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Politique - Présidentielle au Liban

"Expérience in vitro" vs. "chef de milice" : échange d'accusations tendu entre Berry et Moawad

Le député Ali Hassan Khalil s'en prend au candidat à la présidence et élu de Zghorta, qui accuse M. Berry d'être le "maître de la corruption".

Le député de Zghorta et candidat à la présidentielle, Michel Moawad, devant le siège du Parlement, le 3 novembre 2022. Photo Mohammad Yassine/L'Orient-Le Jour

Le président du Parlement Nabih Berry et le député de Zghorta Michel Moawad se sont livrés jeudi à un échange tendu d'accusations après que le chef du Législatif a traité l'élu d'"expérience in-vitro", et affiché son soutien au chef des Marada Sleiman Frangié, pour la présidentielle. M. Moawad est officiellement candidat à la magistrature suprême. 

Ces propos interviennent alors que la classe politique demeure divisée autour du choix du successeur de Michel Aoun, dont le mandat a pris fin le 31 octobre. Si le camp de l'opposition continue de soutenir Michel Moawad tout en affichant son ouverture à l'élection du commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, le tandem chiite continue de soutenir le leader des Marada Sleiman Frangié, au grand dam du chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil.

"Notre candidat est connu, il s'agit de Sleiman Frangié. Le vote blanc le désignait sans le nommer", a indiqué M. Berry dans un entretien accordé au quotidien al-Akhbar (proche du Hezbollah). "Lors de la première séance électorale, le 29 septembre, il a obtenu 63 voix. Presque plus que la moitié. Il demeure notre candidat et tout le monde le sait, nous l'avons assuré plus d'une fois". Le 29 septembre, 63 députés ont voté blanc. Le nom de Sleiman Frangié n'est ressorti qu'une seule fois de l'urne au cours des onze séances électorales. 

"Leur candidat, lui, n'est qu'une expérience in vitro", a encore tonné le chef du Législatif, dans une critique au camp de l'opposition, qui soutient Michel Moawad.

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M. Berry a par ailleurs fait état d'"efforts déployés afin que Sleiman Frangié dispose du plus grand soutien", ajoutant "attendre" que le CPL et son chef soient convaincus de voter pour lui. Revenant sur un appel au dialogue qui pourrait paver la voie au déblocage de la présidentielle, une initiative à laquelle M. Berry a eu déjà recours mais qui est tombée à l'eau, le chef du Législatif a estimé que le problème est "inter-maronite". Ces propos interviennent alors que les chefs des principales formations parlementaires ne parviennent pas à s'entendre autour d'un candidat.

"Maître de la corruption"

Face aux déclarations de M. Berry au Akhbar, le député Moawad est sorti de ses gonds. "Le chef du mouvement Amal, qui accapare la présidence du Parlement depuis plus de 30 ans, nous a surpris avec des propos qui ne correspondent pas à son statut de chef du Législatif mais à une position de milicien", a fustigé M. Moawad dans un virulent communiqué. Revenant sur les paroles qui le visent, il a dénoncé une "atteinte" à son père, l'ancien président de la république René Moawad. "C'est aussi une atteinte à tous les députés et groupes parlementaires qui ont voté pour moi, et au village de Zghorta (duquel il est originaire) et au Nord", a-t-il renchéri. "Les Libanais n'ont pas besoin que quelqu'un leur rappelle les pratiques miliciennes de Nabih Berry, son blocus de Beyrouth et son économie, son invasion de la ville le 7 mai (2008), ni l'embargo qu'il impose aujourd'hui sur tout le pays avec son allié, le Hezbollah", a-t-il critiqué. Selon lui, ces derniers "insistent soit sur l'élection d'un président affilié à l'axe de la Moumanaa (l'axe pro-iranien), soit sur le blocage et la paralysie de l'échéance, et l'accaparement des prérogatives du chef de l'État".

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Les critiques de M. Moawad ne s'arrêtent pas là. Pour lui, Nabih Berry est un "maître de la corruption à travers les mandats et les gouvernements et le plus grand partenaire du partage de gâteaux depuis 1992, voire bien avant l'accord de Taëf".

Plus tard dans la journée, le député Ali Hassan Khalil, bras droit de M. Berry, a à son tour réagi au communiqué publié par Michel Moawad. "Tu es devenu une éprouvette politique dans le laboratoire de ceux qui t'ont porté candidat", a-t-il critiqué dans un communiqué.

En début de soirée, les Marada ont de leur côté fustigé les propos de M. Moawad. "Nous nous abstenons de vous répondre, alors que vous saisissez toute occasion pour attaquer le chef des Marada", a dénoncé le parti, estimant que le président du Parlement restera toujours l'homme du dialogue".

Le président du Parlement Nabih Berry et le député de Zghorta Michel Moawad se sont livrés jeudi à un échange tendu d'accusations après que le chef du Législatif a traité l'élu d'"expérience in-vitro", et affiché son soutien au chef des Marada Sleiman Frangié, pour la présidentielle. M. Moawad est officiellement candidat à la magistrature suprême. Ces propos interviennent...

commentaires (15)

Bref, nous serons ravis d’avoir un monsieur enfin présidentiable tel que Mr Moawad !

