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Sport - Rugby

À l’aube du Mondial, l’Irlande remporte le tournoi

Le XV du trèfle a remporté le quatrième Grand Chelem de son histoire dans le Tournoi des Six Nations samedi en venant à bout de l’Angleterre (29-16), confirmant qu’elle serait une des favorites de la prochaine Coupe du monde, qui aura lieu en France cet automne.

À l’aube du Mondial, l’Irlande remporte le tournoi

Johnny Sexton et ses coéquipiers du XV d’Irlande célébrant leur victoire finale dans le Tournoi des Six Nations, samedi à l’Aviva Stadium de Dublin. Clodagh Kilcoyne/Reuters

La clameur qui s’est élevée dans Lansdowne Road au coup de sifflet final sonnait presque comme un soupir de soulagement, après un succès tout sauf simple. Peut-être nerveux face à l’occasion de remporter pour la première fois le tournoi dans sa version à six équipes devant leur public, un week-end de saint Patrick qui plus est, les hommes d’Andy Farrell se sont montrés brouillons.

C’est d’ailleurs son fils, Owen, avec une efficacité retrouvée au pied, qui s’est chargé de punir leurs premiers errements par deux pénalités (0-6, 14e).

Mais l’inévitable Johnny Sexton a remis les siens dans le sens de la marche avec une pénalité à la 18e qui a fait de lui le meilleur réalisateur de l’histoire du Tournoi en dépassant son compatriote Ronan O’Gara.

Il a ensuite ajouté trois transformations pour porter le record à 566 points. Il a désormais en vue le record de points pour l’Irlande, toujours propriété de O’Gara avec 1 083, alors que Sexton en est à 1 056.

« Standing ovation » pour Sexton

Au moment de sa pénalité, Sexton a reçu une ovation debout du public pour le dernier match de son 14e et dernier tournoi, puisqu’il prendra sa retraite après le Mondial en France, cet automne.

Lansdowne Road a commencé à mieux respirer quand, sur un retour intérieur de Josh van der Flier pour Dan Sheehan, le talonneur a résisté aux percussions de Manu Tuilagi et de Jack van Poortvielt pour aplatir dans l’en-but et redonner l’avantage aux verts (10-6, 34e).

L’expulsion de l’arrière anglais Freddie Steward, juste avant la pause, aurait dû définitivement les rassurer, mais il a fallu attendre un essai de Robbie Henshaw à l’heure de jeu pour que l’Irlande fasse le trou (17-9, 62e).

Mais l’Angleterre, humiliée chez elle par la France il y a une semaine (53-10), n’a jamais capitulé et termine la tête haute, malgré un bilan peu flatteur de trois défaites pour deux succès.

Cette victoire dans l’adversité est un bon résumé de cette saison où l’Irlande a largement justifié son rang de première nation mondiale en venant à bout de tous ses principaux rivaux au prochain Mondial.

Toutes les grandes nations terrassées

C’est avec l’étiquette aussi flatteuse qu’encombrante de favoris que les Irlandais débarqueront en France en septembre pour la Coupe du monde.

Il y a eu, l’été dernier, la double victoire historique en Nouvelle-Zélande (23-12 et 32-22) pour y remporter leur première série de tests au pays des All-Blacks.

Les champions du monde en titre sud-africains sont ensuite venus se casser les dents à Dublin (19-16), tout comme l’Australie (13-10) à l’automne.

Et la victoire la plus significative du tournoi a été la démonstration contre la France (32-19) qui pourrait bien être leur adversaire dans un quart de finale.

Avec les trois points de bonus accordé en cas de Grand Chelem, l’Irlande finit avec 27 points sur 28 possibles.

Aussi redoutable dans l’impact physique que capable d’attaquer en vitesse et au grand large, la bande à Farrell est une merveilleuse machine à produire du jeu et ne présente aucun point faible évident.

