Le sport stimule le développement du cerveau et optimise l’apprentissage

Une combinaison gagnante : l’éducation et le sport est une étude publiée par le programme « Educate a Child » de l’ONG Education Above All (EAA), en partenariat avec Save the Children. Ses conclusions ont été annoncées à l’occasion de la Journée internationale de l’éducation 2023. Ce document, qui se fonde sur une analyse des données recueillies par diverses organisations au cours des deux dernières décennies, révèle une corrélation positive constante entre l’apprentissage et le sport : lorsque l’activité physique est intégrée en milieu scolaire, les résultats scolaires sont meilleurs et la fréquentation de l’école est supérieure.

Toujours selon le document, il a été démontré que l’activité physique et le mouvement ont un impact positif sur le développement du cerveau et l’apprentissage, y compris dans les premières années de la vie d’un enfant. Les aptitudes à la vie quotidienne des élèves, dont la communication, la collaboration avec l’autre, l’estime de soi, se sont améliorées lorsque le jeu actif a été utilisé comme principal outil d’enseignement pour faire participer les élèves au Liban, en Jordanie, dans les territoires occupés de Palestine, au Mozambique et en Tanzanie.

Les sports et les activités physiques de groupe contribuent ainsi à offrir aux enfants et aux jeunes élèves, souffrant de traumatisme et incapables de s’intégrer dans un cadre scolaire traditionnel, un espace sûr pour un dialogue ouvert.

Mary Joy Pigozzi, directrice du programme exécutif de l’EAA, explique que « notre analyse de cette recherche confirme que l’intégration de l’éducation et de l’activité physique est une stratégie peu coûteuse et à fort impact pour améliorer l’apprentissage. L’impératif de mettre en œuvre ces changements est d’autant plus important que l’horloge se rapproche de 2030 et que nous gardons le cap pour atteindre nos objectifs de développement durable, notamment l’ODD4, qui promettent d’assurer une éducation de qualité inclusive et équitable, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous ».

Pour Sayyeda Salam, directrice des partenariats à Save the Children UK, « beaucoup d’enfants que nous soutenons à travers nos programmes dans le monde ont traversé des niveaux de stress inimaginables : conflits, déplacements, chocs climatiques. Cela peut affecter leurs capacités d’apprentissage, ce qui signifie que les enfants les plus marginalisés risquent le plus d’être laissés pour compte. Ce nouveau rapport montre qu’il est crucial d’intégrer l’activité physique dans l’apprentissage et d’adopter une approche holistique axée sur leur bien-être social, physique et émotionnel. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors que des millions d’enfants sont privés de l’avenir qu’ils méritent. Nous devons veiller à ce que les enfants du monde entier bénéficient d’une éducation de qualité ».

Un des témoignages d’enfants, celui de Lujain, une jeune Syrienne de 11 ans qui a fui les bombardements avec sa famille et s’est installée dans un camp de déplacés fréquente une école soutenue par Save the Children. Elle raconte : « Pendant mon temps libre, je joue au football. Dès que j’ai le temps, je sors et je joue au ballon. Il y a quelqu’un qui nous apprend à jouer au football dans un terrain vague près du camp. Quand je joue au football et que je marque des buts, je suis très heureuse. À l’avenir, j’aimerais devenir joueuse professionnelle ou bien médecin. »

Quant à Wilmer Salas, un agent de terrain qui travaille sur un programme EAA, en partenariat avec une ONG locale, qui combine le sport et l’éducation dans un centre communautaire à Baranquilla, une ville où le taux de violence est élevé en Colombie, il partage son expérience avec Kevin : « Lorsqu’il est arrivé ici, nous avons vu un enfant peu sûr de lui, un peu violent avec ses camarades, qui répondait toujours grossièrement, était impatient et me disait qu’il se fichait de ce que je pensais. Aujourd’hui, je suis surpris par son comportement, par la joie qu’il ressent parce qu’il se sent important, reconnu et aimé. »