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Dernières Infos - Crise au Liban

Sans surprise, la circulaire n°161 prolongée jusqu’à fin février


Sans surprise, la circulaire n°161 prolongée jusqu’à fin février

Le siège de la Banque du Liban à Hamra. Photo d'archives João Sousa

Réuni lundi pour se pencher sur les moyens à mettre en œuvre pour contrôler le taux de change, très volatil depuis quelques semaines sur le marché constitué par les agents de change légaux et illégaux (58 000 livres libanaises pour un dollar hier en début de soirée), le Conseil central de la Banque du Liban a décidé de prolonger, une nouvelle fois, les effets de sa circulaire principale n° 161.

Sans surprise, ce dispositif, qui permet de ménager ou de conforter – selon les points de vue – les restrictions bancaires en vigueur dans le pays depuis 2019, sera donc maintenu jusqu’à fin février, la prolongation ayant été actée par la circulaire intermédiaire n° 660. Le principal effet de ces restrictions a été de limiter l’accès des clients des banques libanaises à leurs comptes en devises, ce qui a contribué à augmenter la demande de dollars sur le marché des changes et à favoriser la dépréciation de la livre.

Adopté fin décembre 2021, le dispositif de la circulaire n° 161 a été presque à chaque fois prolongé d’un mois. Il permet aux banques de fournir des dollars en espèces à leurs clients en les laissant convertir des livres libanaises qu’ils fournissent en espèces ou qui sont déposées sur leurs comptes au taux de la plateforme Sayrafa de la BDL – soit 38 000 livres pour un dollar, selon la dernière actualisation de vendredi soir. C’est aussi la base réglementaire qui permet aux fonctionnaires de retirer leurs rémunérations en dollars directement auprès de leur banque.

Les dollars échangés dans ce cadre sont directement fournis aux banques par la BDL au taux de Sayrafa et sont puisés dans les réserves de devises du pays qui fondent comme neige au soleil depuis le début de la crise.

Entre fin décembre 2022 et le 9 janvier, la BDL a enfin levé de manière temporaire les plafonds de conversion autorisés dans le cadre de la circulaire n° 161, avant de les rétablir, ce qui a conduit des déposants à bloquer des fonds en livres à la banque sans pouvoir les convertir entièrement. Entre-temps, le taux est passé de 46 000 à 63 000 livres pour un dollar en moins de trois semaines, avant de vaguement se stabiliser entre 57 000 et 60 000 LL ces derniers jours.

Sévir contre les spéculateurs

Les raisons de la dépréciation massive de la livre (plus de 95 % par rapport à l’ancienne parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar) sont intrinsèquement liées aux déficits chroniques de la balance des paiements, à l’origine de la crise que traverse le pays depuis plus de trois ans.La prolongation de la circulaire n° 161 est en tout cas la seule décision qui semble avoir été prise lors de la réunion du Conseil central de la BDL, à laquelle la participation du ministre sortant des Finances, l’ancien cadre de l’institution Youssef Khalil, et du ministre sortant de l’Économie et du Commerce Amine Salam était attendue. Selon des informations relayées dans les médias, le gouverneur de la BDL Riad Salamé aurait insisté pour que les forces de police et la justice sévissent contre les spéculateurs. À la demande du Premier ministre sortant Nagib Mikati, le procureur général près la Cour de cassation Ghassan Oueidate a adressé un courrier au procureur financier Ali Ibrahim l’appelant à mener, à cette fin, toutes les enquêtes préliminaires nécessaires avec l’appui des différents services de sécurité.

Réuni lundi pour se pencher sur les moyens à mettre en œuvre pour contrôler le taux de change, très volatil depuis quelques semaines sur le marché constitué par les agents de change légaux et illégaux (58 000 livres libanaises pour un dollar hier en début de soirée), le Conseil central de la Banque du Liban a décidé de prolonger, une nouvelle fois, les effets de sa circulaire...