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Campus - PATRIMOINE

La recherche sur les temps préhistoriques relancée au Liban

Un projet de recherche lancé par l’Institut des sciences archéologiques de l’Université de Tübingen en Allemagne se penche sur les occupations humaines et les migrations des hominidés au Liban durant l’ère paléolithique, avec la participation du musée de préhistoire libanaise de l’USJ.

La recherche sur les temps préhistoriques relancée au Liban

Un bloc de brèche passe sous le scanner de l'hôpital Hôtel-Dieu de France à Beyrouth. Photo Maya Haïdar-Boustani

Dirigé par Sireen el-Zaatari, chercheuse libanaise au Centre pour l’évolution humaine et le paléo-environnement, à l’Institut des sciences archéologiques de l’Université de Tübingen, en Allemagne, le projet Revive (Retracer les occupations et les migrations des hominidés à travers le Levant : relancer la recherche paléolithique au Liban) a pour objectif de compléter les connaissances sur les migrations de populations d’hominidés, dont a été témoin le Levant tout au long de l’ère paléolithique (période la plus ancienne des temps préhistoriques). Financé par le Conseil européen de la recherche, ce projet, qui s’étale jusqu’en 2026, vise également à lancer de nouveaux travaux scientifiques pluridisciplinaires sur le terrain et sur des vestiges mis au jour lors d’anciennes prospections archéologiques.Si l’exploration de la partie sud de cette région, qui constitue un pont terrestre entre l’Afrique, l’Asie et l’Europe, a fourni des données archéologiques, paléoanthropologiques (relatives à la science des origines et de l’évolution de la lignée humaine) et génétiques, permettant de mieux comprendre ces mouvements, les connaissances restent lacunaires quant à la recherche sur les autres zones levantines, dont le Liban. Et c’est bien dans ce contexte que s’inscrit le projet Revive, qui bénéficie de la participation du musée de préhistoire libanaise de l’USJ. Pour Maya Haïdar-Boustani, préhistorienne et directrice de ce musée, le musée de préhistoire libanaise a un double rôle, au-delà de la promotion du patrimoine historique du pays et de la sensibilisation du public, des étudiants et des chercheurs. « Il ne s’agit pas seulement de l’exposition permanente et des activités qu’on organise autour, le rôle du musée englobe aussi la recherche, et c’est pour cela qu’on s’est impliqués dans ce projet », affirme-t-elle.

De gauche à droite : Yamandu Hilbert, Maya Haïdar-Boustani, Sireen el-Zaatari, Abbas Dhaini, Scott McLin et Gabriele Russo. Photo Jennifer Nassar

Les fouilles interrompues par la guerre civile

Comme point de départ, le projet s’appuie sur des archives paléolithiques libanaises, résultats d’enquêtes et de fouilles menées dans le pays, lors de la première moitié du XXe siècle. « Les pères jésuites ont été les premiers à s’intéresser à ce vieux patrimoine qu’est la préhistoire. D’autres archéologues faisant partie de missions internationales ont suivi », observe Maya Haïdar-Boustani. La plupart du matériel reste toutefois non étudié, à la suite du déclenchement de la guerre civile libanaise, au milieu des années 1970, qui a également mis fin aux activités de fouilles et de recherche. Le projet Revive prendra la relève et assurera la suite des travaux arrêtés. Il se décline, dans cette perspective, en deux volets qui seront menés d’une façon parallèle : d’une part, le travail de terrain, et de l’autre, la recherche au musée de préhistoire libanaise. Il s’agit d’essayer de comprendre les hominidés, leur environnement composé de la faune et de la flore, leur alimentation et leur mode de vie, à partir de leurs traces et vestiges, à travers les investigations de terrain ou les collections du musée. Dans son premier volet, l’équipe de Revive visitera, durant ses séjours successifs, des sites paléolithiques déjà connus, comme le site de Nahr el-Kalb, afin d’en évaluer le potentiel, de même qu’elle investiguera de nouvelles zones du territoire libanais, comme la région au sud de Saïda. La collection libanaise de restes d’hominidés étant, jusqu’à aujourd’hui, rare, le projet tentera d’en retrouver d’autres, afin de compléter les recherches.

Gabriele Russo étudie la faune de Naamé au musée de la préhistoire libanaise. Photo Maya Haïdar-Boustani

« L’objectif au niveau du terrain est de découvrir de nouveaux sites qui n’étaient pas répertoriés ou connus auparavant, et d’évaluer l’état des sites déjà connus, datés du paléolithique moyen, afin d’y effectuer de nouveaux travaux », indique Maya Haïdar-Boustani. Quant au second volet du projet, il consiste à étudier les collections du musée de préhistoire libanaise, à l’instar de la collection du site de Naamé, au sud de Beyrouth, à la lumière des nouvelles techniques d’analyse scientifique et des méthodologies de pointe. Disposant des collections du paléolithique des pères jésuites, constituées entre la fin du XIXe siècle et les années 1970, ce musée mettra à la disposition des chercheurs pluridisciplinaires de l’équipe de Revive des outillages en pierre taillée, des restes de faune sauvage, ainsi que quelques ossements fossilisés, retrouvés dans les sites paléolithiques libanais. Le musée contribuera également au projet, au niveau des études et des publications à venir.

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Dirigé par Sireen el-Zaatari, chercheuse libanaise au Centre pour l’évolution humaine et le paléo-environnement, à l’Institut des sciences archéologiques de l’Université de Tübingen, en Allemagne, le projet Revive (Retracer les occupations et les migrations des hominidés à travers le Levant : relancer la recherche paléolithique au Liban) a pour objectif de compléter les...

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