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Économie - Crise

Les raisons de la grève de l’ABL « ne se limitent pas » à l’affaire Fransabank

Les raisons de la grève de l’ABL « ne se limitent pas » à l’affaire Fransabank

L’entrée de l’Association des banques du Liban à Beyrouth. Le bâtiment a été dégradé par des manifestants dans le sillage de la contestation du 17 octobre 2019. Photo João Sousa

L’Association des banques du Liban a appelé à la grève ouverte lundi dans le sillage d’un jugement de la Cour de cassation tranchant en faveur de déposants réclamant la restitution de leurs fonds à Fransabank en dollars. Dans un courrier envoyé à L’Orient-Le Jour en réaction à l’article que nous avons publié sur le sujet le 7 février, l’association a souhaité remettre l’emphase sur l’ensemble des motifs qui l’ont amenée à appeler à la grève et que nous n’avions pas relayés dans leur intégralité.

« Les raisons de la grève de l’ABL ne se limitent pas au jugement de la Cour de cassation rendu contre la Fransabank », a indiqué l’ABL dans le courrier rédigé par son avocat, Me Akram Azouri, avant d’enchaîner sur les autres raisons, à l’exception de celle réclamant l’adoption d’une loi instaurant un contrôle formel des capitaux que nous avions alors citée.

• L’ABL commence par énoncer que « la banque prête à ses débiteurs l’argent de ses déposants, les débiteurs des banques doivent donc rembourser leur dette selon la même règle applicable au remboursement par les banques des dépôts de leurs clients ». Dans ce contexte, elle considère qu’« obliger la Fransabank ou tout autre banque à rembourser les dépôts en argent frais et comptant implique nécessairement que les débiteurs doivent rembourser les créances aux banques selon les mêmes conditions. Elle souligne que plusieurs décisions de justice ont obligé les banques à accepter le remboursement de leurs créances en dollars américains, en livres libanaises (converties) à des taux fantaisistes et irréels allant de 1 500 pour un dollar, au taux de (la plateforme) Sayrafa de la Banque du Liban, ainsi qu’aux taux intermédiaires existants ».

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• L’ABL demande dans un second temps « l’abolition pure et simple du secret bancaire au Liban avec effet rétroactif expressément indiqué dans le texte de la loi (n° 306/2022, votée en octobre dernier) ». Une requête visant à « éviter de mettre chaque banque devant le dilemme suivant : soit de refuser de lever le secret bancaire rétroactivement, c’est-à-dire pour la période antérieure à la publication de la loi n° 306 », et donc de s’exposer à des poursuites de la part de ses clients en vertu de l’alinéa A de l’article 8 du même texte ; soit de refuser d’appliquer la levée et de se retrouver alors dans le viseur « du parquet en vertu de l’alinéa B du même article », et ce « dans le cas où le parquet considérerait que la loi n° 306 a un effet rétroactif antérieur à sa publication ».

• « Une dernière cause de la déclaration de grève réside dans le non-respect des règles d’ordre public établies par les codes de procédures civile et pénale libanaises. Les banques ne sont pas au-dessus de la loi mais comme toutes autres justiciables, elles ont le droit de jouir des protections procédurales et des règles du procès équitable », a conclu l’ABL dans le communiqué rédigé par son conseil.

L’Association précise également que les distributeurs automatiques de billets sont fonctionnels malgré la grève « pour ne pas nuire aux déposants et principalement à ceux du service public », un élément que nous avions déjà évoqué en tête de notre précédent article. Elle ne précise toutefois pas quand la grève prendra fin ni où en étaient les tractations avec les autorités.

L’Association des banques du Liban a appelé à la grève ouverte lundi dans le sillage d’un jugement de la Cour de cassation tranchant en faveur de déposants réclamant la restitution de leurs fonds à Fransabank en dollars. Dans un courrier envoyé à L’Orient-Le Jour en réaction à l’article que nous avons publié sur le sujet le 7 février, l’association a souhaité remettre...

commentaires (7)

Les actionnaires des banques qui ont créé ce crush ne sont autres que les politiciens ,voleurs pilleurs et vendus de notre pays. Comment est ce possible? Il n’y a que dans un état bananier où cela peut arriver sans inquiéter ni ébranler grand monde. Cela dure depuis de décennies et pas uniquement pour les banques, mais aussi pour les générateurs qui remplacent soit disant l’E.D.L, les commerçants des citernes d’eau, les sociétés de télécommunications, les carrières de sable etc… une vrai boutique ce pays où tous les voleurs se seraient donnés le mot pour piller et déplumer les citoyens sans jamais être inquiétés. Pourquoi s’arrêteront ils un jour, il va falloir qu’on m’explique.

