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Nos Lecteurs ont la Parole

Modèle à suivre ou bien à fuir ?

Dans la guerre de nos très valeureux magistrats qui a eu lieu ces derniers jours, plusieurs arguments juridiques ont été soulevés, à tort ou à raison, dans les médias et sur les réseaux sociaux. Il est cependant nécessaire d’exposer une réalité consternante qui mérite, dans une certaine mesure, qu’on s’y attarde.

Deux points désolants restés quelque peu sous silence gagneraient à être passés au crible. Primo, dans la conscience collective, on estimait – avec ou sans raisons valables – que les coups bas, la déloyauté, la mauvaise foi étaient le propre des politiciens et beaucoup moins celui des magistrats. Rien ici n’empêche d’avoir des avis différents et même opposés. C’est compréhensible et légitime. Mais il est impératif de les exprimer sans rancune, en gardant un minimum de valeurs et de principes moraux. Surtout lorsqu’il s’agit de personnes supposées statuer et rendre leurs jugements conformément au droit. Et si quelque part il y a une erreur de parcours, on ne la corrige pas par une autre beaucoup plus grave. Sans nullement occulter le fait que le parquet défend en particulier et avant tout les intérêts de la société et veille au respect de l’ordre public en premier. Le procureur de la République ne peut donc en aucune façon étouffer une affaire aussi grave que l’apocalyptique explosion du port. Il a en premier la charge d’être vigilant et même le devoir d’être sur ses gardes concernant ce dossier, en particulier afin de le garder actif sur le devant de la scène judiciaire. Nonobstant les politiciens qui ont tout intérêt à ce qu’il tombe dans l’oubli général. Il est avant tout le procureur de la République et non le procureur de certains haut placés de l’État.

Secundo, l’autre point rarement discuté ces derniers temps, c’est le manque flagrant de conscience et d’éthique professionnelles qui a émergé. Après tout, il s’agit de deux confrères qui appartiennent au même corps de métier. Et dans chaque corporation, un minimum d’éthique est exigé entre les différents membres.

Les malentendus et les divergences doivent à tout prix être résolus sans animosité, loin des feux de la rampe et surtout loin des pressions et des influences politiques, cela va sans dire (et là, je ne peux pas ne pas penser à Robert Badinter, ancien ministre de la Justice de France, qui a été le premier à parler du devoir d’ingratitude vis-à-vis du pouvoir), mais également d’une façon beaucoup plus digne, beaucoup plus respectable et beaucoup plus décente. C’est à se demander ce qui va rester encore chez les justiciables comme degré de confiance en la justice après ce cafouillage judiciaire.

Il est à noter que dans le serment des magistrats, ces derniers s’engagent à se comporter dans la loyauté et la dignité. Deux qualités s’ajoutant à la déontologie, qui ne comptent plus actuellement chez certains de nos sacrés juges. Ils oublient que la loi est faite pour l’homme et que le contraire n’est point valide.

Avocat à la cour

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Dans la guerre de nos très valeureux magistrats qui a eu lieu ces derniers jours, plusieurs arguments juridiques ont été soulevés, à tort ou à raison, dans les médias et sur les réseaux sociaux. Il est cependant nécessaire d’exposer une réalité consternante qui mérite, dans une certaine mesure, qu’on s’y attarde. Deux points désolants restés quelque peu sous silence...

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