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Culture - Recommandation culturelle

Quand la photo sensuelle se met au service de la Beyrouth Photo Week

Les photographes Ammar Abd Rabbo, Patrick Baz, Myriam Boulos, Omar Gabriel et Gilbert Hage mettent en place une vente de leurs œuvres les plus sensuelles au profit de Beyrouth Photo Week, du 22 au 24 mars, au Mina Image Center à Beyrouth.

Quand la photo sensuelle se met au service de la Beyrouth Photo Week

Ammar Abd Rabbo, Patrick Baz, Myriam Boulos, Omar Gabriel et Gilbert Hage proposent une sélection d’œuvres autour de l’éternel Éros. © Gilbert Hage

C’est le rendez-vous incontournable des photographes se trouvant sur le territoire libanais. Beyrouth Photo Week se déroulera cette année du 20 au 26 novembre 2023. Cette semaine d’ateliers et de conférences se veut comme un lieu de rencontre, d’apprentissage et de partage autour de la photo. Pour cette troisième édition, les organisateurs veulent innover. « La situation actuelle du pays renforce le désir et le besoin d’organiser ce type d’événement pour les photographes libanais », souligne Patrick Baz, coorganisateur de l’événement. Cette semaine se clôture par une foire de photos, au cours de laquelle des photographes professionnels libanais affichent et proposent leurs œuvres à la vente. Seulement les financements sont limités et l’envie de voir plus grand pousse l’équipe organisatrice à trouver des sources de revenu supplémentaires.

« Nous bénéficions d’un don de l’Institut français, que nous remercions, mais ça ne suffit pas. Nous ne voulons pas que Beyrouth Photo Week stagne avec un minimum d’aide. L’art au Liban est une thérapie dont le pays a besoin et la photo fait partie de l’art. Il y a énormément de potentiel dans le pays et il faut le soutenir », martèle Patrick Baz.

© Myriam Boulos

La solution, en tout cas partielle, est trouvée. Mettre la photo au service de la photo. Cinq photographes libanais, Ammar Abd Rabbo, Patrick Baz, Myriam Boulos, Omar Gabriel et Gilbert Hage, se sont donc rassemblés pour mettre en place une vente au profit de Beyrouth Photo Week. Leurs œuvres, réunies sous l’intitulé « Sens », s’articulent autour de la notion d’érotisme. Ammar Abd Rabbo est conscient que cette thématique risque de faire hésiter l’acheteur local. Si de nombreuses personnes apprécient ce genre particulier, elles avouent hésiter à exposer des photos de nu dans leur chez-soi. Malgré ces réticences, les photographes indiquent avoir quand même plébiscité Éros parce que « c’est ce qui nous amuse et c’est un thème qui n’est pas souvent abordé dans une exposition au Liban ». Loin de la provocation, l’accrochage veut montrer que la photographie artistique a aussi sa place au pays du Cèdre.

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Bien que réunis sous une même thématique, les photographes abordent et explorent la notion d’érotisme différemment. Les photos exposées reflètent la pluralité du genre. Les styles photographiques sont différents et c’est ce qui fait la richesse de l’accrochage. Les réunir permet d’offrir aux visiteurs des écritures photographiques plurielles. De la tension à la tendresse, du désir à l’abandon, les artistes offrent ici des narratifs forts avec des œuvres qui sont encore trop confidentielles. Brisant les tabous et la vision néo-orientaliste souvent véhiculée par des médias stéréotypés, les photographes donnent à voir un portrait contemporain de notre société.

Cet accrochage a également pour objectif de rendre l’art accessible à des budgets plus modestes. « Peu de galeries accordent de l’importance à la photo, indique Ammar Abd Rabbo. Cette exposition veut permettre à des publics différents de pouvoir voir, et acheter s’ils le désirent, des œuvres d’artistes libanais. »

© Omar Gabriel

Myriam Boulos n’est plus à présenter. Cette photographe libanaise basée à Beyrouth a notamment fondé le magazine al-Hayya. Remettant en cause les normes et questionnant l’espace et les personnes, elle a déjà plusieurs expositions à son actif. L’humain, les corps et l’intime font intrinsèquement partie de son travail.

