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Nos Lecteurs ont la Parole

Le mâl(e) du web

Selon un dernier rapport annuel sur le sexisme rendu par l’organisme français le Haut Conseil à l’égalité entre hommes et femmes, « le sexisme ne recule pas. En France, certaines de ses manifestations les plus violentes s’aggravent au contraire, et les jeunes générations sont de plus en plus touchées ».

Violence en ligne, virulence accrue sur les réseaux sociaux, barbarie dans de très nombreuses productions de l’industrie pornographique, affirmation d’une sphère masculiniste et antiféministe. À cela s’ajoutent les signaux manifestes de recul pour les droits fondamentaux des femmes, notamment sexuels et reproductifs, à l’international – Iran, Afghanistan, États-Unis, Pologne, Hongrie, Italie. Partout, l’année 2022 a été marquée par la réémergence d’un mouvement réactionnaire à l’égard des femmes, qualifié de « backlash ».

La consommation de pornographie serait donc massive chez les adolescents. Cette consommation désormais banalisée exerce une influence sur la sexualité. Un adolescent sur cinq serait concerné par un de ces risques : cyberharcèlement, contact avec des inconnus, utilisation de sexting et usage de la pornographie.

Toujours selon ce rapport, « seuls 48 % des hommes entre 15 et 34 ans considèrent que l’image des femmes véhiculées par les contenus pornographiques est problématique, contre 79 % des hommes âgés de 65 ans et plus ».

Évidemment, les nouveaux médias ont une énorme responsabilité dans la perception de plus en plus dégradante de la femme et la promotion d’un monde où l’image s’affirme comme une dictature absolue. Les jeunes garçons cofondent pornographie et réalité. Les perceptions sont perturbées par une déferlante d’images dégradantes qui se banalisent.

Qu’en est-il du Liban, frappé par ce même phénomène qui de plus se mélange à une histoire très ancrée de la patriarchie et de l’homme tout-

puissant comme référent absolu ?

À part l’accès libre à toutes les plateformes qui montrent des corps de femmes-objets, se mélangent des vidéoclips d’« artistes » les représentant toutes refaites ou des présentatrices arborant des tenues inadaptées à des heures de grande écoute.

La femme doit plaire absolument et tout faire pour rester un fantasme absolu. Les extrêmes s’en donnent à cœur joie pour piocher dans cette extravagance qu’est devenu l’Orient. Un corps et un visage aseptisés sont les seules options pour gagner l’intérêt d’un regard masculin. Un corps de femme peut avoir pourtant plusieurs perceptions, une seule nous est donnée comme lecture, le reste est relégué dans des tiroirs poussiéreux.

Les associations croulent face à l’afflux de victimes, nous sommes dans une chute vertigineuse. Nous devons agir, dénoncer, informer, éduquer, discuter pour un tant soit peu permettre à la nouvelle génération de réévaluer correctement la perception de l’image de la femme. Il faut prendre et donner la parole pour sortir du diktat des réseaux sociaux.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Selon un dernier rapport annuel sur le sexisme rendu par l’organisme français le Haut Conseil à l’égalité entre hommes et femmes, « le sexisme ne recule pas. En France, certaines de ses manifestations les plus violentes s’aggravent au contraire, et les jeunes générations sont de plus en plus touchées ». Violence en ligne, virulence accrue sur les réseaux sociaux,...

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