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Dernières Infos - Crise au Liban

Présidentielle : pour les évêques maronites, les députés sont "responsables de l'effondrement"

Présidentielle : pour les évêques maronites, les députés sont

Réunion des évêques maronites à Bkerké, le 1er février 2023, en présence du patriarche Béchara Raï. Photo Twitter @bkerki

Les évêques maronites ont réitéré, mercredi, lors de leur réunion mensuelle à Bkerké sous la houlette du patriarche Béchara Raï, leur appel aux députés à élire un président de la République au plus vite, leur faisant assumer la "responsabilité de l'effondrement".

Ils ont par ailleurs insisté sur la poursuite de l'enquête sur la double explosion au port de Beyrouth, appelant à "éloigner ce dossier des tensions politiques".

"Nous appelons à la tenue d'une séance parlementaire pour élire un chef de l'Etat, surtout que nous sommes au bord d’un effondrement total. Les députés assument la responsabilité de cet effondrement sachant qu'ils continuent de retarder l’élection d’un président", ont affirmé les évêques dans un communiqué publié à l'issue de leur réunion.

Le pays se trouve sans chef de l'Etat depuis la fin du mandat de Michel Aoun le 31 octobre dernier. Le Parlement n'a toujours pas réussi à élire un nouveau président, faute de consensus entre les principales formations politiques. 

Les évêques maronites ont en outre évoqué l’effondrement du système judiciaire libanais, dévoilé au grand jour par des dissensions dernièrement au niveau de l’enquête sur la double explosion au port de Beyrouth, après la libération de l'ensemble des détenus dans cette affaire par le procureur Ghassan Oueidate. "Nous avons suivi avec regret les conflits au sein du système judiciaire qui menacent de paralyser la justice, surtout en ce qui concerne les explosions au port. Nous appelons les responsables concernés à éloigner ce dossier des tensions politiques et à poursuivre l’enquête jusqu’à l'émission de l’acte d’accusation", indique le communiqué.

Dimanche, le patriarche Raï avait clairement affiché son soutien au juge d'instruction près la Cour de Justice, Tarek Bitar, en charge de l'enquête. Le procureur Oueidate a engagé des poursuites contre le magistrat.

Une deuxième réunion spirituelle est prévue mercredi à 16h à Bkerké, également sous la houlette du patriarche Raï. Elle réunira les évêques catholiques et orthodoxes autour du dossier présidentiel. Le chef de l’Église maronite s’est entretenu la semaine dernière avec les alliés chrétiens du Hezbollah, Gebran Bassil et Sleiman Frangié, tous deux considérés comme de sérieux présidentiables.

Mercredi dernier, M. Bassil avait plaidé à Bkerké pour un dialogue présidé par le patriarche Raï en vue de sortir de l’impasse politique. Sauf que le prélat maronite ne semble pas très favorable à la tenue d’une table de dialogue interchrétienne sous sa direction. M. Bassil avait également indiqué que "c'est un coup de folie, politique et national de penser que l'on peut élire un président sans les chrétiens", alors que le tandem chiite Amal-Hezbollah avait affiché sa volonté de soutenir M. Frangié si celui-ci parvenait à obtenir 65 voix sur les 128 voix du Parlement, même sans le soutien des deux plus grands partis chrétiens, à savoir le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) et les Forces libanaises de Samir Geagea.

Le chef du CPL, Gebran Bassil, a annoncé dimanche qu'il pourrait se porter lui-même candidat à la présidentielle faute d'accord sur une autre personne.

Les évêques maronites ont réitéré, mercredi, lors de leur réunion mensuelle à Bkerké sous la houlette du patriarche Béchara Raï, leur appel aux députés à élire un président de la République au plus vite, leur faisant assumer la "responsabilité de l'effondrement". Ils ont par ailleurs insisté sur la poursuite de l'enquête sur la double explosion au port de Beyrouth, appelant à...