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Économie - Entreprise

TotalEnergies a dégagé en 2022 le meilleur bénéfice de son histoire

TotalEnergies a dégagé en 2022 le meilleur bénéfice de son histoire

Des dizaines de syndicalistes bloquant une route devant la raffinerie TotalEnergies, lors d’une action appelée par la Confédération générale du travail (CGT) contre une réforme profondément impopulaire des retraites à Donges, dans l’ouest de la France, le 8 février. Loïc Venance/AFP

Toujours plus haut : la major française TotalEnergies a dégagé le bénéfice le plus important de son histoire, grâce à l’envolée des cours du gaz et du pétrole dans le sillage de la guerre en Ukraine, faisant ressurgir les appels à taxer davantage les « superprofits » et à arrêter l’exploitation d’hydrocarbures. L’entreprise française a dévoilé hier un bénéfice net annuel de 20,5 milliards de dollars, après 16 milliards en 2021, son record précédent. Mais sa rentabilité hors norme est mieux reflétée dans les 36,2 milliards de bénéfice ajusté, qui exclut notamment 14,8 milliards de perte comptable liée au retrait progressif de ses activités en Russie. En décembre, le groupe a fini par prendre ses distances avec son principal partenaire russe, le géant gazier Novatek, tout en conservant sa présence dans d’immenses opérations de GNL en Sibérie russe, dont le projet Yamal LNG. Au total, le groupe a reçu 1,5 milliard de dollars de dividendes en lien avec Novatek et Yamal en 2022.

Comme pour ses rivales pétrolières, telles ExxonMobil et Chevron, dont le président Joe Biden a dénoncé les profits « scandaleux », les résultats de TotalEnergies avec un chiffre d’affaires de 281 milliards de dollars ont été dopés par le retour en force de la demande de pétrole après la pandémie, et plus encore par le doublement du prix moyen du gaz qui a suivi la guerre en Ukraine. Le baril de Brent, référence de l’or noir, valait en moyenne 102 dollars en 2022, tandis que les prix du gaz en Europe ont parfois été multipliés par 15. « Tous les paramètres d’environnement ont été positifs », a justifié devant la presse le PDG Patrick Pouyanné.

Plus que jamais, le groupe mise et continuera de miser sur le gaz naturel liquéfié (GNL), dont l’Europe est très dépendante depuis la fermeture des gazoducs de Moscou. En 2022, la compagnie, qui représente 12 % du marché mondial de GNL, a « pleinement tiré parti de son portefeuille GNL global », enregistrant une hausse de 15 % de ses ventes, s’est félicité le PDG Patrick Pouyanné dans un communiqué. Et tout indique que le GNL restera cher, avec un retour prévisible de la Chine, en concurrence avec l’Europe : « Il va encore falloir se battre », a déclaré le patron aux journalistes.

Dividende exceptionnel

Après une année faste, TotalEnergies va gratifier ses actionnaires d’un dividende en hausse. Ces bénéfices prévisibles, dévoilés en pleine urgence climatique et au moment où les factures d’énergie augmentent pour ménages et entreprises, ont relancé les appels à taxer les « superprofits ». « Choqué », le patron de la CGT, Philippe Martinez, a suggéré que les bénéfices et dividendes versés aux actionnaires, « fruit du travail », ne soient plus épargnés de cotisations sociales : « Voilà un sujet qui mériterait réflexion dans la loi », a-t-il dit sur LCI. « Jackpot les destructeurs du climat », a réagi Greenpeace.

Dans la nuit, des militants du collectif StopTotal avaient collé des affiches dans dix villes de France pour dénoncer des « profits illégitimes ». Et, dans la matinée, une poignée de membres d’Alternatiba Paris et des Amis de la Terre ont aspergé de rouge la façade du siège à La Défense pour dénoncer un mégaprojet pétrolier en Ouganda/Tanzanie, au cœur d’une bataille judiciaire à Paris.

La multinationale investit certes de plus en plus dans les énergies renouvelables : 5 milliards de dollars en 2023 (contre 4 en 2022) sur 16 à 18 milliards d’investissements totaux. Mais tant que le monde « en a besoin », il continue de développer des projets de gaz, comme aux États-Unis, au Liban et au Qatar, ou pétroliers en Afrique. « Si on n’augmente pas la production de pétrole, les prix augmenteront de plus en plus », a prévenu le PDG.

En France, l’Assemblée nationale s’est opposée à l’idée d’une taxation de ces bénéfices exceptionnels. Le groupe fait valoir qu’il a reversé 550 millions d’euros aux automobilistes français sous forme de rabais à la pompe en 2022 et qu’il paiera 200 millions d’euros d’impôts sur les sociétés en France. « Nous ne sommes pas insensibles », a souligné le PDG dans une interview au Parisien en regrettant une sorte de « relation d’amour/haine avec l’entreprise » dans son pays.

Nathalie ALONSO/AFP

Toujours plus haut : la major française TotalEnergies a dégagé le bénéfice le plus important de son histoire, grâce à l’envolée des cours du gaz et du pétrole dans le sillage de la guerre en Ukraine, faisant ressurgir les appels à taxer davantage les « superprofits » et à arrêter l’exploitation d’hydrocarbures. L’entreprise française a dévoilé hier un...

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