche pour m’aider à me redresser. Elle a de la magie au bout des doigts, et c’est avec elle que j’ai envie de partager tous mes petits bonheurs et toutes les petites choses de mon tous les jours. C’est qu’elle a de la magie au bout des doigts, ma maman, et lorsqu’elle me caresse les cheveux, j’ai l’impression de redevenir enfant, d’avoir de nouveau cinq ans et rien d’autre.

Elle a de la magie au bout des doigts et de la force qui émane de son être, et lorsqu’elle sourit, j’ai l’impression que rien n’est impossible. C’est qu’elle a de la puissance qui émane de son être, et si je rêve d’être un jour qui je veux être, c’est pour lui ressembler un peu plus. C’est de sa force que je puise la mienne, et lorsque je me sens faiblir, c’est vers elle que je me tourne pour en reprendre. C’est qu’elle a de la puissance qui émane de son être, et une sagesse qui découle de ses mots, et lorsqu’elle me parle, je bois ses paroles et, inconsciemment, je la mime, et je mime ces petites choses qui sont « elle ».

Elle a de la magie au bout des doigts, de la puissance qui émane de son être, et elle a de l’amour qui découle de tous ses pores. Un amour fou qui ne connaît pas de limites ou de jour férié, inconditionnel et absolument nécessaire. Un amour qu’elle déverse sans contrepartie, sans poser de questions et sans arrêt. Tout cet amour qu’elle a à revendre, elle le donne à tous ceux qui l’entourent, car lorsqu’on devient maman, on aime d’une autre façon, on apprend à aimer dans de nouvelles dimensions.

Elle a de la magie au bout des doigts, et c’est avec elle que je partage mes rêves et mes ambitions. Parce que lorsqu’elle est fière, je suis fière, et lorsqu’elle sourit, mon cœur est soulagé. Et lorsqu’elle pleure de joie, je prends ses larmes et je les cache car elles sont la preuve de tout ce qu’elle n’arrive souvent pas à exprimer.

Mais je me demande : qui lui donne à elle tout ce qu’elle me donne à moi ? Si ses doigts sont des plumes, lorsqu’elles sèchent, où est-ce qu’elles les trempe pour reprendre de l’encre ? Où est-il, son encrier magique, qui semble inépuisable et avec lequel elle tente de toujours réparer mon sourire ? Et lorsque sa force fatigue parce qu’elle est forte pour tout le monde, où est-ce qu’elle en reprend ? Et lorsqu’elle s’épuise à vouloir toujours être entièrement là, où est-ce qu’elle arrive à trouver encore la force de donner tout cet amour ? Et elle est là à m’écouter parler de mes rêves et de toutes ces choses que j’ai hâte de vivre et d’accomplir, et je me demande : qu’en est-il de ses rêves à elle ? Qu’en est-il de ses propres mal-être ? Qui la soulage lorsque les maux du monde deviennent trop lourds même pour ses ailes ? Qui lui caresse les cheveux pour qu’elle sente elle aussi à nouveau la sécurité que l’on ressent lorsque pour un instant on redevient enfant ?

Parce que ma maman est maman formidable, certes, mais elle est tellement plus que ça. Lorsqu’on devient mère, on se perd dans tous ses rôles et on s’oublie pour les autres. Elle n’est pas juste mère ; elle est amie, et épouse, et artiste et philosophe. Elle est cool et lorsqu’elle se perd dans les hits des années 80, on dirait qu’elle a à nouveau vingt ans. Elle est militante et engagée, et c’est d’elle que je tiens mon amour de la patrie. Elle est juste et loyale et incroyablement humble pour quelqu’un d’aussi génial. Et surtout, elle avait des rêves grands, ma maman, et je sais qu’elle ne le dirait pas à voix haute mais elle y pense.

Elle y pense et c’est son droit, pourquoi devrait-elle écouter les miens si les siens ne voient que l’intérieur d’un tiroir, enfouis dans le passé ?

Et elle aurait pu tout être, ma maman, et tout faire, et elle a fait d’autres choix.

Et plus je grandis plus je me rends compte que les choses que je lui souhaite changent. Je la voulais moins stricte quand j’étais petite, puis plus tactile dans ses gestes de maman, puis plus maman poule, puis moins maman poule. Je la voulais sur mesure, comme tous les enfants rêvent de changer leurs parents. Et surtout je la voulais fière de moi et de ce que je fais, toujours prête à me jeter des fleurs. Et malgré moi, ce qui ressort de tout cela, c’est qu’au final je la voulais pour moi. Je la voulais pour moi alors que personne ne devrait exister pour les autres. Aujourd’hui, je lui souhaite d’autres choses, beaucoup de paix et de santé, bien sûr, et surtout je lui souhaite d’être heureuse. Parce qu’une maman heureuse, c’est vraiment la seule chose qui compte.

Et j’aimerais, maman, te dédier ces quelques mots, les dédier à ces femmes incroyables qui m’entourent et qui endossent chacune à sa façon ce rôle de mère. Elles sont grand-mère, marraine, amie. Elles sont indépendantes, révolutionnaires, et c’est grâce à elles que j’ai les rêves que je possède. Elles sont là, entièrement là, dans tous les aspects de leur vie et, même lorsqu’elles fatiguent, elles ne s’arrêtent pas.

J’aimerais dédier ces quelques mots à ces femmes incroyables, et à toi surtout à qui je souhaite d’être et de continuer à « être » avant tout pour toi.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Ce n’est pas parce que c’est ma maman, si vous la connaissiez, vous auriez compris : c’est que, pour moi, une maman, ça ne peut être qu’elle. Elle a de la magie au bout des doigts, et lorsqu’elle me touche, tous mes maux disparaissent, toutes mes blessures cessent de saigner et je sens que j’arrive à reprendre mon souffle. Elle a de la magie au bout des doigts, et lorsque le...

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