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Société - Crise

Enseignement public, justice, immatriculation : plusieurs secteurs en grève au Liban

La CGTL appelle à une grève générale le 8 février à travers le territoire.

Enseignement public, justice, immatriculation : plusieurs secteurs en grève au Liban

Une affiche indiquant la grève des enseignants à l'entrée d'une école au Liban-Sud. Photo fournie par notre correspondant Mountasser Abdallah

Plusieurs grèves paralysaient lundi des secteurs de l'économie au Liban, où le président de la Confédération générale des travailleurs (CGTL), Béchara Asmar, a appelé à une grève générale le 8 février, tandis que la monnaie nationale poursuivait sa dépréciation abyssale et que le pays s'effondre sans que ses dirigeants n'ébauchent des réformes indispensables à sa survie.

Le Département de la circulation routière et l'Autorité d'immatriculation des voitures a annoncé, dans un communiqué, "la fermeture de toutes ses branches et ses divisions à Dekouané (en banlieue de Beyrouth) et dans les autres régions en raison de la poursuite de la grève des employés", jusqu'à ce que leurs conditions financières soient améliorées, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le communiqué ajoute que le paiement des taxes annuelles de circulation et le renouvellement des permis de conduire biométriques "se poursuivront les mardis, mercredis et jeudis" chez l'opérateur postal.

Selon notre correspondant au Liban-Nord Michel Hallak, des entreprises telles que Whish Money, où l'on peut régler les transactions de mécanique automobile, sont en difficulté. Des centaines de propriétaires de voitures s'y précipitent pour régler leurs dus avant le 1er février, par crainte d'une hausse des prix qui suivrait la décision d'adopter 15.000 livres libanaises comme taux de change officiel contre le dollar, au lieu de 1.500 LL.

Selon l'Ani, les assistants judiciaires dans les gouvernorats du Nord ont annoncé qu'"ils s'abstiendront de se rendre dans tous les bureaux des tribunaux pendant une semaine", de lundi jusqu'à vendredi inclus, dans l'espoir que leur mouvement d'avertissement "résonnera chez ceux à qui la grève est destinée". Nous espérons qu'"ils auront le sens des responsabilités, et que nous n'aurons pas à prolonger la suspension de travail", ont-ils ajouté.

Le secteur éducatif
Cette grève est une protestation "contre les conditions de vie insupportables et la détérioration du pouvoir d'achat de l'assistant judiciaire", car le salaire d'un assistant "équivaut maintenant à deux bidons de 20 litres d'essence, peut-être moins, et il est devenu impossible pour un employé de se rendre régulièrement à [son] travail", ont-ils regretté dans un communiqué. Ils ont également noté que leurs collègues de Beyrouth et d'autres gouvernorats n'ont rien publié à ce jour.

En ce qui concerne le secteur de l'éducation publique, notre correspondant au Liban-Sud Mountasser Abdallah rapporte que les enseignants poursuivront leur grève, entamée le 10 janvier. Ils ont appelé le Premier ministre sortant Nagib Mikati "à tenir la promesse qu'il a faite il y a deux semaines", et demandé à ce qu'il réunisse son cabinet pour discuter et approuver leurs demandes.

Dans leur communiqué, les enseignants demandent au ministre sortant de l'Education de suspendre l'année scolaire jusqu'à ce qu'à la réunion du gouvernement et que "les décisions nécessaires soient prises pour répondre à leurs demandes afin de favoriser leur retour dans les écoles".

De nombreux employés dans quasiment tous les secteurs du Liban se sont déjà mis en grève à plusieurs reprises pour protester contre la détérioration de leurs conditions de travail, en pleine crise économique sans précédent de plus de trois ans qui continue de paralyser le pays.

Appel à la grève générale
De son côté, M. Asmar a lancé un appel à une grève générale le 8 février partout au Liban, afin de protester contre la dégradation continue de la qualité de la vie et du travail, notamment au vu de la dépréciation record de la monnaie nationale et de la flambée des prix des carburants.

A l'issue d'une réunion des syndicats et des fédérations des transports routiers, le secrétaire général a regretté "la passivité du pouvoir exécutif" face à la "flambée des prix et la dépréciation de la livre libanaise qui ne peut être freinée". "Les chauffeurs de véhicules ne peuvent plus acheter du carburant", a-t-il déploré, les 20 litres ayant dépassé le million de livres.

"Le conseil exécutif de la CGTL se réunira le mercredi 1er février et annoncera une grève à travers le territoire national pour le 8 février", a affirmé M. Asmar, en notant que le secteur des transports routiers, les syndicats des professions indépendantes publiques et privées, les enseignants et les syndicats des professions libérales sont invités à participer à cette grève. Le syndicaliste a enfin indiqué que les routes ne seront pas coupées et appelé les forces de sécurité à protéger les manifestants.

Au cours des dernières années, la CGTL a organisé plusieurs grèves pour revendiquer une amélioration de la situation des travailleurs dans un Liban en grave crise. En sus de la descente aux enfers de la monnaie nationale face au dollar - environ 57.000 LL contre un billet vert lundi -, la hausse effrénée des prix des carburants a porté un coup dur au pouvoir d'achat de la population, à tous les secteurs en général, entre autres aux professions des transports.

Plusieurs grèves paralysaient lundi des secteurs de l'économie au Liban, où le président de la Confédération générale des travailleurs (CGTL), Béchara Asmar, a appelé à une grève générale le 8 février, tandis que la monnaie nationale poursuivait sa dépréciation abyssale et que le pays s'effondre sans que ses dirigeants n'ébauchent des réformes indispensables à sa survie.Le...

commentaires (3)

Tiens, la CGTL se réveille ! Mieux vaut tard que jamais! Plus sérieusement il faut se demander ce qu'a fait la CGTL qui est un syndicat de défense des droits des employés, depuis 4 ans que la crise dure. En France les salariés font grève dès qu'on touche au moindre de leurs droits. Et quand les gens font grève, ils ne restent pas le cul vissé dans leur canapé, ils descendent défiler dans les rues. La CGTL a jusqu'ici clairement manqué à son devoir à tel point qu'on se demande à quoi elle sert. Il est peut être temps de créer un autre syndicat, un syndicat qui ne soit pas à la botte du pouvoir.

K1000

20 h 13, le 30 janvier 2023

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Commentaires (3)

  • Tiens, la CGTL se réveille ! Mieux vaut tard que jamais! Plus sérieusement il faut se demander ce qu'a fait la CGTL qui est un syndicat de défense des droits des employés, depuis 4 ans que la crise dure. En France les salariés font grève dès qu'on touche au moindre de leurs droits. Et quand les gens font grève, ils ne restent pas le cul vissé dans leur canapé, ils descendent défiler dans les rues. La CGTL a jusqu'ici clairement manqué à son devoir à tel point qu'on se demande à quoi elle sert. Il est peut être temps de créer un autre syndicat, un syndicat qui ne soit pas à la botte du pouvoir.

    K1000

    20 h 13, le 30 janvier 2023

  • PRIERE LIRE ERUPTION. MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 03, le 30 janvier 2023

  • LE PEUPLE, COMME UN VOLCAN COMMENCE PAR DE PETITES SECOUSSES TERRESTRES JUSQU,A SA GRANDE IRRUPTION. ALORS, IL EMPORTE TOUT SUR SON PASSAGE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 43, le 30 janvier 2023

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