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Sport - Football

Le mercato mirobolant de Chelsea, une équation à mille inconnues

Avec des recrutements qui ont allègrement dépassé les 600 millions d’euros cette saison, les Blues ont fait exploser tous les compteurs sur le marché des transferts, à l’image de l’achat de dernière minute de l’Argentin Enzo Fernandez bouclé mardi soir. Une stratégie qui suscite aussi un nombre impressionnant de questions sur la viabilité économique et sportive de tels investissements.

Le mercato mirobolant de Chelsea, une équation à mille inconnues

Le nouvel attaquant ukrainien de Chelsea Mykhailo Mudryk lors de sa présentation au public de Stamford Bridge, à Londres, le 15 janvier. Ben Stansall/AFP

Lors de la vente forcée du club l’an dernier, l’ancien propriétaire Roman Abramovitch avait insisté pour que le futur repreneur s’engage à conserver un niveau d’investissement élevé pour que les Blues gardent leur standing.

Avec 300 millions d’euros dépensés cet été et la même somme cet hiver, en battant au passage le record du plus gros transfert en Premier League (121 millions d’euros déboursés) pour le champion du monde argentin Enzo Fernandez, les nouveaux propriétaires, emmenés par l’Américain Todd Boehly, ont sans nul doute dépassé ses plus folles espérances.Après son rachat par le milliardaire russe en 2003, le club de l’Ouest londonien était déjà précurseur dans le déclenchement de la spirale inflationniste qui s’est installée dans le football au virage des années 2000. Une dynamique déjà enclenchée par la publication de l’arrêt Bosman, en 1995, qui avait aboli les restrictions du nombre de joueurs étrangers par club en Europe.Deux décennies plus tard, les locataires de Stamford Bridge ont donc fait passer un palier supplémentaire à la fièvre acheteuse qui s’empare des grosses écuries européennes, principalement anglaises, ces dernières années. Favorisés par le significatif allègement des règles du fair-play financier de l’UEFA, les Blues ont ainsi dépensé plus de 600 millions d’euros en l’espace de deux fenêtres de transfert.

Les départs estivaux plus ou moins bien gérés et anticipés d’Andreas Christensen et Antonio Rüdiger en défense ou Timo Werner et Romelu Lukaku en attaque, ainsi que les blessures à long terme de N’Golo Kanté, Reece James, Ben Chilwell, par exemple, n’ont pas aidé à se montrer raisonnable.

Mais les talents de négociateur des nouveaux maîtres de Stamford Bridge n’ont vraiment pas fait merveille, sauf pour le compte en banque des clubs vendeurs, Chelsea payant quasiment toujours le prix fort et largement au-dessus du marché pour Wesley Fofana (80 millions d’euros), Marc Cucurella (65 millions d’euros), Mykhailo Mudryk (100 millions EUR) ou encore Enzo Fernandez, le récent champion du monde argentin, raflé au Benfica Lisbonne contre la modique somme de 120 millions d’euros, montant de sa clause libératoire.

Même pour le simple prêt de Joao Félix, pour 6 mois en provenance l’Atlético Madrid, Chelsea a dû se délester de 11 millions d’euros, auxquels s’ajoutent les 7 millions de salaire pris en charge, soit près de 700 000 d’euros de coût de revient par match potentiellement joué...

Des tours de passe-passe comptables

Alors que l’UEFA tente depuis des années de juguler l’inflation des indemnités de transfert avec la mise en place du fair-play financier (FPF), la compatibilité des investissements de Chelsea avec celui-ci interroge.

Boehly et Clearlake, le fonds d’investissement qui l’accompagne à la tête du club, pensent avoir trouvé un début de parade en allongeant la durée des contrats, ce qui permet d’étaler, dans les comptes, l’amortissement de l’indemnité sur toute la durée du contrat, même si elle est effectivement payée plus tôt.

Fofana a ainsi signé jusqu’en 2029, Badiashile jusqu’en 2030, Fernandez et Mudryk jusqu’en 2031... Comme les recettes tirées des ventes sont, elles, comptabilisées en une fois l’année de la vente, même si le paiement est étalé dans le temps, il est moins dur d’équilibrer ses comptes du moment qu’on ne poursuit pas cette politique trop longtemps.

Les règles du FPF vont aussi aller en s’assouplissant dans les années à venir, la perte cumulée autorisée par l’UEFA sur trois exercices passant de 30 M à 60 M d›euros à partir de la saison prochaine, voire à 90 millions EUR si le club est jugé financièrement sain par les instances.

Il ne sera tout de même pas facile pour les Blues de s’y conformer, sachant qu’en plus, ils vont perdre deux gros contrats de sponsoring pour près de 68 millions d’euros annuels et qu’il faudra essayer de remplacer.

Les sanctions relativement faibles infligées jusqu’ici aux équipes ayant violé ces règles ne sont pour autant pas de nature à inquiéter fortement les Londoniens.

Un pari sportif... très risqué

Malgré toute la créativité financière et comptable déployée par Chelsea, le verdict du terrain risque, lui, de s’imposer rapidement.

Actuellement 10es de Premier League, à 10 points du top 4, les Blues vont avoir bien du mal à aller chercher une qualification pour la lucrative Ligue des champions.

Sans les revenus associés, alors que 42 joueurs sont actuellement sous contrat, les prochaines fenêtres de recrutement pourraient surtout être conditionnées à des départs qui risquent de rapporter bien moins, à l’image des quelque 60 millions d’euros récupérés sur quatre principales ventes cette saison.

À plus long terme, si le potentiel des joueurs recrutés est globalement indéniable, ce pari reste extrêmement risqué au vu des sommes engagées.

La longueur des contrats signés pourrait vite devenir une prison aussi bien pour les joueurs que pour le club si les prestations ou le temps de jeu ne sont pas ceux espérés, et la gestion du vestiaire s’avérerait très délicate.

Source : AFP

Lors de la vente forcée du club l’an dernier, l’ancien propriétaire Roman Abramovitch avait insisté pour que le futur repreneur s’engage à conserver un niveau d’investissement élevé pour que les Blues gardent leur standing.Avec 300 millions d’euros dépensés cet été et la même somme cet hiver, en battant au passage le record du plus gros transfert en Premier League (121...

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