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Société - Institut français

Pour la Nuit des idées 2023, un concept spécial Liban

Après un premier succès à Beyrouth en juin dernier, le « Live Magazine », qui présente des journalistes sur scène, revient jeudi et vendredi pour un format concocté avec l’IFL autour des défis écologiques.

Pour la Nuit des idées 2023, un concept spécial Liban

L’affiche de l’événement.

2023 marque un tournant dans l’histoire de la Nuit des idées. Ce rendez-vous annuel célébrant le partage des savoirs dans tous les Instituts français du monde est désormais défini par chacun d’entre eux pour ce qui est de la date et du format. Pour la première fois, l’Institut français du Liban (IFL) a choisi d’y associer le Live Magazine, un journal conçu sous forme de spectacle vivant déjà accueilli en juin 2022.

Jeudi 2 et vendredi 3 mars à 20h, journalistes, artistes et intellectuels se succéderont sur la scène de la salle Montaigne pour un spectacle en français avec traduction simultanée en arabe, mêlant histoires vraies et performances artistiques, suivi d’échanges avec le public.

Autour de la thématique internationale « Plus ? », axée au Liban sur les modes de consommation, s’articulent sept récits, conclus par l’intervention d’un grand témoin, libanais un soir en la personne de Nadine Panayot, directrice du musée d’archéologie de l’Université américaine de Beyrouth, français le second soir, en la personne du sociologue Jean Viard. Les débats qui suivent sont modérés par Laure-Maïssa Farjallah, chef du service international à L’Orient-Le Jour, partenaire historique de la Nuit des idées.

Un format inédit

« Le rôle de l’IFL a été d’adapter le concept afin qu’il entre en résonance avec le pays en prenant en compte la situation, en suggérant des intervenants, en ajoutant deux grands témoins et en ouvrant au dialogue et à l’interaction avec le public », souligne sa directrice, Sabine Sciortino, lors d’un entretien avec L’OLJ.

« L’édition de cette année célèbre les intellectuels en rendant hommage au côté artisanal et laborieux de la recherche, que l’on retrouve dans le journalisme », nous précise de son côté Florence Martin-Kessler, fondatrice et directrice de Live Magazine.

Depuis 2014, le journal vivant donne à voir et à entendre sur scène une sélection de reportages dans le monde. Live Magazine s’est déjà produit dans une centaine de théâtres en Europe. Pour sa dernière édition parisienne, la performance a été accueillie par le Centre Pompidou. Après Beyrouth, elle se produira à la Philharmonie de Paris, puis à Istanbul.

Au panel beyrouthin, une variété d’invités du monde francophone sont conviés : la journaliste Nicole Marchand, pionnière dans les années 1960 qui collectionne les croquis des grands génies comme Marie Curie, la photographe belge Barbara Iweins qui déploie une panoplie d’objets plastiques sur fond blanc, Nick Hannes et son reportage photo sur le tourisme en Méditerranée qui dénonce la bétonisation et la mondialisation, ou encore Mathieu Sapin, star de la bande dessinée documentaire qui signe un nouvel album sur son séjour à l’Élysée aux côtés d’Emmanuel Macron, et la fascination pour le pouvoir, ainsi que la distance à garder. En ce qui concerne les journalistes travaillant au Liban, Philippe Hage Boutros et Julien Ricour-Brasseur, du service économique de L’Orient-Le Jour, explorent les décombres post-4 août 2020 du siège d’Électricité du Liban, pour « une visite guidée d’un quotidien sous tension », et Zeid Hamdan revient à la musique dans le duo Bedouin Burger, avec la chanteuse Lynn Adib.

Questionner nos modes de vie

« Avec l’IFL, on s’est dit que ce serait bien d’entendre parler d’autre chose que de la crise. La thématique “Plus ?” traitée sous l’angle écologique aborde la consommation à outrance et la croissance sans limites à l’heure où nos modes de vie modernes se trouvent ébranlés », ajoute Florence Martin-Kessler.

Grand témoin de la soirée du jeudi 2 mars, l’archéologue et muséologue Nadine Panayot explore de nouvelles pistes. « Notre façon de concevoir la conservation du patrimoine culturel est à bout de souffle, nous dit-elle. On ne peut en aucun cas dissocier cela de la préservation de l’environnement naturel, car l’un ne va pas sans l’autre. »

Le sociologue et éditeur Jean Viard, grand témoin de la soirée du vendredi 3 mars, ouvre sur la planétarisation des problèmes comme conséquence de la récente crise sanitaire. « La pandémie de Covid laisse une trace sans précédent dans l’histoire humaine. Cela a bouleversé notre rapport à la nature et a éveillé les consciences sur les façons de manger, de se déplacer, de se chauffer », estime-t-il dans une interview accordée à notre journal. « Bien sûr, certains pays comme le Liban ont d’autres priorités en ce moment, cependant, les problèmes environnementaux constituent des défis planétaires. Et les pays du Sud ont un savoir-faire ancestral fort utile au monde de demain », affirme-t-il.

Pour Sabine Sciortino, la situation au Liban remet en question le sens de la mission de l’IFL. Arrivée il y a 6 mois d’Abou Dhabi, elle tente de comprendre les attentes d’une population frappée de plein fouet par la crise. « Il est important que la culture et l’éducation restent accessibles, soutient-elle. Toutes nos activités sont gratuites, traduites en arabe et étendues sur le territoire. Il y a toujours un volet éducationnel avec des interventions dans les classes. » Dans cette optique, l’équipe du Live Magazine donnera vendredi matin une session d’éducation aux médias à plusieurs élèves.

2023 marque un tournant dans l’histoire de la Nuit des idées. Ce rendez-vous annuel célébrant le partage des savoirs dans tous les Instituts français du monde est désormais défini par chacun d’entre eux pour ce qui est de la date et du format. Pour la première fois, l’Institut français du Liban (IFL) a choisi d’y associer le Live Magazine, un journal conçu sous forme de spectacle...

commentaires (1)

Merci à la France de nous apporter ces bouffées d'oxygène si dérisoires, mais si importantes à notre survie. Un peu de douceur dans un monde de brutes.

Ca va mieux en le disant

03 h 59, le 02 mars 2023

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Commentaires (1)

  • Merci à la France de nous apporter ces bouffées d'oxygène si dérisoires, mais si importantes à notre survie. Un peu de douceur dans un monde de brutes.

    Ca va mieux en le disant

    03 h 59, le 02 mars 2023

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