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Monde - MANIFESTATIONS

Matignon inflexible face à la mobilisation contre la réforme des retraites

Confronté aujourd’hui au vote de deux motions de censure, le gouvernement français n’a pas l’intention de céder à la pression de la rue pour faire marche arrière.

Matignon inflexible face à la mobilisation contre la réforme des retraites

Un manifestant brandit une pancarte pour protester contre la réforme des retraites près de la place d'Italie, à Paris, le samedi 18 mars 2023. Julien de Rosa/AFP.

Le gouvernement français d’Élisabeth Borne restait hier inflexible quant à sa réforme très contestée des retraites, malgré de nouvelles mobilisations et des violences, à la veille d’un vote sur des motions de censure pour tenter de le renverser. Face à la contestation, plusieurs poids lourds de la majorité présidentielle sont montés au créneau pour défendre la réforme, qui vise notamment à faire passer de 62 à 64 ans l’âge de départ à la retraite. Le « premier objectif » du gouvernement « est de mener cette réforme pour sauver notre système de retraite » et « nous le tenons », a affirmé le ministre du Travail Olivier Dussopt au Journal du dimanche.

« Je pense qu’il n’y aura pas de majorité pour faire tomber le gouvernement », a assuré son homologue de l’Économie Bruno Le Maire au journal Le Parisien. « Mais ce sera un moment de vérité. La réforme des retraites, vaut-elle oui ou non, la chute du gouvernement et le désordre politique ? La réponse est clairement “non” », a-t-il affirmé. Signe de tension dans le pays, la permanence du député Éric Ciotti à Nice (Sud-Est), également chef du parti Les Républicains (LR) de droite, a été caillassée la nuit de samedi à dimanche pour « faire pression » et qu’il vote lundi la motion de censure à laquelle il est opposé.

Si Éric Ciotti a déjà indiqué que son parti ne voterait « aucune » des motions de censure déposées, pour ne pas « rajouter du chaos au chaos », une poignée de députés de son camp ont annoncé qu’ils voteraient au moins la motion transpartisane présentée par un groupe indépendant. Comme Éric Ciotti, d’autres parlementaires proréforme ont été pris pour cible par des opposants, alors que dès jeudi soir, la patronne des députés de la majorité présidentielle (parti Renaissance) Aurore Bergé avait demandé au ministre de l’Intérieur de « mobiliser les services de l’État » pour la « protection des parlementaires ».

Popularité en berne

Selon un sondage publié par le Journal du dimanche, la popularité d’Emmanuel Macron s’est écroulée en mars, à 28 %, au plus bas depuis le début, en 2019, du mouvement de contestation populaire des « gilets jaunes ». Il fait 70 % de mécontents. Et, après plusieurs journées de mobilisation et de manifestations, la décision jeudi du gouvernement d’Élisabeth Borne de passer le texte sur la réforme des retraites en force a mis le feu aux poudres. Il a choisi de recourir à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote, sauf si une motion de censure est adoptée.

Depuis, des rassemblements organisés ou spontanés se déroulent sur tout le territoire, dans le calme ou avec des débordements. La contestation s’est en effet durcie ces derniers jours, portée par de jeunes militants, alors que des grèves se poursuivent dans les transports, les raffineries et chez les éboueurs. Une situation qui a conduit les autorités à interdire samedi tout rassemblement sur la grande place parisienne de la Concorde, proche de l’Assemblée nationale et du palais présidentiel de l’Élysée. Des milliers de personnes s’y étaient réunies et des heurts avaient éclaté jeudi et vendredi soir.

Les manifestants parisiens, quelque 4 000 selon une source policière, se sont repliés samedi soir sur la place d’Italie. Feux de poubelles qui jonchent les rues de la capitale, abribus saccagés, barricades improvisées, heurts avec les forces de l’ordre... Face aux casseurs présents en son sein, les organisateurs ont décidé assez vite la dissolution de la manifestation.

Les syndicats avaient appelé à intensifier la mobilisation durant le week-end, face à ce qu’ils qualifient de « déni de démocratie ». « L’Assemblée a besoin d’avoir une caisse de résonance dans la rue. On doit être là pour montrer qu’on est en désaccord profond avec cette réforme », expliquait une manifestante, Léa Botté, 29 ans, à Lille.

Frédérique PRIS/AFP

Le gouvernement français d’Élisabeth Borne restait hier inflexible quant à sa réforme très contestée des retraites, malgré de nouvelles mobilisations et des violences, à la veille d’un vote sur des motions de censure pour tenter de le renverser. Face à la contestation, plusieurs poids lourds de la majorité présidentielle sont montés au créneau pour défendre la réforme, qui vise...

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