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Lifestyle - Anniversaire

À 90 ans, Yoko Ono dans l’ombre des Beatles

Plus de cinquante ans après leur séparation, l’œuvre des Beatles semble éternelle. Presque cinquième membre du groupe, malgré eux, la veuve de John Lennon, Yoko Ono, affiche aujourd’hui 90 ans au compteur. Artiste multifacette, la muse du pilier des Fab Four a toujours cultivé, sans faillir, sa propre personnalité.

À 90 ans, Yoko Ono dans l’ombre des Beatles

Yoko Ono devant un « wish tree » le jour de son anniversaire. Photo tirée du compte Twitter Yoko Ono 90 Birthday

Le 18 février, la célèbre artiste, activiste pour la paix et veuve de l’irremplaçable John Lennon a soufflé ses 90 bougies. Pour célébrer cet anniversaire, leur fils, Sean Lennon, a créé un wish tree virtuel pour que les gens du monde entier puissent lui adresser leurs vœux en ligne et, en association avec One Tree Planted, planter de vrais arbres en guise de joyeux anniversaire. De nombreux artistes ont participé à l’événement, parmi lesquels Julian Lennon, le fils du premier mariage de John Lennon, Ringo Starr, Elton John et son époux ou encore la photographe Annie Leibovitz. C’est dire que la flamme intense de cette grande prêtresse multifacette continue de brûler. À l’origine, Yoko Ono avait conçu ce projet d’installation d’arbres en 1996 et en avait réalisé une en 2017, baptisée Wish Tree for Washington DC et inaugurée au musée de sculpture Hirshhorn. L’installation était composée d’un cornouiller du Japon destiné à accueillir des messages de paix universelle rédigés sur des feuilles blanches accrochées sur les branches. 100 000 vœux avaient été reçus, ce qui avait permis à Yoko Ono de planter 19 arbres de ce genre, également porteurs d’un message pour le reboisement, partout dans le monde.

Le « Wish Tree for Washington DC » inauguré au musée de sculpture Hirshhorn en 2017. Photo tirée du site officiel du musée

Le regard des autres Beatles

Née le 18 février 1933 à Tokyo, Yoko Ono est une artiste complète, qui cumule les casquettes de plasticienne, poète, actrice, musicienne, chanteuse, compositrice, écrivaine, comédienne et cinéaste. Après la Seconde Guerre mondiale, elle immigre aux États-Unis avec sa famille où elle achève ses études secondaires, puis se tourne vers le monde des arts, plus particulièrement vers celui de l’avant-gardisme. Elle noue des amitiés avec des artistes new-yorkais comme Andy Warhol ou les membres d’un groupe dadaïste connu sous le nom de Fluxus. Au cours de l’été 1966, elle se rend à Londres pour assister au symposium Destruction in Art et promouvoir des œuvres qu’elle avait produites.

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C’est au cours de l’une de ses expositions à Londres organisée à la galerie Indica, cette année-là, que John Lennon, musicien incontournable des Beatles, la rencontre. Appréciant la veine surréaliste de son travail, les deux artistes échangent, deviennent amis, puis amants. Le couple mythique et fusionnel convole en mars 1969. Leur lune de miel, devenue elle aussi mythique, se déroule du 25 au 31 mars à l’hôtel Hilton d’Amsterdam, sous les slogans « Hair peace » et « Bed peace », prononcés contre la guerre du Vietnam.

Le mémorial « Strawberry Fields Forever », en hommage à John Lennon, à Central Park. Photo Creative Commons

Avec des dizaines de photographes invités à couvrir ces six jours, les images du couple feront le tour du monde. Inséparables, John Lennon et son épouse suscitent la controverse parmi les autres membres du groupe. Le chanteur ne voulait à aucun moment se séparer de Yoko Ono, enfreignant une règle tacite établie par les Beatles : celle de ne jamais amener une épouse ou une petite amie à leurs sessions d’enregistrement. Lennon, lui, n’en a cure et laisse sa femme intervenir durant les séances. Lors de l’enregistrement de l’ultime album des Beatles, Abbey Road, en juillet 1969, le fondateur du mythique groupe fait même installer un lit dans le studio pour Yoko, victime d’un accident, afin qu’elle ne rate rien de ses performances.

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Déjà désunis par plusieurs querelles, les Fab Four se séparent entre 1969 et 1970. Malgré leur relation très fusionnelle, John Lennon et Yoko Ono parviennent à mener de front leurs carrières à la fois personnelle et en duo. Le couple se sépare toutefois durant 18 mois, entre 1973 et 1975, avant de mieux se retrouver. Des retrouvailles qui seront couronnées par la naissance de leur fils Sean en 1975. Travaillant en partenariat avec son musicien de mari, Yoko Ono avait élargi son art multimédia pour y inclure l’écriture de chansons et le rock’n’roll, attisant l’ire de nombreux critiques. Mais rien ne l’arrêtera de créer, de couver leur fils Sean et de mener sa campagne pour la paix dans le monde.

Yoko Ono, artiste aux multiples facettes et muse de John Lennon, en 2015 à New York. Photo AFP

La muse de John Lennon pour la vie

Son grand drame fut d’assister à l’assassinat de son époux en 1980. Le 8 décembre de cette année-là, John Lennon et Yoko Ono sortent de leur immeuble, le légendaire Dakota Apartments qui jouxte Central Park. L’ex-leader des Beatles appose un autographe sur une copie de son album, Double Fantasy, demandé par un inconnu. Quelques heures plus tard, Lennon est abattu par ce même homme, Mark David Chapman, qui lui tire deux balles dans le dos et deux autres dans les épaules, alors que l’auteur-compositeur rentre chez lui.

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Dès le lendemain du drame, sa veuve Yoko Ono annonce qu’« il n’y a pas de funérailles pour John ». « John aimait et priait pour la race humaine. S’il vous plaît, faites de même pour lui », lance-t-elle à ses fans choqués et endeuillés. Le corps du mythique interprète des Beatles a été incinéré. Ses cendres seront dispersées par sa femme à Central Park à New York, où un monument nommé Strawberry Fields, l’un des titres phares des Beatles, a ensuite été érigé. Ce mémorial est composé d’une grande pierre ronde en mosaïque gris et blanc, avec en son centre le mot Imagine, cet hymne pour la paix entonné par John Lennon dans son album éponyme en 1971, qui reste fredonné jusqu’à aujourd’hui dans le monde entier. Pour Yoko Ono, la vie et la mort pouvaient aussi se muer en expression artistique. En 1981, elle illustre son album solo, Season of Glass, sorti en juin 1981, soit à peine quelques mois après l’assassinat de Lennon, d’une photo des lunettes éclaboussées du sang de son mari. Malgré de violentes critiques, elle a poursuivi son chemin artistique et engagé tout en s’occupant de la gestion de l’empire économique de son époux disparu. Lequel, avant son décès, avait admis qu’après près de deux décennies passées à l’avant-garde de la musique pop, il commençait à entrevoir différemment son avenir musical. Et c’était Yoko Ono, sa femme si vilipendée et sa muse, qui l’avait suggéré...

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