La dépendance à Sexton, sorti à la 73e minute en boitant, pourrait en être une, mais le système de formation irlandais et notamment du Leinster pourrait bien venir au secours de la sélection quand l’ouvreur passera la main.

Rendez-vous avec les Bleus

Quelques heures plus tôt, le XV de France surclassait le pays de Galles (41-28) sur sa pelouse au Stade de France, avant de terminer à la deuxième place avec un total de 20 points.

De quoi finir de la meilleure manière un tournoi encourageant couronné par une victoire historique une semaine plus tôt à Twickenham dans l’antre du rugby anglais.

En passant cinq essais aux Gallois, Damian Penaud (10e, 76e), Jonathan Danty (34e), Uini Atonio (44e) et Gaël Fickou (49e) ont ainsi permis à la France de clore sa tournée en beauté : « On voulait faire un bon match, on voulait gagner. C’est chose faite, avec le bonus, a ainsi souligné Charles Ollivon. On peut parler du goal average, mais on voulait surtout maintenir cette série de victoires, prendre du plaisir et bien finir devant nos supporters. (...) On veut toujours aller plus loin, on est à quatre victoires sur cinq matches. On avance, on est sur le bon chemin. »

Ramos et Penaud dans l’histoire

L’arrière Thomas Ramos s’est également signalé en devenant le meilleur réalisateur français du Tournoi des Six Nations lors d’une seule édition avec 84 points, dont seize contre le XV du Poireau. Il a fait mieux que l’ancien Clermontois Gérald Merceron, auteur de 80 points lors du Grand Chelem de 2002.

À quelques mois de la Coupe du monde à domicile, les Tricolores ont ainsi prouvé qu’ils avaient du coffre et des capacités de rebond. Ils l’avaient démontré en battant l’Écosse (32-21) avec style après des débuts compliqués en Italie (29-24) et une défaite lourde en Irlande (32-19).

Puis ils se sont transformés en rouleau compresseur pour écraser une équipe galloise encore malade, mais qui a su se montrer aussi accrocheuse que surprenante au Stade de France.

Petit à petit, les Bleus ont construit leur succès, s’appuyant d’abord sur leurs arrières, en premier lieu l’implacable ailier Damian Penaud, qui a inscrit ses vingt-cinquième et vingt-sixième essais internationaux, et a rejoint ainsi Philippe Bernat-Salles et Émile Ntamack au cinquième rang des marqueurs français.

Ils ont ensuite laissé leurs avants parler, Uini Atonio en tête, auteur de son premier essai avec les Bleus pour sa cinquantième sélection.

« Un premier essai en cinquante sélections ? Ça ne fait pas beaucoup (rires), mais je ne suis pas là pour marquer des essais. Je suis là pour faire avancer l’équipe et apporter de l’ambiance. Si je marque, c’est que l’équipe a avancé et que, pour une fois, j’étais bien placé (sourire). Je sais que, aussi proche de la ligne, si tu ne marques pas... » a rigolé le pilier rochelais.

Avec le match bien sous contrôle et le ballon en main, portés par un François Cros de gala (18 plaquages), ils n’ont plus eu qu’à gérer pour aller chercher le point de bonus offensif.

Et même le traditionnel trou d’air français, sanctionné par deux essais de Bradley Roberts (56e) et Tomos Williams (65e), succédant à celui de Georges North en début de rencontre (7e), n’a pas semblé en mesure de contrecarrer les plans français.

La machine bleue est bien huilée et termine ainsi le tournoi en beauté, bien lancée vers son Mondial.

Source : AFP

La clameur qui s’est élevée dans Lansdowne Road au coup de sifflet final sonnait presque comme un soupir de soulagement, après un succès tout sauf simple. Peut-être nerveux face à l’occasion de remporter pour la première fois le tournoi dans sa version à six équipes devant leur public, un week-end de saint Patrick qui plus est, les hommes d’Andy Farrell se sont montrés...

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