Patrick Baz, ancien photojournaliste, a couvert de nombreux conflits. Pour sa récente incursion dans la photo artistique, il présente une série d’œuvres à la fois en couleur et en noir et blanc mêlant le corps et la lumière.

© Patrick Baz

Ammar Abd Rabbo, également ancien photojournaliste, a fait ses premiers pas dans la photo artistique il y a plus d’une dizaine d’années. Des photographies de femmes enceintes nues composaient son exposition s’intitulant « Coming Soon » à Beyrouth en 2012. Depuis, il a plusieurs expositions à son actif.

Omar Gabriel interroge les normes sociales qui dictent la société libanaise. Son travail photographique est axé sur « les marginaux » et questionne les tabous. Ses photographies portent les confidences des personnes photographiées.

@ Ammar Abd Rabbo

Gilbert Hage, quant à lui, a exposé son travail dans plus d’une trentaine d’expositions, seul ou en collaboration avec d’autres artistes. Ce professeur de photographie à l’Alba ne se limite pas à un seul sujet. Il a autant une pluralité de styles photographiques que de sujets.

L’exposition « Sens » se déroule du 22 au 24 mars au Mina Image Center à Beyrouth. Les œuvres exposées sont cédées à des prix allant de 50 à 1 500 $.

C’est le rendez-vous incontournable des photographes se trouvant sur le territoire libanais. Beyrouth Photo Week se déroulera cette année du 20 au 26 novembre 2023. Cette semaine d’ateliers et de conférences se veut comme un lieu de rencontre, d’apprentissage et de partage autour de la photo. Pour cette troisième édition, les organisateurs veulent innover. « La situation actuelle...

commentaires (4)

Quoi que soit , Chapeau aux Photographes ,et leurs oeuvres!!dans ses circonstances difficiles et douloureuse ,.Beyrouth est assoiffé de cette qualité et categorie d oxygène....... Je fais partie de la diaspora libanaise, et promis de faire de mon mieux , si je pourrais par intermediaire ,faire un geste d achat d'un tableau , comme sountient a cet exposition et a vous les photographes....

Fawzi Darwich

16 h 26, le 18 mars 2023

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Commentaires (4)

  • Quoi que soit , Chapeau aux Photographes ,et leurs oeuvres!!dans ses circonstances difficiles et douloureuse ,.Beyrouth est assoiffé de cette qualité et categorie d oxygène....... Je fais partie de la diaspora libanaise, et promis de faire de mon mieux , si je pourrais par intermediaire ,faire un geste d achat d'un tableau , comme sountient a cet exposition et a vous les photographes....

    Fawzi Darwich

    16 h 26, le 18 mars 2023

  • En fin de carrière, ils peuvent faire mieux.

    Nabil

    15 h 26, le 18 mars 2023

  • Il était temps , bravo !

    Wow

    12 h 56, le 18 mars 2023

  • Quoi de neuf ? Ça, ce que je vois, ce n’est sûrement pas du niveau d’un projet pour calendrier Pirelli, ni calendrier Playboy. On est dans l’académisme, du nu féminin célébré plutôt par des hommes, du modèle vivant traité comme une nature morte. Je ne vois pas l’Orient dans toutes ses splendeurs. Bien sûr, tout est question de moyens que nos photographes en fin de carrière n’ont pas. Je peux joindre le même commentaire, il y a quelques semaines du 18 février dernier sur le sujet floral (… dit avec des fleurs) sur le jeu de lumière pour faire des photos comme on faisait il y plus qu’un siècle. On voit bien que la réputation, les multiples expositions, les prix ne changent rien au travail, quel qu’il soit. Tout est remise en question, interrogation, on ne cesse de le répéter, mais faire des photos pour plaire, c’est le piège… et l’annonce de l’expo une semaine avant la clôture me paraît très court…

    Nabil

    12 h 37, le 18 mars 2023

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