Salaires des fonctionnaires, Ogero, examens post-séisme au menu d'un Conseil des ministres lundi

Le gouvernement sortant de Nagib Mikati se réunira lundi à 9h00 pour discuter d'une série de questions "urgentes", a indiqué vendredi un communiqué du Grand Sérail. Selon l'ordre du jour publié avec la convocation de la réunion, le cabinet envisagera de débloquer des fonds pour payer leurs salaires aux fonctionnaires sur base de la règle du 12ème provisoire de prolongation du délai d'utilisation du budget.

Selon la Constitution libanaise, l'État dispose d'un mois supplémentaire pour utiliser le budget d'une année précédente si les députés ne parviennent pas à se mettre d'accord sur un nouveau budget avant le 31 décembre. Pendant ce mois supplémentaire, les dépenses et les recettes sont exécutées de la même manière qu'en janvier de l'année précédente.

Le budget 2023 n'a même pas encore atteint le stade de projet, et doit être préparé par le ministère des Finances avant d'être présenté au cabinet.

Les salaires des fonctionnaires devraient être les mêmes que dans le budget 2022, qui multipliait par trois les salaires des années précédentes, sur base de l'ancien taux de change fixe de 1.507,5 livres libanaises pour un dollar.

L'ajustement des indemnités de transport pour les militaires et l'ensemble des forces de sécurité, dont les salaires ont perdu plus de 97 % de leur valeur depuis le début de la crise économique il y a trois ans, sera également discuté. L'exemption de certains médicaments des taxes douanières sera également à l'ordre du jour, selon le communiqué du Grand Sérail.

Le gouvernement sortant a proposé par ailleurs d'accorder à l'opérateur public Ogero une avance du Trésor d'un montant de 469 milliards de livres libanaises pour, afin de couvrir les salaires de ses employés sur le premier semestre 2023 alors que ces derniers manifestent régulièrement pour réclamer des salaires plus élevés.

Les ministres devraient aussi discuter de la demande du Haut-Comité de secours d'inspecter les infrastructures endommagées par le tremblement de terre du 6 février dernier en Turquie et en Syrie, qui a fait plus de 46.000 morts dans les deux pays et a été fortement ressenti au Liban.

Les réunions du cabinet sortant en pleine vacance présidentielle sont controversées car plusieurs partis, principalement le Courant patriotique libre et les Forces libanaises, estiment que l'absence d'un président de la République permet au Premier ministre sortant de s'arroger les prérogatives et compétences du chef de l'État.

M. Mikati fait valoir que l'objectif des réunions du cabinet était de discuter des problèmes "urgents et de nécessité" auxquels le Liban est confronté. Au cours des trois dernières réunions, le cabinet a approuvé plusieurs mesures, notamment l'allocation d'une aide au système éducatif et au secteur médical.