Un panneau avec le portrait du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah à Marouahine, dans le sud du Liban, le 11 octobre 2022. Photo REUTERS/Aziz Taher
Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a affirmé vendredi que la reprise des relations diplomatiques entre l'Iran et l'Arabie saoudite est "un changement très bienvenu", après l'annonce par Riyad et Téhéran de la reprise de leurs relations d'ici deux mois, à l'issue de pourparlers avec la Chine. Le parti chiite libanais est ouvertement affilié à la République islamique d'Iran et assume cet alignement.
Sur la scène libanaise, Hassan Nasrallah a réaffirmé le soutien de son parti à une candidature de Sleiman Frangié à la présidentielle, un "candidat naturel" selon lui. "Personne ne menace personne, ni ne met de pistolet sur la tempe de personne", a-t-il insisté, répondant à ses détracteurs qui accusent le tandem chiite Amal-Hezbollah de vouloir "imposer" leur candidat à ce scrutin, bloqué depuis quatre mois.
"Dans l'intérêt des peuples de la région"
Dans un discours-fleuve prononcé à l'occasion d'une cérémonie de commémoration en l'honneur d'un leader du parti, le chef du Hezbollah a commenté la reprise des relations diplomatiques entre Riyad et Téhéran. Rappelant d'abord que "l'information est encore fraîche" et que "personne ne sait réellement ce qui s'est dit" lors des pourparlers à Pékin, Hassan Nasrallah a ensuite assuré : "C'est un changement très bienvenu, car il sert les intérêts des peuples de la région. Cela aidera le Liban, le Yémen, la Syrie et d'autres."
"C'est un développement important, qui peut ouvrir des horizons dans toute la région, ainsi qu'au Liban", a insisté le chef du parti chiite. L'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite avaient rompu leurs liens en 2016 après l'attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants dans la République islamique, à la suite de l'exécution par Riyad d'un célèbre dignitaire chiite. D'autres pays du Golfe parmi lesquels les Émirats arabes unis, le Koweït et Bahreïn avaient par la suite réduit leurs liens diplomatiques avec Téhéran pour soutenir Riyad.
Ouverture au dialogue
Le chef du Hezbollah est par ailleurs revenu sur ses déclarations de lundi, lorsqu'il avait annoncé le soutien de son parti à la candidature de Sleiman Frangié à la présidentielle après plusieurs mois de tergiversations. "Certains ont dit que nous voulons imposer un président au Liban et aux Libanais. Ce n'est pas le cas", a-t-il plaidé. "Nous avons juste indiqué que nous soutenons une personne et que nous sommes ouverts au dialogue. Nous ouvrons les portes et souhaitons que l'élection présidentielle suive son cours normal", a-t-il poursuivi.
"Il y a un candidat naturel, et nous le soutenons, tout simplement", a ajouté Hassan Nasrallah. "Personne ne menace personne, ni ne met de pistolet sur la tempe de personne", a-t-il insisté, renouvelant l'invitation au dialogue qu'il a adressée aux autres formation politiques. M. Frangié n'a jamais annoncé officiellement son intention de se présenter à la présidentielle, mais est pressenti pour le faire dimanche. Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre (aouniste) et allié du Hezbollah, s'oppose à la candidature de Frangié. Cette question a affecté encore plus les liens tendus du CPL avec le parti pro-iranien.
"N'attendez pas l'extérieur", a encore réitéré Hassan Nasrallah concernant l'élection présidentielle. "Toute aide extérieure est la bienvenue, mais nous n'acceptons pas de veto ni de diktat", a-t-il prévenu, alors que de nombreux pays appellent régulièrement les députés libanais à élire rapidement un successeur à Michel Aoun. Le pays est sans président depuis la fin du mandat de ce dernier, le 31 octobre 2022. Depuis, onze séances parlementaires électorales ont été organisées entre septembre et janvier, sans résultat. Au cours de ces séances, le parti chiite avait voté blanc, à l'instar de ses alliés du mouvement Amal et du courant aouniste.
commentaires (6)
Il est vrai qu’après avoir saper notre république et diviser d’une façon ferme et définitive tous les vendus de notre pays, il n’a guère besoin d’un pistolet sur la tempe de qui que soit maintenant. Ça c’était hier lorsqu’il se trouvait isolé et que les vendus n’étaient pas rémunérés pour appuyer sa politique. Maintient il s’érige en dictateur qui impose pour que ses obligés disposent et lui laissent la voie libre sous peine d’être exclus de la partie et privés de dollars et de postes pompeux. Le travail de sape a réussi haut la main grâce aux collabos qui lui ont facilité la tâche sur des décennies en la ouvrant le terrain, et c’est peu dire au vu du champ de ruine qu’ils ont cédé aux libanais en guise de bonne conduite et d’obéissance absolue. Il peut fanfaronner et déclamer sa toute puissance comme allié des fossoyeurs de notre pays, jadis le sien. Il reste que demain n’a jamais été moins sûr pour tout un chacun tellement le chaos et le désordre mondial sont à son apogée. Il manque dans ce scénario des acteurs de taille à ne pas négliger. Suivez mon regard. Le pire c’est que les libanais n’ont pas leur mot à dire, alors que leur sort est en train d’être décidé et scellé.
Sissi zayyat
12 h 38, le 11 mars 2023