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Monde - Disparition

Ancien homme fort du Pakistan et allié de Washington contre el-Qaëda, Pervez Musharraf meurt en exil

Le défunt général a rendu son dernier souffle à Dubaï.

Ancien homme fort du Pakistan et allié de Washington contre el-Qaëda, Pervez Musharraf meurt en exil

Pervez Musharraf, le 15 avril 2013. L’ancien président du Pakistan est mort hier des suites d’une longue maladie à l’âge de 79 ans. Aamir Qureshi/AFP

L’ex-président Pervez Musharraf, dernier dirigeant militaire du Pakistan dont il avait fait un allié des États-Unis dans la lutte contre el-Qaëda, est décédé à Dubaï à l’âge de 79 ans des suites d’une longue maladie, a annoncé dimanche l’armée.

Arrivé au pouvoir après un coup d’État en 1999 et resté à la tête du Pakistan jusqu’en 2008, ce général quatre étoiles s’était autoproclamé président en juin 2001 et occupait donc ce poste au moment des attentats du 11-Septembre contre les États-Unis. Il s’était érigé en principal allié régional de Washington dans la lutte contre el-Qaëda. Il avait échappé à au moins trois tentatives d’assassinat de la part de cette organisation.

Le président pakistanais Arif Alvi a prié « pour le repos éternel de l’âme du défunt et pour que soit donné à la famille endeuillée le courage de supporter cette perte », a indiqué son bureau dans un communiqué.

Les hauts responsables militaires « expriment leurs sincères condoléances à la suite du décès du général Pervez Musharraf », a indiqué le service de presse de l’armée.

L’ancien chef d’État, qui avait été contraint de quitter le pouvoir sous la menace d’une procédure de destitution, est décédé dimanche matin, ont précisé des médias et un haut responsable de la sécurité. « Je peux confirmer que le défunt général a rendu son dernier souffle à Dubaï ce matin... Il n’est plus », a indiqué cette source, qui a requis l’anonymat.

La guerre contre le terrorisme

Pendant ses neuf années au pouvoir, le Pakistan a vu sa croissance économique décoller, sa classe moyenne se développer, les médias se libéraliser et l’armée jouer la carte de l’apaisement face à l’Inde rivale.

« Sous Musharraf, la décision du Pakistan de se rallier à la “guerre contre le terrorisme” s’est révélée être une aubaine », relève l’analyste Hasan Askari, évoquant l’afflux d’aide internationale dont le pays a bénéficié en conséquence. « Il restera comme quelqu’un qui aura présidé le Pakistan à un moment très critique », ajoute M. Askari.

Pervez Musharraf, un ancien commando d’élite né à Delhi le 11 août 1943, quatre ans avant la partition de l’Inde.

Épaules droites, moustache grisonnante et inamovibles lunettes, cet admirateur de Napoléon et de Richard Nixon avait renversé le Premier ministre Nawaz Sharif sans violence en octobre 1999. Il était chef d’état-major des armées quand il s’était autoproclamé président en juin 2001, avant de remporter en avril 2002 un référendum controversé.

Dans ce pays musulman, ce fumeur de cigares et buveur de whisky était initialement perçu comme un modéré, avant de prendre des mesures d’exception pour chercher à se maintenir au pouvoir. Sa déclaration selon laquelle « la Constitution n’est qu’un morceau de papier à jeter à la poubelle » et son héritage n’ont cessé de diviser l’opinion, dans une nation qui a connu plusieurs coups d’État militaires depuis sa fondation en 1947.

En 2007, M. Musharraf avait toutefois atteint des sommets d’impopularité après avoir tenté de limoger le président de la Cour suprême.

Au lendemain de l’assassinat de la dirigeante de l’opposition Benazir Bhutto en décembre 2007, les pertes écrasantes subies par ses alliés lors des élections de 2008 l’avaient laissé isolé.

Soumis à la pression de la justice et de la coalition victorieuse dans les urnes, qui s’était montrée prête à lancer une procédure de destitution à son encontre, il avait été contraint à la démission en août 2008.

En 2013, il avait interrompu un luxueux exil volontaire pour tenter de revenir au pouvoir mais sa candidature avait été invalidée et le scrutin avait été remporté par Nawaz Sharif, l’homme qu’il avait renversé en 1999.

Il avait rejoint Dubaï en 2016 pour des traitements médicaux liés à une amylose, une pathologie rare touchant les organes vitaux.

En août 2017, la justice pakistanaise l’a déclaré « fugitif » dans le procès du meurtre de Benazir Bhutto, la première femme de l’ère moderne à avoir dirigé un pays musulman. Il est soupçonné d’avoir pris part à une vaste conspiration afin de tuer sa rivale avant des élections, ce qu’il a toujours nié.

En décembre 2019, un tribunal spécial avait condamné Pervez Musharraf à la peine de mort par contumace pour « haute trahison », pour avoir instauré l’état d’urgence en 2007. Mais sa condamnation avait été annulée peu après.

Source : AFP

L’ex-président Pervez Musharraf, dernier dirigeant militaire du Pakistan dont il avait fait un allié des États-Unis dans la lutte contre el-Qaëda, est décédé à Dubaï à l’âge de 79 ans des suites d’une longue maladie, a annoncé dimanche l’armée.Arrivé au pouvoir après un coup d’État en 1999 et resté à la tête du Pakistan jusqu’en 2008, ce général quatre étoiles...

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