Politique - Géopolitique de la présidentielle au Liban
Charles Hélou : le Liban à l’heure palestinienne
Dans les milieux politiques, on dit souvent du Liban qu’il est le pays des ambassades et des consulats. Si cette expression est utilisée à outrance et permet aux acteurs de se dédouaner de leurs propres responsabilités, il n’empêche qu’elle raconte aussi une réalité : le rôle prépondérant des puissances extérieures dans les grandes échéances libanaises, en particulier la présidentielle. Depuis 1943, aucun président ne peut se targuer d’avoir été élu sans un feu vert régional et international, même si, du Royaume-Uni à l’Iran en passant par la France, la Syrie, l’Égypte et les États-Unis, les acteurs impliqués se sont succédé au cours des décennies. Une fois élu, le mandat du président libanais dépend aussi le plus souvent de facteurs régionaux. C’est cette histoire, celle des jeux des puissances, des interférences diplomatiques et des équilibres géopolitiques précaires, que « L’Orient-Le Jour » se propose de raconter dans une série de treize épisodes. Le quatrième, aujourd’hui, raconte comment le mandat de Charles Hélou, entamé dans la continuité du chéhabisme, se retrouve confronté à l’activisme armé des fedayin palestiniens qui finira ultérieurement par faire exploser le consensus libanais.
OLJ / Par Mounir RABIH, le 04 février 2023 à 00h00
commentaires (13)
"Les organisations palestiniennes sont terrassées par l’armée jordanienne. Celles-ci se tournent donc de plus en plus vers le Liban, un pays d’autant plus accueillant pour elles qu’il vient de conclure un accord dans lequel il accepte de céder une partie de sa souveraineté au profit des fedayin" Il ne faudrait pas oublier deux choses importantes: d'abord le refus de Rachid Karamé de voyager au Caire à la tête de la délégation qui partit négocier avec Yasser Arafat, préférant envoyer Emile Boustani, qui a eu le culot de concocter un accord dont plusieurs points n'avaient pas été approuvés par le président Hélou [à tel point que Arafat lui aurait dit: mon général, je vous considère comme chef de notre délégation avant d'être celui de la délégation libanaise!(source: Rachid Karamé, par Georges Farchakh, 2016)].Ensuite, que les fedayins passaient de Jordanie en Syrie, qui nous les envoyait avec toutes leurs armes, alors qu'ils n'avaient pas le droit d'ouvrir la bouche en Syrie! Alors il faudrait cesser de faire assumer la responsabilité de la guerre civile au seul "front libanais"!
Georges MELKI
09 h 51, le 06 février 2023