Sissi zayyat

11 h 17, le 14 février 2023

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Commentaires (7)

  • Les actionnaires des banques qui ont créé ce crush ne sont autres que les politiciens ,voleurs pilleurs et vendus de notre pays. Comment est ce possible? Il n’y a que dans un état bananier où cela peut arriver sans inquiéter ni ébranler grand monde. Cela dure depuis de décennies et pas uniquement pour les banques, mais aussi pour les générateurs qui remplacent soit disant l’E.D.L, les commerçants des citernes d’eau, les sociétés de télécommunications, les carrières de sable etc… une vrai boutique ce pays où tous les voleurs se seraient donnés le mot pour piller et déplumer les citoyens sans jamais être inquiétés. Pourquoi s’arrêteront ils un jour, il va falloir qu’on m’explique.

    Sissi zayyat

    11 h 17, le 14 février 2023

  • La différence entre les banques et les déposants c’est que les banques ont pris des risques démesurés, en toute connaissance de cause, par pur appât du gain, avec l’argent des déposants, sans demander l’avis des déposants à fortiori ceux qui n’avaient que des comptes courant. Aussi simple que ça. Soit leurs Risk Managers étaient des incapables notoires (ce que je ne crois pas), soit les banquiers savaient et n’ont rien fait, ce qui est pire! En tout cas une chose est sûre, si les banques nous refont le coup du 17 octobre 2019 en bloquant les nouveaux comptes "fresh", nombre de leurs pigeons (pardon clients) feront leur prochains retraits avec des bâtons de dynamite!

    Gros Gnon

    05 h 59, le 11 février 2023

  • Il faut avoir les chiffres qui dévoilent la quantité de devises appartenant aux déposants, et qui ont été dilapidées, non pas par décision de L'ABL, mais, par décision des autorités politiques et de la BDL. Il faut rendre des comptes, et tout l'argent prêté doit être remboursé dans la monnaie d'origine. Sur une dizaine d'années, les déposants pourront voir leur épargne restituée tel qu'elle a été donnée aux banques, et ceci au fur et à mesure qu'elle retourne aux caisses après réévaluation. Sinon, ils seraient des propriétaires associés à tous ceux qui ont profité. Rien d'autre. Les milliards qui ont été transféré à l'étranger représentent sans doute une petite proportion des milliards gaspillés ici.

    Esber

    15 h 34, le 10 février 2023

  • Bande de tartuffes !!! L'ABL ne peut rendre leur pognon aux déposants en dollars parce qu'ils ont des débiteurs qui remboursent en LL. Quel est le ratio débiteurs/déposants, bande d'enfoirés???? Pour le deuxième motif invoqué, tous les déposants honnetes sont pour la levée du secret bancaire. Il n'y a que les mafieux qui sont contre. Personne n'est dupe de leur hypocrisie. Enfin, remboursez aux déposants leur argent, nous n'avons pas peur de votre pseudo chantage à la faillite, celà permettrait à chacun de récupérer une grande partie de ses dépots planqués par les directeurs de banque à l'étranger. Rendez nous nos sous et fermez. We want our money back, brigands !!!!!

    Roborm

    09 h 06, le 10 février 2023

  • Maintes fois, on a eu l'occasion de critiquer ces décisions des autorités concernant les remboursements en livres, des prêts en devises qui se faisaient au taux de 1500, tandis que des milliards de dollars des déposants, ont profité illégalement à des personnes où des sociétés, qui devaient rembourser dans les mêmes devises. Autour de 30 milliards de dollars se sont évaporés, et qui appartenaient aux déposants.

    Esber

    23 h 25, le 09 février 2023

  • Les crapules bancaires sans foi ni loi font greve ? Ils feraient mieux de travailler d'arrache-pied pour rembourser les epargnants qu'ils ont escroques et voles. Tfeeeeh.

    Michel Trad

    21 h 52, le 09 février 2023

  • Il n’y aurait pas une erreur dans le paragraphe relatif au secret bancaire? Il est incompréhensible en l’état.

    Marionet

    00 h 12, le 09 février 2023

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