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Politique - Crise politique au Liban

Les évêques catholiques et orthodoxes appellent Raï à réunir les députés chrétiens à Bkerké

Cet appel intervient alors que les formations chrétiennes demeurent divisées et que le tandem chiite Amal-Hezbollah a affiché sa volonté de soutenir Sleiman Frangié, même sans le soutien du CPL et des FL.

Les évêques catholiques et orthodoxes appellent Raï à réunir les députés chrétiens à Bkerké

Les évêques catholiques et orthodoxes réunis à Bkerké sous l'égide du patriarche Béchara Raï (deuxième à partir de la gauche), le 1er février 2023. Photo Twitter/@bkerki

Face à l'impasse présidentielle, le siège du patriarcat maronite à Bkerké est à nouveau au centre de l'actualité. Après avoir reçu la semaine dernière les alliés chrétiens du Hezbollah, Gebran Bassil et Sleiman Frangié, tous deux considérés comme de sérieux présidentiables, et une délégation du Parti socialiste progressiste (PSP) du leader druze Walid Joumblatt mardi, le patriarche Béchara Raï a réuni mercredi sous son égide les évêques catholiques et orthodoxes. Au menu des concertations : la présidentielle. 

A l'issue d'une réunion à huis-clos d'environ trois heures, les prélats ont appelé le patriarche Raï à réunir à Bkerké les députés chrétiens, alors que ces derniers demeurent profondément divisés et ne parviennent pas à s'entendre autour d'un candidat. Cette initiative intervient après que le tandem chiite Amal-Hezbollah a affiché sa volonté de soutenir le leader des Marada Sleiman Frangié, si celui-ci parvient à obtenir 65 voix sur les 128 voix du Parlement, même sans le soutien des deux plus grands partis chrétiens, à savoir le Courant patriotique libre (CPL) de Gebran Bassil et les Forces libanaises de Samir Geagea.

Élire un président "le plus rapidement possible"
"Nous appelons le Parlement à accomplir son devoir national rapidement et à élire un président", ont plaidé les évêques, alors que les députés ont échoué, à l'issue de onze séances électorales, à élire un nouveau chef de l'État, faute de consensus sur un candidat, comme cela est de coutume au Liban. "Nous appelons le patriarche Raï à tenir les réunions nécessaires à cette fin, et notamment à convoquer les députés chrétiens à une réunion à Bkerké, et à les pousser, avec les députés musulmans, à élire un président le plus rapidement possible", ont-ils ajouté dans un communiqué conjoint. Pour eux, "la vacance présidentielle est inacceptable et enfreint la Constitution". "Nous sommes confiants quant au soutien des dignitaires des confessions musulmanes" à notre appel, ont-ils enfin souligné.

Plus tôt dans la journée, les évêques maronites ont réitéré leur appel aux députés à élire un président de la République au plus vite, leur faisant assumer la "responsabilité de l'effondrement", alors que le pays est confronté, pour la première fois de son histoire, à une double vacance à l'Exécutif depuis la fin du mandat de l'ancien président Michel Aoun, le 31 octobre. 

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Mercredi dernier, Gebran Bassil avait plaidé à Bkerké pour un dialogue présidé par le patriarche Raï en vue de sortir de l’impasse politique. Mgr Raï ne semblait pas très favorable cependant à la tenue d’une table de dialogue interchrétienne sous sa direction. Le chef du CPL avait aussi indiqué que "c'est un coup de folie, politique et national de penser que l'on peut élire un président sans les chrétiens". Il a par ailleurs annoncé dimanche qu'il pourrait se porter lui-même candidat à la présidentielle, faute d'accord sur une autre personne.

De son côté, le chef des FL Samir Geagea a affirmé mercredi que "quiconque pense qu'il peut élire un président en dépit de la majorité des chrétiens se trompe". "Ce n'est pas une façon d'agir quand tout le monde connaît la réalité des positions constitutionnelles", a-t-il prévenu. Il a affirmé que son parti, qui soutient jusque-là la candidature le député Michel Moawad, ne s'opposera pas à ce que le général Joseph Aoun, commandant en chef de l'armée, devienne président s'il est soutenu par "une majorité de 86 voix (sur un total de 128 députés)".

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Jusque-là, M. Moawad, soutenu par l'opposition, ainsi que par le PSP, a récolté le plus de voix sans pour autant obtenir assez de suffrages pour être élu. Mardi, une délégation du PSP a affirmé, depuis le siège patriarcal maronite de Bkerké, que le nom du commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, est "en tête" des présidentiables et bénéficie, selon cette formation dirigée par Walid Joumblatt, du soutien de plusieurs partis politiques et de pays étrangers. Interrogé pour savoir si le PSP continuerait à soutenir Michel Moawad pour la présidence, M. Joumblatt a déclaré à L'Orient-Le Jour : "Nous avons essayé la carte Michel Moawad, qui n'a pas abouti. Nous travaillons maintenant pour une solution médiane".

Face à l'impasse présidentielle, le siège du patriarcat maronite à Bkerké est à nouveau au centre de l'actualité. Après avoir reçu la semaine dernière les alliés chrétiens du Hezbollah, Gebran Bassil et Sleiman Frangié, tous deux considérés comme de sérieux présidentiables, et une délégation du Parti socialiste progressiste (PSP) du leader druze Walid Joumblatt mardi, le...

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