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Campus - ENTREPRENEURIAT

À l’USEK, de jeunes entrepreneurs s’attellent à bâtir un monde durable

Six start-up fondées par des étudiants ont bénéficié du programme d’accélération Safir EU implanté par le centre Asher pour l’innovation et l’entrepreneuriat de l’USEK (ACIE).

À l’USEK, de jeunes entrepreneurs s’attellent à bâtir un monde durable

De gauche à droite : Yara Mahfouz, Christina Karam et Maya Mahfouz (Tour-us). Photo DR

Pendant 6 mois, de juin à décembre 2022, le centre Asher pour l’innovation et l’entrepreneuriat de l’USEK (ACIE) a encadré et accompagné onze jeunes entrepreneurs dans l’accélération de leur projet, dans le cadre du programme Safir EU, en leur fournissant l’espace, le soutien et l’écosystème nécessaires à la concrétisation de leurs idées ou au développement de leurs entreprises. Les recrues ont ainsi bénéficié de plus de 150 heures d’ateliers, de formations et d’accompagnement dispensés par une douzaine d’experts. Certains d’entre eux ont également reçu une bourse de 25 000 euros pour les aider à transformer leurs idées innovantes en des entreprises à impact social, économique et écologique. Cofinancé par l’Union européenne, le programme Safir EU est opéré par l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) et mis en œuvre par un consortium de 6 partenaires : l’Institut français, l’Agence française de développement médias (CFI), l’AUF, le Réseau des ONG arabes pour le développement (Arab NGO’s Network Development - ANND), l’accélérateur libanais Pitchworthy et l’incubateur tunisien Lab’ess.

L’Agriculture Youth Knowledge Institute, ou la passion de la permaculture

Ara Abadjian (AYKI ). Photo DR

C’est dans une ferme de 1,2 hectare au village de Anjar, dans la plaine de la Békaa, que Ara Abadjian décide de construire un site de permaculture en 2017, soit un an après l’obtention de son master en marketing de l’Université américaine des sciences et de la technologie (AUST). Dans ce « sol volcanique en argile noire », le jeune homme développe plusieurs systèmes agricoles en synergie : des arbres, des arbustes, des herbes et des légumes, créant l’Agriculture Youth Knowledge Institute (AYKI). Ce jeune passionné d’agriculture transforme également l’une des pièces de sa maison en une serre où il cultive différents types d’herbes et de légumes qu’il livre à plus de trente restaurants haut de gamme à Beyrouth.

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Safir, un programme pour accompagner les jeunes dans leurs projets à impact

Sur place, Ara se sert des ressources naturelles en appliquant des pratiques durables. « Le monde entier fait face à une grave menace d’insécurité alimentaire. Au Liban, une crise multidimensionnelle frappe le pays et affecte tous les aspects de la vie, en particulier l’accès à la nourriture », explique-t-il avant de conclure : « Le programme Safir m’a permis de réaliser mon rêve : cultiver des plantations d’accompagnement et de biodiversité tout en prenant soin de l’environnement. »

Green Vibes : recycler tout en distribuant des ondes positives dans la société

Hala Sharfo (Green Vibes). Photo DR

Grâce à sa start-up Green Vibes, Hala Sharfo, 23 ans, contribue à l’autonomisation des femmes en situation précaire. Avec deux masters, en sciences environnementales et sécurité alimentaire, de l’Université libanaise (LU), l’entrepreneuse s’est inspirée de sa ville natale du nord du Liban pour lancer son projet et employer douze couturières qui fabriquent des sacs fourre-tout à partir de matières recyclées. « J’ai grandi dans un quartier dans lequel 66 % des femmes restent à la maison et la majorité d’entre elles souffrent de violence domestique. Je veux créer des opportunités d’emploi pour elles, surtout qu’elles n’ont eu aucune formation scolaire ou expérience professionnelle au cours de leur vie », raconte Hala en indiquant que l’accélération dans le cadre du projet Safir lui a permis d’identifier certains points faibles, « tels qu’un manque de connaissances financières et des lacunes en marketing », et les améliorer.

Uwyta : surcycler les emballages des sacs de chips et des barres de chocolat

Margot Wehbé et Jad Akl (Uwyta). Photo Rita Mhanna

Diplômée de l’USEK en traduction et langue moderne, Margot Wehbé, 21 ans, confie avoir constaté que personne ne semble se soucier de l’environnement. Consciente de sa responsabilité sociale, elle a décidé d’agir en lançant sa propre start-up qui vise à transformer les emballages des barres de chocolat et des sacs de chips non recyclables en de beaux et utiles accessoires : sacs fourre-tout, trousses et tabliers. C’est ainsi que Upcycle What You Throw Away (Uwyta) a vu le jour. Cette start-up vise également à aider les femmes en situation précaire en leur créant des opportunités de travail. Avec son collègue Jad Akl, 22 ans, la jeune femme travaille actuellement sur la mise en place d’un programme d’entraînement pour les femmes dans les régions rurales en vue de les recruter. Licencié en finance et gestion des affaires de l’USEK, Jad participe également avec Margot au nettoyage des sacs et emballages en plastique, qu’ils collectent ou qu’ils reçoivent des internautes qui les contactent sur les réseaux sociaux. Par la suite, ils vérifient le processus de couture selon les designs créés par Margot et assurent la livraison des produits aux points de vente. « Notre objectif pour l’avenir est d’avoir notre propre entrepôt pour être en mesure d’employer autant de femmes vulnérables que possible », confie encore Margot.

