Arsenal grille un joker

Cela faisait bien longtemps qu’Arsenal n’en avait pas connu, de jour sans. Sur la pelouse d’Everton, avant-dernier au moment du coup d’envoi, les Gunners pensaient certainement passer une après-midi contre une équipe dont la dernière victoire en championnat remontait au 22 octobre (3-0, face à Crystal Palace).

Mais remués par le récent changement de casting sur leur banc de touche, les Toffees ont réussi à faire déjouer le leader incontesté, invaincu en championnat depuis le 4 septembre, qui s’est retrouvé sans solution face au piège tactique posé par Sean Dyche, arrivé dans la semaine à la tête d’Everton après le renvoi de Franck Lampard.

Effet Sean Dyche

Si cette seconde défaite de la saison reste un avertissement sans frais pour les Gunners, qui, avec 50 points au compteur, restent en tête et comptent toujours un match en retard à jouer par rapport à Manchester City, il pourrait être annonciateur d’une baisse de régime dans cette période charnière de la saison. Et le choc au sommet prévu mercredi 15 février entre les Londoniens et leur dauphin citizen sera sans aucun doute un épisode déterminant dans la course au titre.

Côté Toffees, ce succès presque inespéré mais globalement mérité n’est que le quatrième cette saison, ce qui ne leur permet pas encore de s’extraire de la zone rouge, où ils figurent à la 18e place avec 18 points.

En densifiant son milieu grâce à un 4-5-1 avec Abdoulaye Doucouré, Gana Gueye et Amadou Onana dans l’axe, Dyche a brillamment réussi à endiguer la production offensive de la troupe de Mikel Arteta en ralentissant les transitions et en l’empêchant de créer des surnombres sur les côtés.

Le jeu direct d’Everton a, lui, posé de gros soucis aux Londoniens. Les locaux auraient même pu mener à la pause si Dominic Calvert-Lewin n’avait pas été un poil trop court pour couper un centre tendu d’Onana (34e), avant de trop décroiser sa tête (45+3), alors que Doucouré, seul à sept mètres, avait lui aussi complètement raté sa tête (35e).

La récompense des efforts d’Everton est venue à l’heure de jeu. James Tarkowski, un des lieutenants de Dyche lors de ses années à Burnley, a repris victorieusement un corner de la tête au second poteau (1-0, 60e).

La dernière demi-heure a viré à l’attaque-défense, mais Arsenal n’est jamais parvenu à trouver la solution et vient donc de gâcher un de ses jokers dans une course au titre encore ouverte.

United gagne au forceps

Après 70 minutes d’un match maîtrisé, les Red Devils se sont fait peur après l’expulsion de Casimero, mais ont réussi à garder une victoire précieuse dans la course à la Ligue des champions.

Avec 42 points, les Mancuniens remontent à la 3e place du classement en profitant aussi du faux pas à domicile de Newcastle, 4e avec 40 unités, tenu en échec par le 16e West Ham (1-1).

Face à un adversaire qui avait arraché le nul (1-1) dans les dernières secondes, lors du match aller, il y a deux semaines et demie, les hommes d’Erik Ten Hag avaient bien débuté en ouvrant le score dès la 7e minute par Bruno Fernandes, sur penalty.

À l’heure de jeu, Marcus Rashford avait doublé la mise (2-0, 62e) et la messe semblait dite. Mais après un accrochage collectif dans la surface, Casemiro a été expulsé pour avoir serré la gorge d’un adversaire (70e) et, six minutes plus tard, les hommes de Patrick Vieira ont réduit le score par Jeffrey Schlupp (2-1, 76e).

Avec quatre défenseurs centraux (Raphaël Varane, Lisandro Martinez, Victor Lindelöf et Harry Maguire) sur le terrain lors des dernières minutes, United a toutefois réussi à garder l’avantage.

Liverpool de mal en pis

Les choses ne s’arrangent pas sur les bords de la Mersey. L’équipe de Jürgen Klopp a subi une nouvelle correction, cette fois infligée par Wolverhampton (3-0), autre mal classé (15e).

Les Reds, seulement 10es avec 29 points, ont offert pratiquement deux buts à leur adversaire par Joël Matip contre son camp (1-0, 5e) et Craig Dawson (2-0, 12e).

« Encaisser des buts tôt, ce n’est pas la première fois que cela nous arrive, mais la façon dont on les a concédés aujourd’hui était inacceptable », a pesté Jürgen Klopp après le match.

En seconde période, Ruben Neves a même aggravé la marque en contre (3-0, 71e) pour des Wolves qui prennent volontiers ces trois points qui les sortent de la zone rouge, bien que cette troisième réalisation ne fût pas comptabilisée dans l’esprit de l’entraîneur allemand.

« Le troisième but, je ne le compte pas, parce que c’était la première fois de la période qu’ils passaient la ligne médiane, a balayé Klopp. Mais les deux autres buts, aborder un match en ayant dit tout ce qu’on a dit cette semaine, et juste avant le match, et faire ce type d’entame, c’est horrible », a poursuivi le technicien encore déboussolé et visiblement sans solution pour relancer une équipe à la dérive.

Le derby de la Mersey, contre Everton, qui se jouera lundi prochain à Anfield, devrait sentir la poudre.

G.B. avec AFP