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Journée décisive pour l'adoption d'une réforme des retraites très impopulaire

Journée décisive pour l'adoption d'une réforme des retraites très impopulaire

Des manifestants à Paris, le 15 mars 2023, contre la réforme des retraites en France. Photo Alain JOCARD / AFP

Un projet de réforme des retraites très impopulaire en France, et qui suscite depuis janvier grèves et manifestations, est soumis jeudi à un ultime vote du Sénat et de l'Assemblée nationale par le gouvernement déterminé à le faire adopter.

Le président Emmanuel Macron a fait savoir mercredi soir qu'il "souhaite aller au vote" jeudi à l'Assemblée nationale, a déclaré l'Elysée à l'AFP mercredi soir à l'issue d'une réunion du chef de l'Etat avec la Première ministre Elisabeth Borne et des ministres.

"Nous devons mobiliser tous les parlementaires dans un esprit de responsabilité", "les consultations se poursuivent", a-t-on dit dans l'entourage du président à la veille de ce vote décisif et encore incertain quant à l'existence d'une majorité en faveur de la réforme.

Depuis le 19 janvier, de nombreux Français ont manifesté à huit reprises pour dire leur refus de cette réforme, dont la mesure phare, le recul de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, cristallise la colère, sur fond de grèves reconductibles.

Les opposants à cette réforme la jugent "injuste", notamment pour les femmes et les salariés aux métiers pénible. Les différentes enquêtes d'opinion montrent que les Français y sont majoritairement hostiles.

M. Macron joue une part importante de son crédit politique sur cette réforme, mesure phare de son second quinquennat et symbole de sa volonté affichée de réformer, mais qui cristallise la grogne d'une partie des Français à son encontre.

Après plus de huit heures de débats, députés et sénateurs sont parvenus mercredi soir à un accord en commission mixte paritaire (CMP) sur une version commune du projet de réforme. La commission était composée majoritairement de parlementaires favorables au recul de l'âge légal à 64 ans.

Le projet de loi devrait être voté jeudi matin par le Sénat, où la majorité de droite et centriste devrait l'approuver.

Mais son adoption par l'Assemblée - où le camp présidentiel ne dispose pas de la majorité absolue - reste incertaine.

Si le parti de droite Les Républicains dit vouloir adopter la réforme, de nombreux frondeurs dans ses rangs entretiennent le suspense.

M. Macron n'envisage pas "à ce stade" de faire adopter la réforme par le 49.3, un article de la constitution qui permet une adoption sans vote au Parlement, a-t-on appris de sources concordantes dans le camp présidentiel.

"Le président de la République est déterminé à ce qu'on puisse aller à un vote comme la Première ministre le souhaite. Il veut s'assurer que les conditions sont bien réunies pour y aller", a expliqué à l'AFP l'entourage du chef de l'Etat.

Le gouvernement français a choisi de relever l'âge légal de départ à la retraite pour répondre à une dégradation financière des caisses de retraite et au vieillissement de la population.

La France est l'un des pays européens où l'âge légal de départ à la retraite est le plus bas, sans que les systèmes de retraite ne soient complètement comparables.

Le gouvernement français est resté inflexible face aux grèves et journées de mobilisation menées depuis le 19 janvier, et a suivi une stratégie pour faire adopter le texte au pas de charge, utilisant des dispositions constitutionnelles rarement mises en oeuvre pour accélérer le débat au Parlement, où l'opposition a elle parfois appliqué une stratégie d'obstruction.

"Déni démocratique"

L'intersyndicale a mercredi soir appelé "solennellement les parlementaires à voter contre le projet de loi" réformant les retraites. "Ce refus serait (...) conforme à la volonté générale qui s'est exprimée largement dans le débat public", a-t-elle affirmé.

Elle tiendra une conférence de presse devant l'Assemblée nationale jeudi à 12H30 locales (11H30 GMT) pour tenter de peser une ultime fois sur le vote.

Plus d'1,5 million de personnes ont, selon les syndicats, défilé mercredi en France, 480.000 selon le ministère de l'Intérieur, des chiffres en baisse sensible.

Mercredi, les grèves reconductibles - certaines accusant de fortes baisses des taux de grévistes - pour dénoncer cette réforme des retraites se sont poursuivies dans plusieurs secteurs clefs (transports, électricité et gaz, blocages routiers, etc..).

Mercredi, au dixième jour de grèves des éboueurs dans certains quartiers de Paris, l'amoncellement des poubelles dans la capitale s'aggravait.

Quelque 7.600 tonnes de déchets encombraient les trottoirs, selon la mairie. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a annoncé sa décision de réquisitionner des agents pour évacuer les ordures, face à cette situation sanitaire épineuse dans la capitale mondiale du tourisme.

Un projet de réforme des retraites très impopulaire en France, et qui suscite depuis janvier grèves et manifestations, est soumis jeudi à un ultime vote du Sénat et de l'Assemblée nationale par le gouvernement déterminé à le faire adopter.Le président Emmanuel Macron a fait savoir mercredi soir qu'il "souhaite aller au vote" jeudi à l'Assemblée nationale, a déclaré l'Elysée à...