Pawfuel : pour l’amour des chiens et de la nature

Herbert Pritzke et Romy Massaad (Pawfuel). Photo DR

Romy Massaad, jeune licenciée en gestion des entreprises et entrepreneuriat de l’USEK, a eu l’innovante idée de transformer les déchets alimentaires en nourriture pour chiens. S’attaquant au gaspillage alimentaire, elle propose une solution durable permettant de fournir des repas abordables et de haute qualité aux animaux domestiques. « Tout a commencé dans un cours universitaire où nous devions trouver une idée innovante à partir d’un problème », se rappelle-t-elle. Mais c’est dans le cadre du programme Safir que la jeune femme et son camarade de classe Herbert Pritzke transforment cette idée en projet réel qu’ils nomment Pawfuel. Actuellement, les deux diplômés de 21 ans sont en train de développer leurs premiers prototypes. « Notre projet s’attaque à deux problèmes : le gaspillage alimentaire et l’incapacité des familles libanaises de nourrir leurs chiens », expliquent-ils. « Après avoir réalisé les conséquences néfastes des déchets organiques sur l’environnement, nous avons vu la nécessité de recycler les aliments et de les transformer en un produit dont la société a besoin », soulignent-ils encore.

Telten l Bled : préserver le patrimoine culturel dans les villages de Jbeil et encourager le tourisme local

Roy el-Daher (Telten l Bled). Photo DR

Roy el-Daher, 24 ans, est titulaire d’un master en gestion des événements de l’Université Saint-Joseph (USJ). Son partenaire dans le projet Mazen Rizk, 21 ans, détient un master en relations internationales et géopolitique de l’USJ. Grâce à leur start-up culturelle et sociale qu’ils ont appelée Telten l Bled (les deux tiers du pays en arabe), un nom qui évoque un dicton local, « Bejjé et Maad, telten l bled », les deux comparses espèrent contribuer à la préservation du patrimoine matériel et immatériel dans les villages de la région de Jbeil. « Le nom de notre initiative renvoie à 5 villages qui étaient, depuis les époques phénicienne et romaine, unis par des routes commerciales et des échanges stratégiques de défense », précise Mazen en soulignant que « ce nom lui-même est un héritage non tangible ». En quoi consiste leur projet ? À créer un musée écologique permettant à la communauté de préserver son héritage et son identité, et d’y exposer des photos, des documents et d’autres données historiques tout en sensibilisant la population à l’importance de cet archivage. Ce musée écologique va rattacher les jeunes dans les régions à leurs villages et à leur patrimoine culturel, et encourager les vieilles générations à préserver leur histoire, leurs photos et différents aspects de leur héritage. Telten l Bled cherche à « créer un mélange entre le traditionalisme de la région et le modernisme de ses jeunes », indique encore Roy el-Daher.

Tour-us pour accroître le bien-être des femmes de plus de 50 ans

De gauche à droite : Yara Mahfouz, Christina Karam et Maya Mahfouz (Tour-us). Photo DR

Deux sœurs jumelles, Maya et Yara Mahfouz, toutes les deux doctorantes en nutrition à l’USJ, et leur amie Christina Karam, jeune architecte de 27 ans, travaillent sur la création d’une entreprise dont l’objectif est d’offrir aux femmes âgées de plus de cinquante ans, de l’âge de leurs mères donc, l’opportunité de s’occuper de leur santé, de leur nutrition et de leur bien-être à travers l’art thérapeutique et des activités amusantes et durables : tourisme, développement personnel, soins divers. « Safir a été une expérience précieuse qui nous a offert des connaissances pratiques en cette période de crise et d’instabilité », confie Christina Karam. Insistant sur l’objectif de Tour-us de redonner aux mères ce qu’elles méritent en retour de ce qu’elles font, la jeune doctorante confie qu’elle et ses collègues envisagent d’intégrer la technologie dans leurs services au futur, confiant que pour le moment, elles sont préoccupées par la crise qui sévit au pays. La prochaine étape pour elles est de trouver des partenariats leur permettant de lancer leur entreprise.


Pendant 6 mois, de juin à décembre 2022, le centre Asher pour l’innovation et l’entrepreneuriat de l’USEK (ACIE) a encadré et accompagné onze jeunes entrepreneurs dans l’accélération de leur projet, dans le cadre du programme Safir EU, en leur fournissant l’espace, le soutien et l’écosystème nécessaires à la concrétisation de leurs idées ou au développement de leurs...

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