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Économie - Finance

Les banques rouvrent une semaine, Sayrafa toujours restreint

La réouverture s'est globalement déroulée « dans le calme », malgré une forte affluence, et seuls les employés de la fonction publique ont eu la possibilité d’effectuer des conversions de livres libanaises en dollars au taux bonifié de la plateforme Sayrafa de la BDL.

Les banques rouvrent une semaine, Sayrafa toujours restreint

Une agence bancaire du Crédit libanais fermée dans le quartier de Badaro (Beyrouth). Photo P.H.B.

Comme annoncé vendredi dernier par l’Association des banques du Liban (ABL), les agences bancaires ont rouvert leurs portes lundi, suspendant ainsi pour une semaine la grève entamée le 6 février. L’ABL pourrait décider de mettre fin à cette grève lors d’une réunion de l’assemblée générale de ses membres convoquée ce vendredi si les banques estiment que les conditions pour le faire sont réunies, selon des sources au sein de trois établissements que nous avons contactées, et qui souhaitent rester anonymes compte tenu du contexte tendu.

D’après ces mêmes sources, la journée de lundi s’est globalement déroulée « dans le calme », malgré une forte affluence. « Certaines agences ont accueilli directement les clients, d’autres ont continué de fonctionner sur rendez-vous. Il n’y a pas eu d’incident notable malgré quelques tensions », a confirmé l’une d’elles. De fait, à l’exception d’un échange houleux entre un déposant demandant la restitution de ses dépôts et le personnel d’une agence de Byblos Bank, à Jounieh (Kesrouan), rapporté dans la matinée par le site Lebanon24, aucun débordement n’a défrayé la chronique.

Sayrafa accessible aux fonctionnaires
L’autre constat de la journée, c’est que seuls les employés de la fonction publique ont eu la possibilité d’effectuer des conversions de livres libanaises en dollars au taux bonifié de la plateforme Sayrafa de la BDL (45 200 livres pour un dollar au lieu d’environ 83 000 livres sur le marché des agents de change légaux et illégaux), comme le permet la circulaire n° 161 de la Banque du Liban dont les effets viennent d’être prolongés jusqu’à fin mars. Un état de fait que les trois sources contactées ont également confirmé. Les déposants travaillant dans le secteur privé et les entreprises n’ont plus accès à cette option depuis la mi-janvier. Alors que le pays est en crise depuis 2019, que sa monnaie s’effondre et que les banques n’ont pas assez de liquidités en dollars pour honorer tous les dépôts qu’elles détiennent, c’est la BDL qui leur vend les dollars demandés par leurs clients via le mécanisme de la circulaire n° 161.

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L’ABL avait appelé à la grève au début du mois. Elle conteste notamment la régularité des procédures lancées par la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, contre plusieurs banques pour des faits présumés pouvant relever du blanchiment d’argent. Ce nouvel épisode d’un bras de fer qui dure depuis au moins un an a fait la une de l’actualité ces dernières semaines. Appelé en renfort, le Premier ministre sortant Nagib Mikati est intervenu pour tenter de désamorcer le dossier, s’attirant les critiques des milieux judiciaires qui l’accusent de porter atteinte aux principes de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la justice.

Les banques restent en revanche arc-boutées sur leur position considérant que la juge Ghada Aoun a outrepassé ses compétences et a lancé des procédures entachées d’irrégularité. « Pour mettre fin à la grève, les banques attendent à une réaction décisive soit du CSM, soit de l’Inspection judiciaire, soit du procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate », a confié l’une des sources bancaires interrogées.

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Dans un communiqué publié au moment de l’annonce de la grève, l’ABL avait détaillé ses autres revendications, dont l’adoption d’une loi de contrôle des capitaux et l’abolition « pure et simple » du secret bancaire au Liban avec effet rétroactif expressément indiqué dans le texte de la loi n° 306/2022, votée en octobre dernier, entre autres. La décision rendue il y a un mois par la Cour de cassation en faveur de deux déposants demandant la restitution de leurs dépôts en dollars à la Fransabank a également pesé dans la balance. Les plaignants sont soutenus par le collectif d’avocats Moutahidoun (Unis), qui fait partie des organisations locales mobilisées contre les restrictions sur les opérations sur les dépôts en devises que les banques libanaises imposent unilatéralement aux déposants depuis le début de la crise. Enfin, plusieurs agences bancaires du quartier de Badaro, à Beyrouth, ont été dégradées, voire incendiées le 16 février lors d’une opération coup de poing menée par des manifestants affirmant agir pour défendre les droits des déposants. 

Comme annoncé vendredi dernier par l’Association des banques du Liban (ABL), les agences bancaires ont rouvert leurs portes lundi, suspendant ainsi pour une semaine la grève entamée le 6 février. L’ABL pourrait décider de mettre fin à cette grève lors d’une réunion de l’assemblée générale de ses membres convoquée ce vendredi si les banques estiment que les conditions pour le...
commentaires (3)

Les montants des factures explosent de façon exponentielle dans tous les domaines. Le dollar sera bientôt à 100.000 LBP. Oublions l’Etat ou le gouvernement, ils n’ont été présents que pour parader et s’enrichir. Reste les banques qui mettent en place des nouvelles restrictions de jour en jour. Alors expliquez moi SVP comment les retraités qui ont fait confiance aux banques libanaises vont pouvoir vivre. Peut être que le but des politiques est que toutes les personnes âgées meurent faute de nourriture ou de soins. Je ne comprends toujours pas l’apathie des libanais résidents au Liban. Ou alors l’individualisme et l’égoïsme sont plus forts, chacun se débrouille avec un enfant à l’étranger et s’en fout de la collectivité

Lecteur excédé par la censure

11 h 24, le 28 février 2023

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Commentaires (3)

  • Les montants des factures explosent de façon exponentielle dans tous les domaines. Le dollar sera bientôt à 100.000 LBP. Oublions l’Etat ou le gouvernement, ils n’ont été présents que pour parader et s’enrichir. Reste les banques qui mettent en place des nouvelles restrictions de jour en jour. Alors expliquez moi SVP comment les retraités qui ont fait confiance aux banques libanaises vont pouvoir vivre. Peut être que le but des politiques est que toutes les personnes âgées meurent faute de nourriture ou de soins. Je ne comprends toujours pas l’apathie des libanais résidents au Liban. Ou alors l’individualisme et l’égoïsme sont plus forts, chacun se débrouille avec un enfant à l’étranger et s’en fout de la collectivité

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 24, le 28 février 2023

  • Les banques face à leur virginité perdue... Recousez cet hymen que je ne saurais voir !

    Ca va mieux en le disant

    09 h 54, le 28 février 2023

  • La quasi totalite des banques au Liban sont en realite en etat de cessation de paiement. C.a.d. en banqueroute, en faillite. Quelqu'en soient les motifs.... Les crapules bancaires n'ont rien a revendiquer. La seule chose qu'il leur reste a faire c'est de recenser leurs avoirs et ceux des membres des conseils d'administration, et eventuellement de travailler d'arrache-pieds pour rembourser leur clients. Au lieu de cela, ils reclament a cor et a cri une loi leur permettant d'effacer les depots et d'assurer leur impunite ? C'est purement et simplement un raisonnement de canaille mafieuse. Soutenue par le premier ministre demissionaire qui, lui meme, fait partie des banquiers. Tfeeeeeeeeeh. Ces gens n'ont aucun honneur.....

    Michel Trad

    19 h 04, le 27 février 2023

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