Wow

14 h 19, le 04 mars 2023

Tous les commentaires

Commentaires (15)

  • Bref, nous serons ravis d’avoir un monsieur enfin présidentiable tel que Mr Moawad !

    Wow

    14 h 19, le 04 mars 2023

  • Franchement, ,, deux commentaires hyper réalistes que vous négligez de publier??

    Wow

    02 h 22, le 04 mars 2023

  • MICHEL MOUAWAD BRAVO ! VOUS AVEZ LANCE LA FLECHE DE L,ANTI-CORRUPTION SUR LE JUSTE BUT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 38, le 03 mars 2023

  • Nous sommes tous MOAWAD père et fils. Vive les hommes libres qui n’ont pas peur des criminels sanguinaires et qui les affrontent sans trembler alors que M. Moawad fils a déjà payé le prix fort de cette liberté de penser avec l’assassinat de son père qui pour son patriotisme au dessus de tout soupçon contrairement à ces repris de justice qui fanfaronnent alors qu’ils sont maudits et vomis par toute la société bien pensante.

    Sissi zayyat

    13 h 18, le 03 mars 2023

  • Je pense que Berry aurait du choisir quelqu'un d'autre que Hassan Khalil, placé sur une liste noire, pour répondre a Moawad. de même pour Franjieh qui, depuis la mort de on père, a choisi de trahir le pays que d’être un homme d’état et rester dans la résistance. Il a en plus le culot de prétendre être aujourd'hui un candidat qui peut unir. C'est se payer de la gueule du monde!

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    09 h 44, le 03 mars 2023

  • The co-leader of Moumana', dinosaur and Parliament speaker for 30 years, is putting all his weight to elect a candidate who doesn't have a college degree in Frangie, while denigrating a Harvard graduate in Mr. Mouawad, and the leader of a reputable and transparent NGO, the Rene Mouawad Foundation, that has helped over half a million Lebanese. As a reminder, OLJ. President Rene Mouawad was assassinated by the Syrian regime, shortly after his election. Mr. Mouawad is a highly qualifed Presidential candidate representing the sovereign opposition. The Moumana' is steeped in mediocrity and wants to carry Mr. Frangie into the top job, to continue covering the corruption of the kleptocracy.

    Mireille Kang

    03 h 19, le 03 mars 2023

  • On ne peut qu'applaudir les propos courageux et francs de M. Moawad. Le soit-disant duo chiite ne doit plus continuer de consolider son hégémonie sur toute la vie politique du pays. Les 3 plus grands partis chrétiens, FL, CPL et Kataëb se doivent de s'entendre sur une personnalité politiquement neutre et patriote et financièrement et moralement "propre", s'ils ne veulent pas se retrouver pour 6 ans encore, à la merci de l'hégémonie du Hezbollah et Amal, désastreuse pour le pays.

    Tony BASSILA

    23 h 03, le 02 mars 2023

  • Mouawad a raison mais il ne sera pas Président mais de grâce pas Frangié, le Liban ne sera plus.

    Jacques d

    23 h 01, le 02 mars 2023

  • Êtes vous sûr que Nabih Berri est le maître de la corruption? Après tout, personne ne sait combien de centaines de millions de dollars il a amassé grâce à ses économies de président de la chambre depuis 30 ans.

    Lecteur excédé par la censure

    22 h 33, le 02 mars 2023

  • LE VASSAL DE SON SEIDE BARBU QUE MICHEL MOUAWAD ACCUSE A RAISON CHERCHE AVEC SES ALLIES, PRETENDANT VOULOIR UN PRESIDENT CONSENSUEL, A IMPOSER LEUR CANDIDAT NON CONSENSUEL COMME L,ETANT. CEUX QUI CROIENT QUE CE TYPE ARRONDIT LES COINS DE DISPUTE REVENT. IL EST IMBERBE MAIS BARBU.

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 33, le 02 mars 2023

  • Courageux et franc Moawad. Il a dit ce que d'autres n'osent pas le faire. La pure vérité. Ce vieux Monsieur qui a veillé sur la corruption durant une trentaine d'années, est le principal responsable de la crise qui a détruit les structures de l'Etat.

    Esber

    20 h 20, le 02 mars 2023

  • Bravo monsieur Mouawad. tout notre soutien à vous Vos propos décrit bien l’homme concerné

    william semaan

    20 h 20, le 02 mars 2023

  • ""L’éprouvette politique"", les joutes verbales sont de saison, nous sommes dans une période électorale, c’est le moins qu’on puisse dire. Michel Moawad n’a rien d’un débutant, et Berry a changé de ton. ""Ceux qui t’ont porté candidat"" ne vise selon moi que Samir Farid Geagea lui-même dans une curieuse posture, celle de tester ses adversaires en soutenant un candidat qui n’est pas des Ouètes, sa formation. Puisqu’il se déclare hors course, M. Geagea n’a pas de candidat(e)s à proposer de son parti ?

    Nabil

    20 h 17, le 02 mars 2023

  • Soutien à Michel Moawad !

    Brunet Odile

    20 h 07, le 02 mars 2023

  • Je suis sidéré par le bas niveau des déclarations "politiques" de ce pays… sidéré.

    Gros Gnon

    20 h 01, le 02 mars 2023

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